Gestion et prévention des maladies infectieuses sur les chantiers de construction
Sur cette page
- Introduction
- Mesures de prévention
- Phase de préparation
- Phase de nettoyage
- Après la phase de nettoyage
Introduction
Remarque : Pour le secteur de la capitale nationale; facultatif pour les autres régions
La Direction générale des biens immobiliers (DGBI) à introduit des mesures de prévention pour protéger les travailleurs, les biens et les chantiers de construction contre les risques provenant des déchets organiques de pigeons et de chauves-souris. Les bâtiments, les ponts, les barrages et les quais de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) fournissent aux pigeons et aux chauves-souris un habitat de nidification naturel. Cette situation expose le personnel, les clients, les consultants et les entrepreneurs de SPAC à des risques pour la santé, car ils peuvent inhaler des poussières en suspension dans l'air associés effets néfastes associés à ces déchets organiques.
L'exposition humaine aux déchets organiques de pigeons ou de chauves-souris peut entraîner des infections, des maladies, des symptômes évocateurs de la grippe ou de la pneumonie, la cécité et, dans de rares cas, la mort. Les deux principales maladies consécutives à l'inhalation de la poussière de fiente d'oiseaux et de chauves-souris sont la « pneumopathie d'hypersensibilité » et l'« histoplasmose ». Une autre forme reliée qui est rare mais fatale c'est l'« histoplasmose disséminée ».
- Pneumonie d'hypersensibilité : infection pulmonaire, de type allergique, associée à l'inhalation de matières protéiques contenues dans les déchets organiques de pigeons et de chauves-souris et habituellement caractérisée par des symptômes pseudo-grippaux : frissons, fièvre, fatigue, toux et essoufflement, apparaissant généralement dans les cinq à dix heures suivant l'exposition.
- Histoplasmose : maladie infectieuse causée par l'inhalation ou l'ingestion des spores du champignon Histoplasma capsulatum, ou la contamination des liquides organiques par les spores par des autres moyens. Les symptômes rappellent ceux de la pneumonie. Les spores sont habituellement présents dans les environnements habité par les pigeons et les chauves-souris.
- Histoplasmose disséminée : forme la plus rare et la plus grave de l'histoplasmose, non transmissible au contact du sujet infecté et caractérisée par la diffusion d'Histoplasma capsulatumà l'extérieur des poumons. Elle est fatale en l'absence d'un traitement et parfois même, malgré le traitement.
Le ministère du Travail signale que ces déchets organiques ne peuvent être classés parmi les matières dangereuses, car ce ne sont ni des produits manufacturés ni des produits contrôlés. Ils se rapprochent davantage des matières classées dans la Catégorie D - Matières toxiques et infectieuses, Division 3 des Matières infectieuses du Politique relative au système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail (037) (accessible seulement aux employés de Services publics et Approvisionnement Canada). Étant donné la nature des projets des services immobiliers, les gestionnaires de projet ou les gestionnaires des immeubles et des installations doivent :
- être conscients de l'existence de l'histoplasmose et des dangers qui lui sont associés;
- savoir quels milieux comportent des risques d'exposition à l'histoplasmose;
- prendre les moyens nécessaires pour protéger les personnes, les biens et les chantiers de construction contre l'histoplasmose, en appliquant les mesures de prévention afin d'éliminer le problème à la source.
Mesures de prévention
Mesures d'application générale
Lorsque des projets comportent un risque d'exposition à l'agent de l'histoplasmose, les gestionnaires de projets doivent :
- être conscients que le risque d'histoplasmose est maximal au début de l'automne, car c'est la période pendant laquelle les chauves-souris et les oiseaux cherchent un abri pour l'hiver;
- communiquer avec le personnel spécialisé des services de santé et de sécurité au travail et des services environnementaux dès le début de la phase de planification du projet, lorsqu'ils sont confrontés à des cas particuliers, pour bénéficier des conseils et de l'expertise de spécialistes sur des questions touchant autant l'édifice et les biens, que la santé des personnes;
- évaluer la possibilité que l'édifice ou le lieu de travail abrite des colonies de chauves-souris ou d'oiseaux, avant de procéder à un appel d'offres, et prévoir la prise de mesures correctives dans le devis descriptif du projet.
- déterminer la qualité de l'air du bâtiment ou du lieu de travail en procédant à des inspections préalables à l'ouverture du chantier, par exemple, par la surveillance de la pollution atmosphérique;
- prendre des mesures immédiates (lorsque c'est possible) pour boucher ou grillager toutes les ouvertures du bâtiment et de la structure par lesquelles les animaux peuvent entrer. Étant donné qu'il peut s'avérer très difficile d'y parvenir lorsqu'un bâtiment ou un lieu de travail fait l'objet de travaux de démolition qui créent des ouvertures à l'intérieur de celui-ci, ces mesures doivent être envisagées avant la phase de planification d'un projet;
- s'assurer que tous les contrats requis pour effectuer les travaux comportent des clauses stipulant toutes les exigences auxquelles un entrepreneur doit se conformer dans l'éventualité où l'on découvrirait des cas d'histoplasmose;
- veiller à ce que, une fois le marché de construction octroyé à un entrepreneur, celui-ci assure la direction des travaux touchant le bâtiment, le lieu de travail ou le chantier de construction. L'entrepreneur est légalement tenu, en vertu du dit marché, de prendre en charge tout problème associé à l'histoplasmose;
- envisager également les mesures suivantes :
- affichage de panneaux avertissant des risques potentiels pour la santé;
- procédures, personne ressource, numéros de téléphone, de télécopieur ou de cellulaire et adresse de courrier électronique pour les situations d'urgence;
- distribution d'avis écrits pour informer les travailleurs des risques potentiels.
Phase de préparation
Travailleurs
- informer les travailleurs des risques pour leur santé et de la nécessité de se conformer à toutes les mesures de prévention;
- recommander, avant le début du projet, une évaluation médicale spécifique pour le dépistage de l'histoplasmose chez les travailleurs. Cette évaluation pourrait comporter une radiographie pulmonaire, un test sérologique (analyse de sang) et un test cutané. Il faut envisager également, la possibilité de procéder à des explorations fonctionnelles respiratoires, d'évaluer la capacité de porter un respirateur et d'administrer un vaccin contre le tétanos;
- s'assurer que des installations d'hygiène personnelle ont été mises en place ou qu'elles sont disponibles (par exemple cabinets de douches temporaires).
- s'assurer que les ouvriers reconnaissent les symptômes des excès de chaleur et de l'importance de maintenir une prise proportionnée de liquide et de sel, quand ils doivent travailler dans des conditions de chaleur extrême. Il est recommandé que des arrangements soient pris pour fournir des boissons potables fraiches, dans un secteur non contaminé, particulièrement le réapprovisionnement des liquides et des électrolytes comme la boisson Gatorade.
Lieux de travail
- procéder, préalablement à tout nettoyage, à des analyses bactériologiques sur tout déchet organique. Il vaut mieux présumer que les déchets sont contaminés et procéder à un nettoyage adéquat. Les résultats négatifs obtenus lors de tests ponctuels ne garantissent aucunement qu'aucune zone n'est contaminée;
- délimiter le périmètre des zones présumées contaminées et afficher des panneaux portant la mention « danger », « défense d'entrer sans autorisation » ou « accès interdit »;
- lorsque les travaux prévoient l'enlèvement de terre potentiellement contaminée, procéder à l'assainissement chimique du sol, 2 à 3 jours avant d'enlever la terre. Pour ce faire, on peut imbiber le sol d'une solution de formaldéhyde à 3 % ou d'une solution chlorée à 5,25 %, jusqu'à une profondeur d'environ 6 po (150 mm)
Phase de nettoyage
Travailleurs
Les travailleurs devraient porter des vêtements de protection disponibles sur le chantier, entre autres :
- combinaisons jetables suffisamment imperméables aux matières contaminées et munies de capuchons (par exemple combinaison en Tyvex), pouvant être remplacées au besoin;
- gants de protection, de préférence en caoutchouc, étant donné que la poussière sera éliminée par arrosage;
- bottes de sécurité en caoutchouc, car un nettoyage quotidien sera nécessaire pour enlever tout débris;
- respirateurs munis de filtres très efficaces offrant un bon coefficient de protection (on recommande l'utilisation d'un respirateur couvrant tout le visage et muni d'un filtre HEPA, approuvé par la National Institute of Occupational Safety and Health (NIOSH). Tout respirateur doit être nettoyé et désinfecté à la fin de chaque quart de travail, car le contact avec les muqueuses, surtout celles des yeux, peut causer des infections graves.
Lieux de travail
instaurer des pratiques de travail sécuritaires :
- lorsque les lieux de travail sont dotés de systèmes de ventilation, mettre le système de ventilation hors circuit;
- boucher les entrées et les sorties des conduits d'aération de façon à contenir la poussière contaminée dans la zone où elle sera produite;
- enlever les vieux filtres susceptibles d'être contaminés et les expédier, dûment emballés, vers les lieux d'élimination des déchets;
- éliminer les débris des conduits qui font l'objet de travaux;
- grillager toute entrée d'air extérieure du système de ventilation, afin d'empêcher que des oiseaux ou d'autres animaux n'y entrent de nouveau;
- maintenir les déchets organiques suffisamment imbibés d'eau pour réduire au minimum la quantité de poussière en suspension. En présence d'une quantité excessive de déchets organiques, il faudra arroser de nouveau pendant le nettoyage. Pour ce faire, un arrosage à faible débit est recommandé;
- décourager la circulation à proximité ou sur des déchets organiques et s'assurer que tout raclage ou pelletage de débris organiques est exécuté avec soin, en veillant à ce que les débris soient maintenus au sol par une quantité suffisante d'eau;
- mettre les déchets dans des sacs doublés et y apposer la mention « Risque biologique ». Communiquer avec un représentant du ministère de l'Environnement pour savoir comment éliminer ces déchets.
Remarque
Il existe des moyens spécifiques pour la mise en dépôt des matériaux contaminés et l'entrepreneur doit donner preuve d'un certificat de propre mise en dépôt.
Après la phase de nettoyage
Travailleurs
- Les personnes qui effectuent les tâches ci-dessus, doit disposer d'un équipement de protection individuel. Afin d'éviter tout problème de santé, avant, pendant et après l'exécution des travaux de nettoyage, les travailleurs devraient être tenus de porter une combinaison de protection, ainsi que des gants et des bottes en caoutchouc. Lorsqu'un endroit est raisonnablement ventilé (présence de fenêtres, pression d'air positive/négative, etc.), les travailleurs devraient également utiliser un demi-masque respiratoire muni d'une cartouche filtrante contenant du chlore. Toutefois, si les travaux se déroulent dans un espace exigu et que de grandes quantités de solution chlorée doivent être utilisées, il faudrait alors opter pour un masque complet à adduction d'air. Avant d'utiliser des produits contrôlés, il faut se procurer et consulter la fiche signalétique du produit.
Lieux de travail
- Les zones de contamination du lieu de travail comportent habituellement de la pierre, de même que du bois et du béton de longue date. Ces matériaux sont poreux et peuvent parfois contenir des résidus de matières contaminées. Il en va de même de tous les appareils fixes (par exemple appareils d'éclairage). Conséquemment, que la structure de l'édifice soit laissée telle quelle ou rénovée, elle devrait faire l'objet d'une décontamination rigoureuse. Toutes les zones contaminées doivent être arrosées jusqu'à saturation du sol et tous les appareils fixes doivent être lavés avec une solution d'hypochlorite (à raison d'une part d'eau de Javel pour neuf parts d'eau).
Pour d'autres chantiers de construction tels que les ponts et les barrages, il n'est pas permis de jetter ou de laisser tomber des matériaux contaminés à l'eau ou dans l'environnement marin avoisinant.
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