Analyse des états financiers

Navigation de haut de page du volume I du manuel du receveur général

Introduction

Les Comptes publics du Canada constituent un important rapport de reddition de comptes du gouvernement du Canada. La présente section ainsi que les autres sections du présent volume et les volumes II et III des Comptes publics du Canada fournissent des renseignements supplémentaires détaillés sur les éléments déclarés dans les états financiers consolidés vérifiés figurant à la section 2 du présent volume. Une analyse supplémentaire des résultats financiers du gouvernement se trouve dans le Rapport financier annuel du gouvernement du Canada – Exercice 2020-2021, accessible sur le site web du ministère des Finances Canada.

Les états financiers consolidés et l'analyse des états financiers ont été préparés sous la direction commune du ministre des Finances, du président du Conseil du Trésor et du receveur général du Canada. C'est le gouvernement qui est responsable de l'intégrité et de l'objectivité des états financiers consolidés ainsi que de l'analyse des états financiers. Le lecteur trouvera à la fin de la présente section un glossaire des termes et expressions utilisés dans l'analyse des états financiers.

Aperçu financier de 2021

Analyse

Évolution de la situation économiqueallez à la note du tableau 1 en pied de page

La pandémie de COVID-19 a provoqué dans le monde entier la récession la plus profonde et la plus rapide vécue depuis la Grande Dépression. Au cours de la phase de la crise la plus aiguë, au cours du premier semestre de 2020, les mesures de santé publique et l'extrême incertitude qui prévalait ont eu des effets soudains et sans précédent sur l'économie mondiale. L'économie mondiale s'est contractée de 5,3 % en 2020, ce qui constitue la baisse la plus importante depuis les années 1930.

Le choc de la propagation de la COVID-19 sur l'économie canadienne a été historique par son caractère soudain et profond. La baisse du PIB réel du Canada en première moitié de l'année de 2020 a été la quatrième en importance du G7, à 13,1 %, la majeure partie des dommages ayant eu lieu en très peu de temps entre la mi-mars et la fin d'avril. Au cours de cette période, plus de 5 millions de travailleurs canadiens ont perdu leur emploi ou ont vu leurs heures de travail fortement réduites. Le taux d'emploi des Canadiens âgés de 15 à 64 ans est passé d'un sommet aux niveaux les plus bas de l'histoire. L'économie du Canada a également été touchée par la chute des prix du pétrole, car la demande de combustibles s'est effondrée, amplifiée par des restrictions sur les voyages et les déplacements. Le prix du pétrole brut West Texas Intermediate a chuté, passant de 57 $US le baril au quatrième trimestre de 2019 à 28 $US le baril au deuxième trimestre de 2020. De plus, une ruée vers les valeurs sûres, des interventions gouvernementales importantes et un assouplissement monétaire pratiqué à l'échelle mondiale ont fait reculer les taux d'intérêt à court et à long terme à des niveaux historiquement bas.

À la suite de la première vague d'infections, l'activité économique et l'emploi se sont redressés à un rythme plus rapide qu'initialement prévu par plusieurs au cours de l'été 2020 alors que les restrictions ont été assouplies, les entreprises ont rouvert leurs portes et les Canadiens se sont adaptés. L'économie canadienne a enregistré un rebond du PIB réel de plus de 40 % (sur une base annuelle) au troisième trimestre de 2020, et plus des trois quarts des 3 millions d'emplois perdus au creux de la pandémie avaient été récupérés à la fin de septembre.

Toutefois, les vagues subséquentes de la pandémie et les confinements récurrents ont nettement ralenti la reprise et ont continué d'avoir des répercussions sur l'économie à la fin de 2020 et au premier semestre de 2021. Les restrictions se sont intensifiées de nouveau compte tenu d'une nette augmentation des cas d'infection et des hospitalisations en hiver et au début du printemps, ce qui a affecté le tourisme, les repas à l'intérieur des restaurants et les activités comportant de grands rassemblements. Cette situation a entraîné des répercussions très inégales d'un secteur à l'autre : les mises à pied étaient à nouveau concentrées dans les entreprises à contact humain étroit comme le commerce de détail, l'hôtellerie, le divertissement et la restauration, tandis que d'autres industries, comme l'immobilier et les services financiers et professionnels, n'ont pratiquement pas été touchées.

Au premier trimestre de 2021, l'activité économique demeurait inférieure d'environ 2 % à son sommet d'avant la pandémie, et la pandémie touchait encore près de 1 million de travailleurs canadiens par des mises à pied ou une réduction importante des heures de travail.

L'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 – qui comprenait la protection d'emplois par la Subvention salariale d'urgence du Canada (SSUC), le soutien à la liquidité par des programmes comme le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) et le soutien au revenu par la Prestation canadienne d'urgence (PCU) et l'ensemble de prestations pour la relance économique – a grandement aidé la population et les entreprises canadiennes à traverser cette période difficile et permis de stabiliser l'économie. Ces interventions budgétaires ont été complétées par le faible taux d'intérêt et les achats d'actifs mis en œuvre par la Banque du Canada, qui a ainsi fourni une stimulation monétaire importante. Dans l'ensemble, le plan d'intervention souple et à multiples volets du Canada a préparé le terrain pour un redressement économique à court terme plus dynamique que prévu comparativement à plusieurs autres pays du G7.

Combiné à la réussite du déploiement des vaccins – une majorité de Canadiens sont déjà pleinement vaccinés – le soutien gouvernemental a permis de maintenir la confiance des ménages et des entreprises et de mettre en place des facteurs économiques fondamentaux solides, tels que l'amélioration des bilans financiers et l'augmentation de l'épargne, qui appuieront la prochaine phase de la relance.

Grâce à la présence de ces facteurs fondamentaux solides, à la réussite récente des efforts pour limiter la propagation du virus et à la forte proportion de Canadiens pleinement vaccinés, le rythme de la relance devrait s'accélérer au deuxième semestre de 2021, à mesure que les provinces réduiront les restrictions les plus strictes en matière de santé publique. Appuyée par un renforcement de la relance aux États-Unis, la relance au Canada devrait être assise sur des bases solides et l'économie nationale devrait retrouver son niveau d'avant la pandémie d'ici la fin de l'année.

Néanmoins, certains défis et incertitudes demeurent. Par ailleurs, la situation sanitaire continuera d'influencer grandement les perspectives, et la propagation de souches plus virulentes susceptibles de réduire l'efficacité des vaccins demeure un risque clé pour l'avenir. La disparité vaccinale mondiale pourrait également freiner l'activité dans certains secteurs, comme celui des voyages. De plus, les goulots d'étranglement des chaînes d'approvisionnement et les pressions sur les coûts pourraient limiter la croissance dans certains secteurs. Le gouvernement mène régulièrement des enquêtes auprès d'économistes du secteur privé pour connaître leurs points de vue sur l'économie afin d'évaluer et de gérer les risques. Il fonde sa planification économique et budgétaire depuis 1994 sur les résultats de cette enquête, qui confère un élément d'indépendance à ses prévisions budgétaires. Cette approche jouit du soutien d'organisations internationales, comme le FMI.

Moyenne des prévisions du secteur privé
(en pourcentage)

  2019 2020 2021 2022
Croissance du PIB réel
Budget de 2019 1,9 1,6 1,7 1,9
Budget de 2021 1,9 -5,3 5,8 4,0
Données réelles 1,9 -5,3
Croissance du PIB nominal
Budget de 2019 3,4 3,5 3,7 3,9
Budget de 2021 3,6 -4,6 9,6 6,0
Données réelles 3,6 -4,6
Taux des bons du Trésor à 3 mois
Budget de 2019 1,9 2,2 2,3 2,4
Budget de 2021 1,7 0,4 0,1 0,2
Données réelles 1,7 0,4
Taux des obligations du gouvernement à 10 ans
Budget de 2019 2,4 2,7 2,8 3,1
Budget de 2021 1,6 0,7 1,5 1,8
Données réelles 1,6 0,7
Taux de chômage
Budget de 2019 5,7 5,9 6,0 6,0
Budget de 2021 5,7 9,6 8,0 6,5
Données réelles 5,7 9,6
Inflation de l'indice des prix à la consommation
Budget de 2019 1,9 2,0 1,9 2,0
Budget de 2021 2,0 0,7 2,2 2,0
Données réelles 2,0 0,7

Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19

La variation sans précédent des résultats financiers du gouvernement en 2021 témoigne de la grave détérioration de la situation économique provoquée par la pandémie de COVID-19 et des mesures temporaires mises en œuvre dans le cadre du Plan d'intervention économique du Canada pour protéger les Canadiens et les entreprises des répercussions de la pandémie. Depuis mars 2020, le gouvernement a engagé plus de 345 milliards de dollars (15,7 % du PIB de 2020) dans le cadre du plan pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens et apporter un soutien direct aux travailleurs et aux entreprises durant la crise.

Le plan d'intervention du Canada est axé sur trois grands secteurs de soutien :

Cet ensemble de mesures fait en sorte que le plan d'intervention du Canada est l'un des plus complets et des plus généreux au monde. Le gouvernement continue de prendre les mesures nécessaires afin que la population et les entreprises canadiennes puissent accéder rapidement au soutien au revenu et aux mesures d'accès au crédit dont elles ont besoin pour faire face aux pressions imposées par la COVID-19. Ainsi, l'économie canadienne sera bien placée pour se rétablir une fois la crise passée.

L'incidence financière estimée du Plan d'intervention économique sur les résultats financiers du gouvernement pour 2021 s'établit à plus de 240 milliards de dollars, dont la très grande partie résulte d'une augmentation des transferts aux particuliers, aux entreprises et aux provinces et territoires. Toutefois, en raison des difficultés entourant la séparation des répercussions économiques de la crise de COVID-19 et des mesures instaurées dans le cadre du Plan d'intervention découlant d'autres opérations « de base » et de l'activité économique entraînant des changements aux revenus et aux dépenses du gouvernement, il n'est pas possible de présenter une mesure précise de l'incidence globale de la COVID-19 sur les résultats financiers de 2021.

Voici quelques-unes des mesures les plus importantes du Plan d'intervention économique qui touchent les résultats financiers de 2021 :

En plus des mesures de soutien direct, un soutien au crédit et à la liquidité a également été offert par plusieurs sociétés d'État, dont, par exemple :

Le programme d'emprunt du gouvernement s'est accru de façon importante en 2021 afin de permettre les investissements nécessaires pour stabiliser l'économie canadienne en réponse aux circonstances extraordinaires de la pandémie de COVID-19. Entre le 1er avril 2020 et le 31 mars 2021, la dette non échue du gouvernement a augmenté de 341,4 milliards de dollars, en raison en grande partie de l'augmentation de l'émission d'obligations négociables et de bons du Trésor. On trouve à l'annexe 2 du budget de 2021, disponible sur le Web des renseignements sur la plus récente stratégie de gestion de la dette du gouvernement, qui énonce les objectifs, la stratégie et les plans d'emprunt du gouvernement du Canada au chapitre de son programme d'emprunt sur le marché intérieur et de la gestion de ses réserves officielles de liquidités internationales.

Des renseignements additionnels sur le Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 sont disponibles sur le Web.

De plus amples renseignements sur l'incidence du Plan sur les résultats financiers du gouvernement pour 2021 sont présentés dans les sections suivantes de la présente analyse des résultats financiers.

Solde budgétaire

Le solde budgétaire représente l'écart entre les revenus et les charges totales du gouvernement au cours d'un exercice. Il s'agit de l'une des principales mesures de la performance financière annuelle du gouvernement. Le gouvernement a affiché un déficit annuel de 327,7 milliards de dollars en 2021, comparativement à un déficit de 39,4 milliards de dollars en 2020.

Le déficit annuel avant les pertes actuarielles nettes représente la différence entre les revenus et les charges du gouvernement, excluant les pertes actuarielles nettes, pour un exercice donné. Puisqu'elle exclut l'incidence des variations de la valeur des obligations et des actifs du gouvernement au titre des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants enregistrés au cours d'exercices précédents, cette mesure vise à donner une idée plus précise des résultats des opérations du gouvernement au cours de l'exercice en cours. Le déficit annuel avant les pertes actuarielles nettes s'établissait à 312,4 milliards de dollars en 2021, comparativement à un déficit de 28,8 milliards de dollars en 2020.

Le graphique qui suit illustre l'évolution du solde budgétaire du gouvernement depuis 1984, ainsi que le solde budgétaire avant les pertes actuarielles nettes depuis 2009. Pour faciliter la comparaison des résultats au fil du temps et entre les administrations, le solde budgétaire et ses composantes sont exprimés en pourcentage du PIB. En 2021, le déficit budgétaire représentait 14,9 % du PIB, comparativement à 1,7 % du PIB au cours de l'exercice précédent. Le déficit budgétaire avant les pertes actuarielles nettes représentait 14,2 % du PIB, comparativement à 1,2 % du PIB au cours de l'exercice précédent.

Excédent/déficit annuel

(en pourcentage du PIB)

Note 1: En 2018, le gouvernement a appliqué rétroactivement un changement dans sa méthode de calcul des taux d'actualisation utilisés pour évaluer ses obligations au titre des régimes de retraite non capitalisés. Les résultats budgétaires pour la période allant de 2009 à 2017 ont été redressés pour tenir compte de ce changement. Les données redressées pour la période antérieure à l'exercice 2009 ne sont pas disponibles.

Excédent/déficit annuel. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Excédent/déficit annuel
(en pourcentage du PIB)

Exercice Excédent/déficit annuel Excédent/déficit annuel avant les pertes actuarialles nettesallez à la note 1 de tableau en pied de page
1984 -7,7  
1985 -8,0  
1986 -6,7  
1987 -5,7  
1988 -5,1  
1989 -4,5  
1990 -4,3  
1991 -4,9  
1992 -4,6  
1993 -5,4  
1994 -5,2  
1995 -4,6  
1996 -3,6  
1997 -1,0  
1998 0,3  
1999 0,6  
2000 1,4  
2001 1,8  
2002 0,7  
2003 0,6  
2004 0,7  
2005 0,1  
2006 0,9  
2007 0,9  
2008 0,6  
2009 -0,6 0,0
2010 -3,6 -3,1
2011 -2,1 -1,7
2012 -1,6 -1,1
2013 -1,2 -0,5
2014 -0,4 0,6
2015 0,0 0,4
2016 -0,1 0,4
2017 -0,9 -0,4
2018 -0,9 -0,4
2019 -0,6 -0,3
2020 -1,7 -1,2
2021 -14,9 -14,2

Déficit annuel avant les pertes actuarielles nettes

Le poste « déficit annuel avant les pertes actuarielles nettes » a été intégré à l'état consolidé des résultats et du déficit accumulé de 2019-2020 en vue de rendre les rapports financiers du gouvernement plus transparents.

Des pertes et des gains actuariels découlent de la réévaluation annuelle des obligations existantes du gouvernement au titre des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants. La mesure de ces obligations implique l'utilisation exhaustive d'estimations et d'hypothèses sur les événements et les circonstances futurs, comme les taux d'actualisation, l'inflation future, le rendement des investissements, l'augmentation générale des salaires, la composition de l'effectif, les taux de retraite et les taux de mortalité. En particulier, la valeur des obligations non capitalisées est sensible à la variation des taux d'intérêt à court et à long terme, lesquels sont utilisés pour estimer la valeur des paiements des avantages futurs en dollars d'aujourd'hui. Les obligations au titre des prestations non capitalisées sont actualisées en fonction des taux d'intérêt au comptant des obligations du gouvernement du Canada à la fin de l'exercice (le 31 mars), qui peuvent fluctuer considérablement d'une année à l'autre, ce qui donne lieu au transfert de pertes et de gains actuariels au solde budgétaire au fil du temps.

Même si ces ajustements et réévaluations sont un élément important de la présentation d'un portrait exact de l'état consolidé de la situation financière du gouvernement à un moment donné, ils peuvent aussi entraîner des fluctuations importantes du solde budgétaire, ce qui peut rendre les états financiers et les projections budgétaires du gouvernement moins utiles et moins faciles à comprendre, y compris pour mesurer l'incidence à court terme des dépenses du gouvernement et des choix fiscaux sur l'économie.

Le déficit annuel avant les pertes actuarielles nettes isole l'incidence des ajustements et des nouvelles mesures des régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants précédemment enregistrés et montre plus clairement les activités opérationnelles prévues et réelles du gouvernement au cours d'une période comptable, ce qui améliore la transparence et la responsabilisation.

Les revenus ont diminué de 17,7 milliards de dollars (5,3 %) par rapport à l'exercice précédent, principalement à cause de la baisse des taxes et droits d'accise, notamment en raison des confinements liés à la COVID-19 et d'un versement unique du crédit pour la TPS, ainsi que de la baisse des revenus des sociétés d'État en raison de la pandémie de COVID-19 et des achats par la Banque du Canada de titres du gouvernement du Canada sur les marchés secondaires.

Le total des charges a augmenté de 270,7 milliards de dollars (72,5 %) par rapport à l'exercice précédent. Les charges de programmes excluant les pertes actuarielles nettes ont augmenté de 270,1 milliards de dollars (79,8 %), en raison principalement de l'augmentation des transferts versés aux particuliers, aux entreprises et à d'autres paliers de gouvernement en vertu du Plan d'intervention économique, notamment la PCU, la SSUC et les transferts en vertu de l'Accord sur la relance sécuritaire. Les pertes actuarielles nettes ont augmenté de 4,7 milliards de dollars (44,2 %) par rapport à l'exercice précédent, surtout en raison de la baisse des taux d'intérêt de fin d'exercice utilisés pour évaluer les obligations non capitalisées du gouvernement en matière de régimes de retraite du secteur public et d'autres avantages futurs des employés et des anciens combattants, et de la hausse des coûts associés à l'utilisation de prestations d'invalidité et autres avantages futurs offerts aux anciens combattants pour l'exercice précédent. Les frais de la dette publique ont diminué de 4,1 milliards de dollars (16,7 %) comparativement à l'exercice précédent, principalement sous l'effet de la baisse des taux d'intérêt s'appliquant aux régimes de retraite du secteur public du gouvernement et aux autres avantages futurs des employés et des anciens combattants, de la baisse des intérêts sur les bons du Trésor et de rajustements moins importants apportés à la valeur des obligations à rendement réel en fonction de l'indice des prix à la consommation.

Aperçu financier de 2021
(en millions de dollars)

  2021 2020
État consolidé des résultats
Revenus 316 446 334 131
Charges
Charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 608 522 338 467
Frais de la dette publique 20 358 24 447
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 628 880 362 914
Déficit annuel avant les pertes actuarielles nettes (négatif 312 434) (négatif 28 783)
Pertes actuarielles nettes (négatif 15 295) (négatif 10 609)
Déficit annuel (négatif 327 729) (négatif 39 392)
Pourcentage du PIB (négatif 14,9 %) (négatif 1,7 %)
État consolidé de la situation financière
Passifs
Créditeurs et charges à payer 207 397 163 833
Dette portant intérêt 1 444 844 1 084 776
Total des passifs 1 652 241 1 248 609
Actifs financiers 502 416 435 718
Dette nette (négatif 1 149 825) (négatif 812 891)
Actifs non financiers 101 079 91 531
Déficit accumulé (négatif 1 048 746) (négatif 721 360)
Pourcentage du PIB 47,6 % 31,2 %

Revenus

Les revenus fédéraux sont répartis dans cinq catégories principales : les impôts sur le revenu, les autres taxes et droits, les cotisations d'assurance-emploi, les produits du régime de tarification de la pollution et les autres revenus.

Dans la catégorie des impôts sur le revenu, les rentrées d'impôt sur le revenu des particuliers constituent la plus importante source de revenus fédéraux; elles représentaient 55,2 % du total des revenus en 2021 (en hausse par rapport à 50,2 % en 2020). L'impôt sur le revenu des sociétés constitue la deuxième source de revenus en importance; en 2021, il représentait 17,1 % du total des revenus (en hausse par rapport à 15,0 % en 2020). Les rentrées d'impôt sur le revenu des non-résidents sont une source de revenus moins importante, ne représentant que 2,6 % du total des revenus en 2021 (en baisse par rapport à 2,8 % en 2020).

Les autres taxes et droits se composent des revenus tirés de la TPS, des taxes sur l'énergie, des droits de douane à l'importation et des autres taxes et droits d'accise. La plus grande composante de cette catégorie, les revenus tirés de la TPS, représentait 10,2 % de l'ensemble des revenus fédéraux en 2021, en baisse par rapport à 11,2 % en 2020. Les autres composantes des autres taxes et droits représentaient 4,6 % du total des revenus fédéraux (en baisse par rapport à 4,9 % en 2020).

Les revenus d'assurance-emploi représentaient 7,1 % du total des revenus fédéraux en 2021 (en hausse par rapport à 6,6 % en 2020).

Les produits du régime de tarification de la pollution ont représenté 1,4 % du total des revenus fédéraux en 2021 (en hausse par rapport à 0,8 % en 2020).

Les autres revenus sont composés de trois éléments généraux : le revenu net des sociétés d'État entreprises et des autres entreprises publiques; les autres revenus de programmes tirés des placements, le produit de la vente de biens et de services et les autres revenus divers; et les revenus nets des opérations de change. Les autres revenus représentaient 1,8 % du total des revenus fédéraux en 2021 (en baisse par rapport à 8,5 % en 2020).

Composition des revenus pour 2021

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %.

Composition des revenus pour 2021. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Composition des revenus

Revenus Pourcentage
Impôt sur le revenu des particuliers 55,2%
Impôt sur le revenu des sociétés 17,1%
Impôt sur le revenu des non-résidents 2,6%
TPS 10,2%
Autres taxes et droits (TPS excluse) 4,6%
Cotisations d'assurance-emploi 7,1%
Redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 1,4%
Autres revenus 1,8%

Comparaison des revenus à ceux de 2020

Le total des revenus s'élevait à 316,4 milliards de dollars en 2021, en baisse de 17,7 milliards de dollars (5,3 %) comparativement à 2020. Dans le tableau qui suit, les revenus de 2021 sont comparés à ceux de 2020.

Revenus
(en millions de dollars)

  2021 2020 Variation
$ %
Revenus d'impôt sur le revenu
Particuliers 174 755 167 576 7 179 4,3
Sociétés 54 112 50 060 4 052 8,1
Non-résidents 8 107 9 476 (négatif 1 369) (négatif 14,4)
Total 236 974 227 112 9 862 4,3
Autres taxes et droits
Taxes sur les produits et services 32 415 37 386 (négatif 4 971) (négatif 13,3)
Taxes sur l'énergie 4 894 5 683 (négatif 789) (négatif 13,9)
Droits de douane à l'importation 4 254 4 853 (négatif 599) (négatif 12,3)
Autres taxes et droits d'accise 5 391 5 958 (négatif 567) (négatif 9,5)
Total 46 954 53 880 (négatif 6 926) (négatif 12,9)
Cotisations d'assurance-emploi 22 392 22 219 173 0,8
Redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 4 380 2 655 1 725 65,0
Autres revenus 5 746 28 265 (négatif 22 519) (négatif 79,7)
Total des revenus 316 446 334 131 (négatif 17 685) (négatif 5,3)

Tarification de la pollution par le carbone et paiements de l'Incitatif à agir pour le climat

Dans le cadre du régime fédéral de tarification de la pollution par le carbone, des redevances sur les combustibles et sur les émissions excédentaires sont perçues conformément à la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre; elles s'appliquent dans les administrations qui ont volontairement adopté le régime fédéral de tarification du carbone et les administrations qui ne respectent pas les exigences fédérales de référence. La redevance réglementaire sur les combustibles fossiles (« redevance sur les combustibles ») s'est appliquée à compter du 1er avril 2019 en Ontario, au Nouveau-Brunswick, au Manitoba et en Saskatchewan, du 1er juillet 2019 au Nunavut et au Yukon, et du 1er janvier 2020 en Alberta. La redevance sur les combustibles a été abolie au Nouveau-Brunswick en date du 1er avril 2020, au moment où cette province a instauré une taxe sur les produits émetteurs de carbone qui respecte les exigences fédérales de référence pour les sources qu'elle couvre. Au 31 mars 2021, les produits de la redevance sur le combustible enregistrés étaient de 4 219 millions de dollars (2 655 millions en 2020).

Dans le cadre du régime fédéral de tarification de la pollution par le carbone, le gouvernement retourne l'ensemble des produits issus directement de la redevance sur les combustibles à l'administration d'origine, de la façon suivante :

Comptabilisation des achats d'obligations du gouvernement du Canada par la Banque du Canada

En réponse à la COVID-19, la Banque du Canada a mis en place plusieurs nouvelles facilités et opérations pour soutenir la liquidité et le bon fonctionnement des marchés de financement essentiels, et pour assouplir les conditions monétaires. L'une de ces facilités, le Programme d'achat d'obligations du gouvernement du Canada, implique d'acheter des obligations à rendement nominal et réel du gouvernement du Canada sur le marché secondaire.

La Banque du Canada, en tant que société d'État entreprise, fait partie du périmètre comptable du gouvernement et est incluse dans les états financiers consolidés du gouvernement. Par conséquent, l'achat d'obligations du gouvernement du Canada par la Banque sur les marchés financiers est comptabilisé d'une façon similaire au rachat et le remboursement de sa propre dette par le gouvernement. C'est-à-dire qu'un gain ou une perte, égal à la différence entre la valeur comptable de la dette inscrite dans les comptes du gouvernement et le prix payé par la Banque pour acquérir l'obligation, est comptabilisé dans les états financiers consolidés du gouvernement à la date de l'achat par la Banque. Pour 2021, le gouvernement a enregistré des pertes nettes totalisant 19 milliards de dollars à l'égard des achats d'obligations du gouvernement du Canada par la Banque. Cette perte nette est comptabilisée au titre des Autres revenus - sociétés d'État entreprises et autres entreprises publiques dans l'état consolidé des résultats et du déficit accumulé.

Ce traitement comptable est appelé un remboursement théorique de la dette. La dette est «théoriquement» remboursée du fait que la dette demeure impayée du point de vue du gouvernement et qu'elle demeure un placement du point de vue de la Banque. De même, les intérêts connexes versés sur les obligations par le gouvernement à la Banque sont reflétés dans les charges de la dette publique (charges) et dans les bénéfices annuels de la Banque (revenus) inclus dans les autres revenus.

Le ratio des revenus – exprimé en pourcentage du PIB – sert à comparer le total des revenus fédéraux à la taille de l'économie. La modification des taux d'imposition prévus par la loi et l'évolution des conditions économiques influent sur ce ratio. Le ratio s'élevait à 14,4 % en 2021 (en légère baisse par rapport à 14,5 % en 2020).

Ratio des revenus

(revenus en pourcentage du PIB)

Ratio des revenus. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Ratio des revenus
(revenus en pourcentage du PIB)

Exercice Pourcentage
1997 17,4
1998 17,7
1999 17,6
2000 17,5
2001 17,6
2002 16,1
2003 16,0
2004 16,1
2005 16,1
2006 15,8
2007 16,0
2008 15,6
2009 14,3
2010 14,0
2011 14,4
2012 13,9
2013 13,9
2014 14,2
2015 14,0
2016 14,7
2017 14,4
2018 14,5
2019 14,9
2020 14,5
2021 14,4

Charges

Les charges fédérales sont réparties entre quatre catégories principales : les paiements de transfert, qui représentent plus de la moitié du total des dépenses fédérales, les autres charges, les frais de la dette publique et les pertes actuarielles nettes.

Les paiements de transfert sont répartis en cinq catégories :

Les autres charges, qui représentent les charges de fonctionnement des 131 ministères, organismes, sociétés d'État consolidées et autres entités du gouvernement, correspondaient à 18,5 % du total des charges en 2021. La baisse du pourcentage, qui était de 25,5 % en 2020, s'explique par l'augmentation importante des paiements de transfert par rapport à l'ensemble des dépenses de l'exercice en cours dans le cadre du Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19.

Les frais de la dette publique représentaient 3,2 % du total des charges en 2021 (en baisse par rapport à 6,5 % en 2020).

Les pertes actuarielles nettes représentaient les 2,4 % restants du total des charges en 2021, en baisse par rapport à 2,8 % en 2020.

Composition des charges pour 2021

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %.

Composition des charges pour 2021. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Composition des charges

Charges Pourcentage
Principaux transferts aux particuliers, excluant PCU et Prestations canadiennes de la relance économique 18,6 %
PCU et Prestations canadiennes de la relance économique 12,5 %
Subvention salariale d'urgence du Canada 12,4 %
Principaux transferts à d'autres paliers de gouvernement 16,6 %
Retour des redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 0,7 %
Autres paiements de transfert 15,2 %
Pertes actuarielles nettes 2,4 %
Autres charges 18,5 %
Frais de la dette publique 3,2 %

Comparaison des charges à celles de 2020

Le total des charges a atteint 644,2 milliards de dollars en 2021, en hausse de 270,7 milliards de dollars (72,5 %) par rapport à 2020. Le tableau qui suit compare le total des charges de 2021 à celui de 2020.

Charges
(en millions de dollars)

  2021 2020 Variation
$ %
Paiements de transfert
Principaux paiements de transfert aux particuliers
Prestations aux aînés 58 529 56 227 2 302 4,1
Assurance-emploi et mesures de soutien 58 356 21 750 36 606 168,3
Prestations pour enfants 27 370 24 344 3 026 12,4
Prestation canadienne d'urgence et Prestations canadiennes de la relance économique 55 832 4 739 51 093 1 078,1
Total 200 087 107 060 93 027 86,9
Principaux paiements de transfert à d'autres paliers de gouvernement
Transferts canadiens en matière de santé et de programmes sociaux 60 903 55 457 5 446 9,8
Accords fiscaux et autres transferts 45 750 23 718 22 032 92,9
Total 106 653 79 175 27 478 34,7
Subvention salariale d'urgence du Canada 80 166 80 166 s/o
Retour des redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 4 566 2 636 1 930 73,2
Autres paiements de transfert 97 961 54 405 43 556 80,1
Total des paiements de transfert 489 433 243 276 246 157 101,2
Autres charges, excluant les pertes actuarielles nettes 119 089 95 191 23 898 25,1
Total des charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 608 522 338 467 270 055 79,8
Frais de la dette publique 20 358 24 447 (négatif 4 089) (négatif 16,7)
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 628 880 362 914 265 966 73,3
Pertes actuarielles nettes 15 295 10 609 4 686 44,2
Total des charges 644 175 373 523 270 652 72,5

Le ratio des charges – exprimé en pourcentage du PIB – sert à comparer le total des charges fédérales à la taille de l'économie. Les mesures stratégiques, l'évolution des conditions économiques, et la variation des taux d'intérêt influent sur ce ratio. Le ratio s'élevait à 29,2 % en 2021 (en hausse par rapport à 16,2 % en 2020), principalement sous l'effet des mesures d'intervention temporaires liées à la COVID 19.

Ratio des charges

(charges en pourcentage du PIB)

Ratio des charges. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Ratio des charges
(charges en pourcentage du PIB)

Exercice Charges des programmes Frais de la dette publique
Exercice Charges des programmes Frais de la dette publique
1997 12,9 5,5
1998 12,7 4,8
1999 12,4 4,6
2000 11,8 4,3
2001 11,8 4,0
2002 11,9 3,5
2003 12,3 3,1
2004 12,4 2,9
2005 13,4 2,6
2006 12,5 2,4
2007 12,7 2,3
2008 12,8 2,1
2009 13,2 1,7
2010 15,9 1,7
2011 14,7 1,7
2012 13,8 1,6
2013 13,7 1,4
2014 13,3 1,3
2015 12,8 1,2
2016 13,7 1,1
2017 14,2 1,0
2018 14,4 1,0
2019 14,5 1,0
2020 15,1 1,1
2021 27,8 0,9

Comparaison des résultats réels aux projections du budget

Comparaison au plan budgétaire d'avril 2021

Le déficit de 327,7 milliards de dollars enregistré en 2021 était de 26,4 milliards de dollars inférieurs au déficit de 354,2 milliards prévu dans le budget fédéral présenté en avril 2021.

Comparaison des résultats de 2021 au plan budgétaire d'avril 2021
(en millions de dollars)

  Projection Réel Différence
Revenus 296 153 316 446 20 293
Charges
Charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 614 540 608 522 (négatif 6 018)
Frais de la dette publique 20 365 20 358 (négatif 7)
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 634 904 628 880 (négatif 6 024)
Déficit annuel avant les pertes actuarielles nettes (négatif 338 751) (négatif 312 434) 26 317
Pertes actuarielles nettes (négatif 15 399) (négatif 15 295) 104
Déficit annuel (négatif 354 150) (négatif 327 729) 26 421

Comparaison du Portrait économique et budgétaire de juillet 2020

Le déficit budgétaire de 327,7 milliards de dollars enregistré en 2021 était de 15,5 milliards de dollars inférieur au déficit de 2021 de 343,2 milliards projetés dans le Portrait de juillet 2020. Aucun budget n'a été déposé au Parlement en 2020.

Les revenus ont été supérieurs de 47,6 milliards de dollars (17,7 %) à la prévision du Portrait de juillet 2020, en raison des revenus fiscaux plus élevés qui sont attribuables à la relance plus forte que prévu à la suite de la pandémie de COVID-19 et de l'incidence des mesures de soutien du gouvernement.

Le total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes, a été supérieur de 31,7 milliards de dollars (5,3 %) à ce qui était prévu dans le Portrait de juillet 2020; sa composante des charges de programmes a été supérieure de 30,8 milliards de dollars, et celle des frais de la dette publique, supérieure de 0,9 milliard.

Les pertes actuarielles nettes ont été supérieures de 0,4 milliard de dollars aux prévisions, en raison des pertes plus élevées que prévu découlant des évaluations actuarielles préparées aux fins des Comptes publics du Canada 2020.

Comparaison des résultats de 2021 au Portrait de juillet 2020
(en millions de dollars)

  Projectionallez à la note 1 de tableau en pied de page Réel Différence
Revenus
Revenus d'impôt sur le revenu 195 250 236 974 41 724
Autres taxes et droits 46 383 46 954 571
Cotisations d'assurance-emploi 19 930 22 392 2 462
Redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 4 333 4 380 47
Autres revenus 2 925 5 746 2 821
Total des revenus 268 821 316 446 47 625
Charges
Charges de programmes
Principaux paiements de transfert aux particuliers 189 578 200 087 10 509
Principaux paiements de transfert à d'autres paliers de gouvernement 94 590 106 653 12 063
Charges de programmes directes
Subvention salariale d'urgence du Canada 82 305 80 166 (négatif 2 139)
Retour des redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 5 160 4 566 (négatif 594)
Autres paiements de transfert 93 954 97 961 4 007
Autres charges, excluant les pertes actuarielles nettes 112 147 119 089 6 942
Total des charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 577 734 608 522 30 788
Frais de la dette publique 19 459 20 358 899
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 597 193 628 880 31 687
Déficit annuel avant les pertes actuarielles nettes (négatif 328 372) (négatif 312 434) 15 938
Pertes actuarielles nettes (négatif 14 874) (négatif 15 295) (négatif 421)
Déficit annuel (négatif 343 246) (négatif 327 729) 15 517

Déficit accumulé

Le déficit accumulé désigne l'écart entre le total des passifs du gouvernement et le total de ses actifs. La variation annuelle du déficit accumulé correspond à la somme du solde budgétaire annuel et des autres éléments du résultat global. Les autres éléments du résultat global se composent de certains gains et pertes non réalisés sur des instruments financiers ainsi que de certains gains et pertes actuariels liés aux régimes de retraite et autres avantages futurs des employés qui sont comptabilisés par les sociétés d'État entreprises et autres entreprises publiques. Conformément aux normes comptables du secteur public au Canada, les autres éléments du résultat global ne sont pas pris en compte dans le solde budgétaire annuel du gouvernement, mais sont plutôt inscrits directement à l'état consolidé du déficit accumulé et à l'état consolidé de la variation de la dette nette.

Déficit accumulé
(en millions de dollars)

  2021 2020 Différence
Déficit accumulé au début de l'exercice (négatif 721 360) (négatif 685 450) (négatif 35 910)
Déficit annuel (négatif 327 729) (négatif 39 392) (négatif 288 337)
Autres éléments du résultat global 343 3 482 (négatif 3 139)
Déficit accumulé à la fin de l'exercice (négatif 1 048 746) (négatif 721 360) (négatif 327 386)

Le déficit accumulé a augmenté de 327,4 milliards de dollars en 2021, compte tenu du déficit budgétaire de 327,7 milliards de dollars, qui a été compensé en partie par des gains de 0,3 milliard au titre des autres éléments du résultat global.

En proportion du PIB, le déficit accumulé a augmenté de 16,3 points de pourcentage pour atteindre 47,6 % du PIB au 31 mars 2021, en grande partie en raison du ralentissement économique soudain provoqué par la COVID-19 et des mesures temporaires mises en œuvre dans le cadre du Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 au cours de l'exercice.

Le graphique - Déficit accumulé

(en pourcentage du PIB)

Déficit accumulé. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Déficit accumulé
(en pourcentage du PIB)

Exercice Pourcentage
1997 65,5
1998 61,7
1999 58,9
2000 53,6
2001 47,0
2002 44,7
2003 42,3
2004 39,5
2005 37,0
2006 33,9
2007 31,2
2008 29,0
2009 28,2
2010 33,4
2011 33,4
2012 33,4
2013 34,0
2014 32,9
2015 31,5
2016 31,9
2017 32,2
2018 31,4
2019 30,7
2020 31,2
2021 47,6

Mesures de la dette fédérale

Il existe plusieurs mesures généralement reconnues de la dette gouvernementale.

Diagramme des mesures de la dette fédérale

Mesure de la dette fédérale. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Le diagramme de la mesure de la dette fédérale illustre un total de 8 boîtes relationnelles. Les 3 premières mesures du passif sont alignées horizontalement comme suit : Dette non échue qui comprend la Dette contractée sur les marchés de 1 109,8 milliards de dollars (obligations négociables, bons du Trésor, titres sur le marché de détail et frais de la dette en devises étrangères) et le Rajustement de la valeur de la dette contractée sur les marchés et dette non contractée sur les marchés de 15,4 milliards de dollars; Régime de retraite et autres passifs de 319,7 milliards de dollars; Créditeurs et charges à payer de 207,4 milliards de dollars. Les boîtes relationnelles de mesure restantes sont alignées verticalement en dessous comme suit : Total des passifs de 1 652,2 milliards de dollars; Moins actifs financiers de 502,4 milliards de dollars; Dette nette de 1 149,8 milliards de dollars; Moins actifs non financiers de 101,1 milliards de dollars; Déficit accumulé de 1 048,7 milliards de dollars.

Le total des passifs comprend la dette portant intérêt ainsi que les créditeurs et charges à payer. Le total des actifs comprend les actifs financiers et non financiers, ces derniers consistant principalement en des immobilisations corporelles. Les sections suivantes du présent volume renferment des détails supplémentaires sur chacune de ces composantes.

État de la situation financière
(en millions de dollars)

  2021 2020 Différence
Passifs
Créditeurs et charges à payer 207 397 163 833 43 564
Dette portant intérêt
Dette non échue 1 125 186 783 751 341 435
Régimes de retraite et autres avantages futurs 312 947 294 974 17 973
Autres passifs 6 711 6 051 660
Total 1 444 844 1 084 776 360 068
Total des passifs 1 652 241 1 248 609 403 632
Actifs financiers
Trésorerie et créances 224 196 173 715 50 481
Comptes d'opérations de change 92 622 104 903 (négatif 12 281)
Prêts, placements et avances 179 278 152 502 26 776
Actifs découlant des régimes de retraite du secteur public 6 320 4 598 1 722
Total des actifs financiers 502 416 435 718 66 698
Dette nette (négatif 1 149 825) (négatif 812 891) (négatif 336 934)
Actifs non financiers 101 079 91 531 9 548
Déficit accumulé (négatif 1 048 746) (négatif 721 360) (négatif 327 386)

Créditeurs et charges à payer

Le graphique ci-après indique la composition des créditeurs et des charges à payer en 2021.

Créditeurs et charges à payer par catégorie pour 2021

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %.

Créditeurs et charges à payer par catégorie pour 2021. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Créditeurs et charges à payer par catégorie

Créditeurs et charges à payer Pourcentage
Autres créditeurs et charges à payer 29,6 %
Créditeurs fiscaux 34,5 %
Revenus reportés 5 %
Passif environnemental et obligations liées à la mise hors service d'immobilisations 7 %
Intérêt et dette échue 2,3 %
Provision pour passif éventuel 21,6 %

Les créditeurs et charges à payer du gouvernement comprennent les éléments suivants : les montants à verser fondés sur les cotisations fiscales et les remboursements estimatifs à l'égard des cotisations qui ne sont pas achevées à la fin de l'exercice; les provisions pour passif éventuel, y compris les garanties fournies par le gouvernement, et les réclamations et causes en instance et imminentes; le passif environnemental et les obligations liées à la mise hors service, qui comprennent les coûts estimatifs liés à l'assainissement des sites contaminés et la restauration future de certaines immobilisations corporelles; les revenus reportés; les intérêts à payer et la dette échue, ainsi que les intérêts accumulés à la fin de l'exercice; et les autres créditeurs et charges à payer. Les autres créditeurs et charges à payer comprennent notamment les éléments suivants : les salaires et avantages accumulés; les montants payables aux provinces, aux territoires et aux gouvernements autochtones au titre des sommes perçues et administrées pour leur compte aux termes d'accords de perception fiscale; ainsi que les créditeurs à la fin de l'exercice en vertu d'ententes contractuelles ou se rapportant à des travaux effectués ou des marchandises reçues.

Au 31 mars 2021, les créditeurs et les charges à payer totalisaient 207,4 milliards de dollars, en hausse de 43,6 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2020. Cette augmentation découle de la hausse des autres créditeurs et charges à payer, des créditeurs fiscaux, des provisions pour passif éventuel, et du total des intérêts et de la dette échue, hausse qui a été partiellement compensée par la faible baisse des revenus reportés, et du passif environnemental et obligations liées à la mise hors service.

Le graphique - Créditeurs et charges à payer

(en milliards de dollars)

Créditeurs et charges à payer pour 2021. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Créditeurs et charges à payer
(en milliards de dollars)

Exercice Milliards de dollars
1997 75,9
1998 81,7
1999 83,7
2000 83,9
2001 88,5
2002 83,2
2003 83,2
2004 85,2
2005 97,7
2006 101,4
2007 106,5
2008 110,5
2009 114,0
2010 120,1
2011 118,5
2012 124,0
2013 117,6
2014 110,8
2015 120,6
2016 124,1
2017 127,0
2018 147,8
2019 159,7
2020 163,8
2021 207,4

Dette portant intérêt

La dette portant intérêt comprend la dette non échue (les titres émis sur les marchés financiers), le passif au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs, et les autres passifs.

La part de la dette non échue dans la dette portant intérêt était en baisse depuis le milieu des années 1990, le gouvernement étant parvenu à éliminer une partie de cette dette. Cette tendance s'est inversée en 2009 en raison de la hausse des besoins financiers découlant de la récession et des mesures de stimulation mises en œuvre pour atténuer les effets de celle-ci, et de l'augmentation des emprunts en vertu du cadre d'emprunt consolidé instauré en 2008. Aux termes du cadre d'emprunt consolidé, le gouvernement comble l'ensemble des besoins d'emprunt de la SCHL, de la BDC et de Financement agricole Canada au moyen de prêts directs pour réduire les coûts d'emprunt globaux et rehausser la liquidité du marché des titres du gouvernement. Au cours du dernier exercice, l'augmentation des besoins financiers découlant de la pandémie de COVID-19 et du Plan d'intervention économique du Canada a également contribué à l'augmentation du poids relatif de la dette non échue dans la composante de la dette portant intérêt.

Dette portant intérêt par catégorie pour 2021

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %.

Dette portant intérêt par catégorie pour 2021. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Dette portant intérêt par catégorie

Dette portant intérêt Pourcentage
Obligations négociables libellées en CAD 60,6 %
Bons du Trésor 15,1 %
Autres dettes non échues 2,2 %
Régimes de retraite 11,7 %
Autres avantages futurs des employés et des anciens combattants 10,0 %
Autres passifs 0,5 %

Au 31 mars 2021, la dette portant intérêt se chiffrait à 1 444,8 milliards de dollars, en hausse de 360,1 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2020. À l'intérieur de la composante de la dette portant intérêt, la dette non échue a augmenté de 341,4 milliards de dollars, le passif au titre des régimes de retraite du secteur public a augmenté de 0,2 milliard de dollars, le passif au titre des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants a augmenté de 17,8 milliards de dollars, et les autres passifs ont augmenté de 0,7 milliard de dollars.

L'augmentation de 341,4 milliards de dollars de la dette non échue est en grande partie attribuable à l'augmentation de 351,8 milliards de dollars de la dette contractée sur les marchés et des escomptes et des primes non amortis connexes, en raison de l'augmentation des emprunts pour répondre aux besoins financiers du gouvernement dans le cadre du Plan d'intervention économique pour répondre à la COVID-19.

La Banque du Canada et le ministère des Finances du Canada gèrent la dette non échue du gouvernement et les risques qui s'y rattachent. L'objectif fondamental de la stratégie de gestion de la dette consiste à offrir un financement stable et à faible coût afin de permettre au gouvernement de respecter ses obligations financières et de combler ses besoins de liquidités. Des renseignements détaillés sur les objectifs, la stratégie et les principes de gestion de la dette du gouvernement sont déposés au Parlement une fois l'an dans la publication du ministère des Finances intitulée Stratégie de gestion de la dette.

Au 31 mars 2021, la valeur des portefeuilles étrangers dans la dette non échue du gouvernement était estimée à 258,4 milliards de dollars, ce qui représente environ 23,0 % de l'ensemble de cette dette. Cette proportion est en baisse par rapport au taux de 28,7 % enregistré au 31 mars 2020, en raison d'une proportion plus faible de l'investissement étranger dans les titres du gouvernement du Canada en 2021, alors que le gouvernement du Canada a fortement augmenté son émission de titres d'emprunt pour financer ses mesures de soutien liées à la COVID-19. Cette situation s'est produite alors que la Banque du Canada augmentait de façon significative ses achats de titres du gouvernement du Canada afin de soutenir la liquidité sur les marchés financiers, augmentant ainsi de façon significative la part de la dette détenue par la Banque du Canada par rapport aux autres investisseurs, dont les investisseurs étrangers.

Portefeuilles étrangers de la dette non échue du gouvernement du Canada

(en pourcentage de la dette non échue)

Source : Statistique Canada

Portefeuilles étrangers de la dette non échue du gouvernement canadien. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Portefeuilles étrangers de la dette non échue du gouvernement du Canada
(en pourcentage de la dette non échue)

Exercice Pourcentage
1997 25,0
1998 24,4
1999 22,7
2000 22,0
2001 21,1
2002 18,6
2003 21,1
2004 15,3
2005 14,4
2006 14,7
2007 14,5
2008 14,1
2009 13,9
2010 16,9
2011 22,4
2012 26,3
2013 29,9
2014 27,2
2015 28,0
2016 30,3
2017 30,2
2018 30,5
2019 29,3
2020 27,7
2021 23,0

Le passif du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs s'élevait à 312,9 milliards de dollars au 31 mars 2021, en hausse de 18,0 milliards de dollars par rapport à l'exercice précédent. Ce passif représente la valeur actualisée estimative des régimes de retraite et autres avantages futurs accumulés au 31 mars 2021 par les employés et anciens employés, selon les calculs actuariels annuels, déduction faite de la valeur des actifs réservés pour financer ces obligations. Le passif au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs ne comprend pas les prestations payables en vertu du Régime de pensions du Canada (RPC). Le RPC n'est pas consolidé dans les états financiers du gouvernement parce que les changements au RPC nécessitent l'accord des deux tiers des provinces participantes, et il n'est donc pas contrôlé par le gouvernement. La section 6 du présent volume renferme de plus amples renseignements sur le RPC.

Régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants

Le passif de 312,9 milliards de dollars du gouvernement au titre des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants découle de sa promesse d'offrir certains avantages aux employés, aux anciens combattants, aux députés et aux employés des gouvernements territoriaux pendant ou après leur emploi ou pendant leur retraite, en échange de leur service.

Dans le cas des prestations qui s'accumulent pendant la carrière des employés, comme celles des régimes de retraite, une charge et un passif annuels sont inscrits pour indiquer le coût des prestations que gagnent les employés durant l'exercice. Le gouvernement a recours à une méthode de coût actuariel (la méthode de répartition des prestations au prorata des services) pour estimer cette charge et ce passif. Selon cette méthode, le gouvernement estime le total prévu des paiements au titre des prestations futures des employés actuels. Ce total est ensuite calculé au prorata de la période d'emploi admissible des employés. Ainsi, une part égale du coût actuel estimatif des services rendus est passée en charges pour chaque exercice de la période de service admissible d'un employé, selon la méthode de la valeur actualisée, en supposant qu'il n'y ait aucune variation des taux d'actualisation et des hypothèses. Plusieurs hypothèses actuarielles sont utilisées pour calculer le coût des services rendus au cours de l'exercice, y compris l'inflation future, les taux d'intérêt, le rendement sur les placements de retraite, les augmentations générales des salaires, la composition de la main-d'œuvre, les taux de retraite et les taux de mortalité.

Dans le cas de prestations ou d'absences rémunérées qui ne sont pas dévolues ou qui ne s'accumulent pas, comme les avantages futurs des anciens combattants ou les indemnités pour accident de travail, une charge et un passif correspondant au coût prévu du versement des prestations futures sont immédiatement constatés dans la période où le fait générateur d'obligation se produit. Par exemple, certaines prestations accordées aux employés en cas d'accident ou de blessure sont inscrites lorsque l'accident ou la blessure survient.

Depuis le 1er avril 2000, des montants égaux aux cotisations moins les paiements et autres frais liés aux régimes de retraite de la fonction publique, des Forces canadiennes (Force régulière) et de la Gendarmerie royale du Canada – et depuis 2007, du régime de retraite des Forces canadiennes (Force de réserve) – qui se situent dans les limites prévues par la Loi de l'impôt sur le revenu sont transférés à l'Office d'investissement des régimes de pensions du secteur public (OIRPSP) aux fins d'investissement. Les actifs découlant des régimes de retraite détenus par l'OIRPSP sont évalués à leur valeur liée au marché. L'obligation du gouvernement au titre des prestations constituées des régimes de retraite et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants est présenté après déduction des actifs découlant des régimes de retraite et des gains et pertes actuariels nets non constatés (expliqués ci-dessous) et des montants liés aux régimes de certaines sociétés d'État consolidées et autres entités, pour déterminer les passifs au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs indiqués dans l'état consolidé de la situation financière.

Puisque les passifs du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs sont inscrits selon leur valeur actualisée, les charges d'intérêt sont inscrites chaque exercice et ajoutées à ces passifs pour tenir compte du passage du temps, car les passifs se sont rapprochés alors d'un an d'un règlement. Les charges d'intérêt sont inscrites déduction faite du rendement de marché prévu du capital investi pour financer les prestations de retraite futures, et elles sont déclarées dans les frais de la dette publique. Le coût des services rendus au cours de l'exercice est inscrit dans les autres charges excluant les pertes actuarielles nettes dans l'état consolidé des résultats et du déficit accumulé.

Lorsqu'un employé cesse d'être à l'emploi du gouvernement, ce dernier met fin à l'inscription du coût des services rendus au cours de l'exercice à l'égard de cet employé. Les prestations qui sont versées à l'employé par la suite sont inscrites comme des réductions des passifs du gouvernement au titre des prestations.

Les obligations du gouvernement au titre des régimes de retraite et des autres avantages futurs sont estimées de nouveau chaque exercice en fonction des données réelles et des hypothèses actuarielles mises à jour. Les augmentations et les diminutions de la valeur estimée des obligations sont inscrites comme des gains et pertes actuariels. Conformément aux normes comptables du secteur public au Canada, les gains et pertes actuariels ne sont pas immédiatement constatés dans les passifs du gouvernement en raison de leur nature provisoire et du fait que d'autres ajustements peuvent être requis dans l'avenir. Ces montants sont plutôt amortis aux dépenses et aux passifs du gouvernement au cours de la durée de service moyenne restante prévue des employés, ce qui représente des périodes allant de 4 ans à 23 ans selon le régime en question, ou l'espérance de vie restante moyenne des bénéficiaires en vertu des régimes des anciens combattants en temps de guerre, ce qui représente des périodes allant de 6 ans à 7 ans.

Toute modification, compression ou règlement de régimes qui touche les obligations accumulées au titre des services déjà rendus par les employés et les anciens combattants est prise en compte dans l'obligation du gouvernement dans la période de la modification, de la compression ou du règlement, et elle est inscrite dans les autres charges excluant les pertes actuarielles nettes.

Le tableau suivant illustre la variation des passifs du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs, déduction faite des actifs découlant des régimes de retraite du secteur public, en 2021.

Passifs nets découlant des régimes de retraite et autres avantages futurs
(en millions de dollars)

  Régimes de retraite Autres avantages futurs Total
Passifs nets découlant des avantages futurs au début de l'exercice 163 998 126 378 290 376
Ajouter :
Avantages sociaux accumulés pendant l'année 8 456 10 777 19 233
Intérêts sur les obligations au titre des prestations constituées, net du rendement prévu sur les placements 1 791 3 010 4 801
Pertes actuarielles nettes constatées durant l'exercice 5 380 9 915 15 295
Provision pour moins-value 13 13
Total partiel 15 640 23 702 39 342
Déduire :
Prestations versées durant l'exercice 13 110 5 802 18 912
Transferts à l'OIRPSP et liés aux fonds détenus en fiducies externesallez à la note 1 de tableau en pied de page 3 212 3 212
Transferts nets à d'autres régimes et frais d'administration 875 92 967
Total partiel 17 197 5 894 23 091
Augmentation (diminution) nette (négatif 1 557) 17 808 16 251
Passifs nets découlant des avantages futurs à la fin de l'exercice 162 441 144 186 306 627
Présentés dans l'état consolidé de la situation financière :
Passifs découlant des régimes de retraite du secteur public     168 761
Passifs découlant des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants     144 186
Total des passifs découlant des régimes de retraite et autres avantages futurs     312 947
Actifs découlant des régimes de retraite du secteur public     6 320
Passifs nets découlant des régimes de retraite et autres avantages futurs     306 627

L'augmentation en 2021 du passif net du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs suit l'ajout de 19,2 milliards de dollars aux prestations futures accumulées par les employés pendant l'exercice, de même que de frais d'intérêt nets de 4,8 milliards de dollars sur ce passif. Les taux d'actualisation servant à mesurer les obligations non capitalisées des régimes de retraite et autres avantages futurs et à calculer les frais d'intérêt imputés aux obligations sont fondés sur la courbe de rendement réel à coupon zéro des obligations du gouvernement du Canada à la fin de l'exercice. Dans le cas des prestations de retraite capitalisées se rapportant au service postérieur à mars 2000 et qui se situent à l'intérieur des limites prévues dans la Loi de l'impôt sur le revenu au titre de ses trois principaux régimes de pension (ceux de la fonction publique, de la Force régulière des Forces canadiennes et de la Gendarmerie royale du Canada), de même que les prestations du régime de la Force de réserve des Forces canadiennes, le taux d'actualisation repose sur les taux de rendement prévus profilés des fonds investis.

Le passif du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs a augmenté de 15,3 milliards de dollars supplémentaires en 2021 en raison de l'inscription de pertes actuarielles nettes. Au 31 mars 2021, le gouvernement affichait des pertes nettes non amorties de 70,8 milliards de dollars. Ces pertes seront amorties au fil du temps et portées aux autres pertes actuarielles nettes et à la hausse des passifs du gouvernement.

Le gouvernement a aussi enregistré une hausse de 13 millions de dollars du passif au titre des régimes de retraite pour tenir compte d'une provision pour moins-value constatée au cours de l'exercice.

Ces augmentations ont été en partie compensées par une diminution du passif liée aux prestations versées pendant l'exercice (18,9 milliards de dollars) et à des transferts nets à l'OIRPSP et des fonds détenus dans des fiducies externes aux fins de placement (3,2 milliards de dollars).

La section 6 du présent volume contient des précisions sur les régimes de retraite du secteur public fédéral et les autres avantages futurs des employés et des anciens combattants.

La dette portant intérêt s'élevait à 65,5 % du PIB en 2021, en hausse par rapport au taux de 46,9 % en 2020, en raison des emprunts contractés pour répondre aux besoins financiers du gouvernement dans le cadre du Plan d'intervention économique pour répondre à la COVID-19. Ce ratio a baissé de 8,6 points de pourcentage par rapport à son niveau record de 74,1 % atteint en 1996.

Le graphique - Dette portant intérêt

(en pourcentage du PIB)

Dette portant intérêt. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Dette portant intérêt
(en pourcentage du PIB)

Exercice Pourcentage
1997 73,7
1998 69,4
1999 66,8
2000 62,5
2001 56,5
2002 54,1
2003 51,6
2004 49,0
2005 45,5
2006 42,3
2007 40,0
2008 36,9
2009 43,1
2010 48,9
2011 48,5
2012 48,1
2013 49,7
2014 47,5
2015 45,9
2016 47,7
2017 48,6
2018 46,8
2019 46,0
2020 46,9
2021 65,5

En 2021, le taux d'intérêt effectif moyen sur la dette publique portant intérêt s'établissait à 1,6 %, en baisse par rapport au taux de 2,3 % enregistré en 2020. En 2020, le taux d'intérêt effectif moyen sur la dette non échue était de 1,6 %, tout comme le taux d'intérêt effectif moyen sur les obligations des régimes de retraite et autres passifs.

Taux d'intérêt effectif moyen sur la dette portant intérêt

(en pourcentage)

Taux d'intérêt effectif moyen sur la dette portant intérêt. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Taux d'intérêt effectif moyen sur la dette portant intérêt
(en pourcentage)

Exercice Dette portant intérêt en pourcentage Dette non échue en pourcentage Régimes de retraite et autres passifs en pourcentage
1997 7,6 7,6 7,6
1998 6,8 7,1 6,0
1999 6,9 7,1 6,2
2000 6,9 6,8 7,2
2001 7,0 6,9 7,2
2002 6,4 6,2 6,9
2003 6,0 5,7 6,8
2004 5,8 5,4 6,9
2005 5,6 5,0 6,9
2006 5,6 5,0 6,9
2007 5,7 5,1 6,8
2008 5,6 5,1 6,7
2009 4,4 4,1 5,0
2010 3,6 3,1 4,8
2011 3,6 3,1 5,0
2012 3,5 3,1 4,7
2013 2,9 2,6 3,8
2014 2,7 2,5 3,4
2015 2,7 2,4 3,5
2016 2,3 2,3 2,5
2017 2,2 2,1 2,6
2018 2,2 2,0 2,7
2019 2,3 2,2 2,5
2020 2,3 2,4 2,1
2021 1,6 1,6 1,5

Le ratio des intérêts (soit les frais de la dette publique exprimés en pourcentage des revenus) correspond à la proportion des revenus qui est requise pour payer les intérêts et, par conséquent, n'est pas disponible pour payer les initiatives de programme. Le ratio des intérêts a diminué au cours des dernières années, passant de son sommet de 37,6 % en 1991 à 6,4 % en 2021. Cela signifie que, en 2021, le gouvernement a consacré environ 6 cents de chaque dollar de revenus au paiement des intérêts sur la dette publique.

Ratio des intérêts

(frais de la dette publique en pourcentage des revenus)

Ratio de l'intérêt. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Ratio des intérêts
(frais de la dette publique en pourcentage des revenus)

Exercice Pourcentage
1997 31,5
1998 26,8
1999 26,2
2000 24,6
2001 22,6
2002 21,6
2003 19,6
2004 17,8
2005 15,9
2006 15,1
2007 14,2
2008 13,6
2009 11,9
2010 12,0
2011 12,0
2012 11,8
2013 10,0
2014 9,2
2015 8,6
2016 7,5
2017 7,3
2018 7,0
2019 7,0
2020 7,3
2021 6,4

Actifs financiers

Les actifs financiers comprennent l'encaisse déposée auprès de la Banque du Canada, de banques à charte et d'autres institutions financières, les créances, les comptes d'opérations de change, les prêts, placements et avances, ainsi que les actifs découlant des régimes de retraite du secteur public. Les comptes d'opérations de change du gouvernement comprennent les dépôts en devises, les placements dans des titres négociables, et les souscriptions et prêts au FMI. Les emprunts en devises du gouvernement sont détenus dans le Compte du fonds des changes afin de procurer des liquidités en devises et de fournir les fonds requis pour favoriser un comportement ordonné du dollar canadien sur le marché des changes. Le Rapport sur la gestion des réserves officielles de liquidités internationales du Canada, préparé chaque année, contient des renseignements plus détaillés sur la gestion des réserves de liquidités internationales. Les prêts, placements et avances du gouvernement comprennent les investissements dans les sociétés d'État entreprises et les prêts consentis à celles-ci, les prêts aux gouvernements nationaux principalement au titre de l'aide financière et de l'expansion du commerce d'exportation, les prêts dans le cadre du Programme canadien de prêts aux étudiants et, à compter de 2021, les prêts aux petites entreprises et aux organismes à but non lucratif dans le cadre du programme du CUEC.

Actifs financiers par catégorie pour 2021

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %.

Actifs financiers par catégorie pour 2021. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Actifs financiers par catégorie

Actifs financiers Pourcentage
Trésorerie et équivalents de trésorerie 12,8%
Impôts à recevoir 28,4%
Autres créances 3,5%
Compte d'opérations de change 18,4%
Prêts, placements et avances 35,7%
Actifs découlant des régimes de retraite du secteur public 1,3%

Au 31 mars 2021, les actifs financiers s'élevaient à 502,4 milliards de dollars, en hausse de 66,7 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2020. La hausse des actifs financiers est attribuable à la hausse de la trésorerie et créances, des prêts, placements et avances et des actifs découlant des régimes de retraite du secteur public, compensée en partie par la baisse des comptes de change.

Au 31 mars 2021, la trésorerie et les créances ont totalisé 224,2 milliards de dollars, en hausse de 50,5 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2020. Dans cette composante, les éléments de trésorerie et équivalents de trésorerie ont augmenté de 26,9 milliards de dollars, en raison de l'accroissement de la position de trésorerie pour éventualités. La trésorerie et les équivalents de trésorerie comprennent un montant de 20 milliards de dollars désigné comme étant un dépôt ayant trait à la gestion de liquidité prudentielle. Les impôts à recevoir ont augmenté de 21,4 milliards de dollars en 2021 pour s'établir à 142,5 milliards de dollars, en raison d'un certain nombre de facteurs, dont la croissance des sources de revenus d'impôt sur le revenu des particuliers et sur le revenu des sociétés en 2021, l'augmentation des montants dus en raison des mesures ciblées d'allègement des intérêts annoncées en février 2021, et une baisse des soldes des créances au cours de l'exercice précédent attribuable aux reports des dates d'échéance pour la production des déclarations fiscales de revenus annoncés dans le cadre des mesures d'allègement du gouvernement liées à la COVID-19. Les autres créances ont augmenté de 2,2 milliards de dollars, en raison d'une augmentation des dividendes à recevoir d'EDC et de la SCHL à la fin de l'exercice et par une augmentation des créances pour les trop-payés de prestations; cette variation a été compensée en partie par une baisse des liquidités affectées en garantie aux termes des accords de l'International Swaps and Derivatives Association concernant les accords de swaps de devises en cours.

Les prêts, placements et avances du gouvernement à l'endroit des sociétés d'État entreprises et autres entreprises publiques ont diminué de 5,1 milliards de dollars en 2021. Les investissements dans les sociétés d'État entreprises et autres entreprises publiques ont diminué de 6,4 milliards de dollars. Cette diminution prend en compte les 13,6 milliards de dollars de dividendes déclarés ou versés au gouvernement en 2021 et les 11,6 milliards de dollars de pertes nettes enregistrées relativement à ces entités. Le montant de la perte nette est en grande partie attribuable à la passation en charges immédiate des primes payées par la Banque du Canada sur ses achats de titres du gouvernement du Canada sur le marché secondaire en 2021. En vertu des normes comptables du secteur public, les primes versées à l'achat de ces obligations sont immédiatement passées en charges, ce qui a plus que compensé les gains d'intérêt sur les titres au cours de l'exercice. Ces diminutions ont été compensées en partie par des investissements en capital de 18,5 milliards de dollars effectués en 2021, surtout aux fins de soutien à la liquidité et pour les mesures d'allègement des fonds de roulement pour répondre à la COVID-19 offertes aux entreprises en vertu du Programme de crédit aux entreprises administré par la BDC et EDC, ainsi que des gains de 0,3 milliard de dollars au titre des autres éléments du résultat global. Les prêts nets et avances nettes aux sociétés d'État entreprises et aux autres entreprises publiques étaient en hausse de 1,3 milliard de dollars, en raison principalement d'un financement de 3,7 milliards de dollars versé à la Corporation de développement des investissements du Canada (CDEV), à même le Compte du Canada, pour financer les activités de construction du projet d'agrandissement du réseau de Trans Mountain. Cela a été compensé en partie par une baisse de 2,4 milliards de dollars des prêts consentis aux sociétés d'État en vertu du cadre d'emprunt consolidé.

Les autres prêts, placements et avances ont augmenté de 31,9 milliards de dollars, passant de 27,4 milliards de dollars à 59,3 milliards de dollars. Cette augmentation découle en grande partie des prêts accordés dans le cadre du programme du CUEC, qui offrait aux petites entreprises et aux organismes à but non lucratif des prêts sans intérêt pouvant atteindre 60 000 $, assortis d'une radiation d'un montant pouvant atteindre 33 % du prêt, ou 20 000 $, des prêts remboursés au plus tard le 31 décembre 2022.

Les actifs découlant des régimes de retraite du secteur public ont augmenté de 1,7 milliard de dollars, en grande partie sous l'effet de l'augmentation des actifs nets de la Caisse de retraite de la fonction publique relativement au service qui a été accumulé depuis le 1er avril 2000 et qui est assujetti aux limites prévues dans la Loi de l'impôt sur le revenu en vertu de la Loi sur la pension de la fonction publique.

Le solde des comptes d'opérations de change a diminué de 12,3 milliards de dollars pour passer à 92,6 milliards de dollars au 31 mars 2021, principalement en raison de pertes de change à la conversion des actifs nets libellés en devises en leur valeur en dollars canadiens au 31 mars 2021, à la suite de l'appréciation du dollar canadien et d'une diminution des avances nettes au Compte du fonds des changes.

Depuis que le déficit accumulé a atteint son sommet de l'après-Deuxième Guerre mondiale (66,6 % du PIB) au 31 mars 1996, les actifs financiers ont augmenté de 409,8 milliards de dollars, en raison surtout de hausses touchant la trésorerie et les équivalents de trésorerie, de même que les créances (hausse de 171,6 milliards de dollars), les comptes d'opérations de change (hausse de 73,6 milliards de dollars) ainsi que les prêts, placements et avances (hausse de 158,3 milliards de dollars). La hausse au titre de la trésorerie et des équivalents de trésorerie et des créances est en grande partie attribuable à la croissance des impôts à recevoir, qui suit de près la croissance des assiettes fiscales. La croissance des comptes d'opérations de change découle de la décision prise par le gouvernement, à la fin des années 1990 et plus récemment dans la Stratégie de gestion de la dette de 2012, d'y détenir davantage de liquidités. Quant aux prêts, placements et avances, leur hausse est attribuable à plusieurs facteurs, notamment l'accumulation de bénéfices nets des sociétés d'État entreprises, la prise en charge par le gouvernement en 2000 du financement du Programme canadien de prêts aux étudiants (qui relevait jusque-là des banques à charte), l'octroi de prêts directs aux sociétés d'État en vertu du cadre d'emprunt consolidé instauré en 2008, et l'augmentation des prêts pour soutenir les entreprises dans le cadre du Plan d'intervention économique pour répondre à la COVID-19, notamment dans le cadre du programme du CUEC.

Le graphique - Actifs financiers

(en milliards de dollars)

Actifs financiers pour 2021. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Actifs financiers
(en milliards de dollars)

Exercice Trésorerie et créances Comptes d'opérations de change Prêts, placements et avances et actifs découlant des régimes du secteur public
1997 52,8 26,8 20,8
1998 55,3 29,0 19,4
1999 55,9 34,7 18,7
2000 61,9 41,5 20,1
2001 67,1 50,3 24,5
2002 59,9 52,0 25,7
2003 62,7 49,0 27,8
2004 71,0 44,3 33,8
2005 76,3 40,9 38,2
2006 82,8 40,8 41,9
2007 92,6 44,2 45,1
2008 82,9 42,3 50,9
2009 122,1 51,7 125,1
2010 100,8 47,0 152,7
2011 96,3 48,5 158,5
2012 106,7 57,0 152,9
2013 123,0 58,8 154,9
2014 127,6 72,3 118,6
2015 136,5 85,0 114,9
2016 154,6 93,5 117,6
2017 157,3 98,8 125,9
2018 172,1 96,9 128,5
2019 177,0 99,7 136,3
2020 173,7 104,9 157,1
2021 224,2 92,6 185,6

Dette nette

La dette nette du gouvernement – soit le total de son passif moins ses actifs financiers – s'établissait à 1 149,8 milliards de dollars au 31 mars 2021. Elle représentait 52,1 % du PIB, en hausse de 17,0 points de pourcentage par rapport à l'exercice précédent, et en baisse de 19,8 points de pourcentage depuis le 31 mars 1996, date à laquelle elle culminait à 72,0 %.

Ce ratio constitue une mesure de la dette par rapport à la capacité des contribuables du pays de la financer. On déduit du total du passif uniquement les actifs financiers, étant donné qu'en temps normal, il n'est pas possible de convertir des actifs non financiers en espèces afin de rembourser la dette sans perturber du même coup les activités du gouvernement.

Le graphique - Dette nette

(en pourcentage du PIB)

Taux d'intérêt effectif moyen sur la dette portant intérêt. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Dette nette
(en pourcentage du PIB)

Exercice Pourcentage
1997 70,8
1998 66,9
1999 64,1
2000 58,5
2001 51,7
2002 49,4
2003 46,9
2004 43,9
2005 41,1
2006 37,8
2007 35,0
2008 32,7
2009 32,0
2010 37,4
2011 37,4
2012 37,2
2013 37,7
2014 36,6
2015 35,1
2016 35,6
2017 36,0
2018 35,2
2019 34,6
2020 35,2
2021 52,1

Comparaisons internationales de la dette nette

La répartition des compétences (entre les administrations nationales, provinciales [ou leur équivalent] et locales) liées aux programmes publics varie d'un pays à l'autre. En conséquence, les comparaisons internationales des finances publiques s'appuient sur l'ensemble des administrations publiques de chaque pays, selon les comptes nationaux. Au Canada, la dette nette de l'ensemble des administrations publiques comprend celle des administrations fédérale, provinciales, territoriales et locales, ainsi que les actifs nets détenus dans le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec.

Le Canada affiche le plus faible fardeau de la dette nette de l'ensemble des administrations publiques parmi les pays du G7

Dette nette de l'ensemble des administrations publiques des pays du G7 en 2020

(en pourcentage du PIB)

Source : FMI

Dette nette de l'ensemble des administrations publiques des pays du G7 (2021). Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Dette nette de l'ensemble des administrations publiques des pays du G7 en 2020
(en pourcentage du PIB)

Pays Pourcentage
Canada 33,0
Allemagne 50,0
Royaume-Uni 93,8
États-Unis 103,2
France 104,3
Italie 142,0
Japon 169,2
Moyenne du G7 104,9

Selon le FMI, le ratio de la dette au PIB de l'ensemble des administrations publiques du Canada s'établissait à 33,0 % en 2020. Il s'agit du niveau le plus faible parmi les pays du G7, dont la moyenne s'est élevée à 104,9 % du PIB, selon les estimations de cet organisme.

Le tableau suivant présente un rapprochement du ratio du déficit accumulé du gouvernement du Canada au PIB national et du ratio de la dette nette au PIB de l'ensemble des administrations publiques du Canada. Il importe de signaler que le ratio de la dette nette au PIB de l'ensemble des administrations publiques du Canada inclut la dette nette des administrations fédérale, provinciales, territoriales et locales ainsi que les actifs nets détenus dans le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec, mais ne tient pas compte des passifs au titre des régimes de retraite du secteur public ou des avantages futurs des employés.

Rapprochement du ratio du déficit accumulé au PIB de 2021 et du ratio de la dette nette au PIB de l'ensemble des administrations publiques de l'année civile 2020
(en pourcentage du PIB)

  (% du PIB)
Déficit accumulé 47,6
Plus : actifs non financiers 4,6
Dette nette (selon les comptes publics) 52,1
Moins :
Obligations au titre des régimes de retraite du secteur public (négatif 7,7)
Obligations au titre des autres avantages futurs (négatif 6,5)
Différences méthodologiques entre les comptes nationaux et les comptes publics et ajustements de périodesallez à la note 1 de tableau en pied de page (négatif 8,2)
Total de la dette nette fédérale (selon les comptes nationaux) 29,8
Plus : dette nette des administrations provinciales, territoriales et locales 20,6
Moins : actifs nets du RPC et du RRQ (négatif 15,7)
Total de la dette nette de l'ensemble des administrations publiquesallez à la note 2 de tableau en pied de page 34,7

Actifs non financiers

Les actifs non financiers comprennent la valeur comptable nette des immobilisations corporelles du gouvernement, c'est-à-dire les terrains, les bâtiments, les ouvrages et les infrastructures comme les routes et les ponts, le matériel et l'outillage, les navires, les aéronefs et les autres véhicules. Ils englobent également les stocks, les charges payées d'avance et les autres actifs non financiers.

Actifs non financiers par catégorie pour 2021

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %.

Actifs non financiers par catégorie pour 2021. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Actifs non financiers par catégorie

Actifs non financiers Pourcentage
Charges payées d'avance et autres 3,7 %
Stocks 9,7 %
Terrains 2,2 %
Bâtiments 17,6 %
Travaux et infrastructures 12,2 %
Matériel et outillage 13,1 %
Véhicules 15,1 %
Biens en construction 22,3 %
Autres immobilisations 4,1 %

Au 31 mars 2020, les actifs non financiers s'établissaient à 101,1 milliards de dollars, en hausse de 9,5 milliards par rapport à l'exercice précédent. De cette hausse, 3,9 milliards de dollars se rapportent à une augmentation des immobilisations corporelles en grande partie attribuable à une augmentation des immobilisations en construction et du matériel et outillage, 3,6 milliards de dollars sont liés à une augmentation des stocks, en grande partie sous l'effet de l'augmentation du stock d'équipement de protection individuelle, et 2,1 milliards de dollars s'expliquent par une augmentation des charges payées d'avance, en particulier pour l'achat de vaccins.

Au 31 mars 2021, 60,1 % du coût initial des immobilisations corporelles amortissables du gouvernement avait été amorti, une augmentation de 0,6 % par rapport à l'exercice précédent. Les immobilisations corporelles amortissables ne comprennent pas les biens-fonds ni les biens en construction qui ne peuvent pas encore être utilisés.

Immobilisations corporelles

(en milliards de dollars)

Coût et amortissement cumulé des immobilisations corporelles. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Immobilisations corporelles
(en milliards de dollars)

Exercice Coût Valeur comptable nette
2007 97,5 49,0
2008 103,5 51,2
2009 110,1 53,3
2010 115,7 55,1
2011 122,1 57,7
2012 126,1 59,0
2013 131,3 60,2
2014 135,0 61,9
2015 139,4 63,3
2016 144,6 65,8
2017 152,4 69,9
2018 157,7 73,8
2019 165,9 78,9
2020 173,7 83,7
2021 182,0 83,7

Les biens en construction totalisaient 22,6 milliards de dollars au 31 mars 2021. Certains des projets sont réalisés dans le cadre de partenariats public-privé dans lesquels le partenaire du secteur privé conçoit, construit, finance et/ou exploite et entretient un grand projet d'infrastructure. Le passif du gouvernement lié à ces arrangements de financement à long terme est inclus dans les obligations en vertu de partenariats public-privé indiquées à la note complémentaire 9 des états financiers consolidés.

Le gouvernement dispose d'un cadre de politique robuste sur la gestion des biens et des services acquis. Ce cadre établit l'orientation pour la gestion des biens afin de s'assurer que la tenue de ces activités entraîne l'optimisation des ressources et montre une saine gérance dans l'exécution de programmes.

Flux de trésorerie

L'excédent ou le déficit annuel est présenté selon la comptabilité d'exercice, les revenus étant constatés lorsqu'ils sont gagnés et les charges, lorsqu'elles sont engagées, peu importe le moment des entrées ou sorties de fonds correspondantes. En revanche, les flux de trésorerie nets du gouvernement mesurent l'écart entre les encaissements et les décaissements de l'État.

En 2021, le gouvernement a enregistré des besoins financiers totalisant 324,5 milliards de dollars avant ses activités de financement, comparativement à des besoins de 37,8 milliards de dollars en 2020. Les activités de fonctionnement ont entraîné des besoins de trésorerie nets de 250,5 milliards de dollars en 2021, comparativement à des besoins financiers nets de 15,3 milliards de dollars en 2020, ce qui découle de l'incidence de la pandémie de COVID-19 sur les finances du gouvernement et des mesures prises dans le cadre du Plan d'intervention économique. La trésorerie utilisée par les activités d'investissement en immobilisation a entraîné des besoins de trésorerie nets de 9,9 milliards de dollars en 2021, comparativement à des besoins de trésorerie nets de 9,4 milliards de dollars en 2020. La trésorerie utilisée par les activités de placement s'est élevée à 64,1 milliards de dollars en 2021, comparativement à 13,1 milliards en 2020, en raison surtout des prêts accordés dans le cadre du programme du CUEC.

Flux de trésorerie
(en millions de dollars)

  2021 2020
Trésorerie utilisée par les activités de fonctionnement (négatif 250 475) (négatif 15 287)
Trésorerie utilisée par les activités d'investissement en immobilisation (négatif 9 910) (négatif 9 441)
Trésorerie utilisée par les activités de placement (négatif 64 078) (négatif 13 052)
Total de la trésorerie utilisée avant les activités de financement (négatif 324 463) (négatif 37 780)
Trésorerie générée par les activités de financement 351 322 37 387
Augmentation (Diminution) nette de la trésorerie et équivalents de trésorerie 26 859 (négatif 393)
Trésorerie et équivalents de trésorerie au début de l'exercice 37 242 37 635
Trésorerie et équivalents de trésorerie à la fin de l'exercice 64 101 37 242

Les activités de financement ont généré une source de trésorerie de 351,3 milliards de dollars en 2021, donnant lieu à une augmentation nette globale de la trésorerie de 26,9 milliards de dollars. La trésorerie et les équivalents de trésorerie totalisaient 64,1 milliards de dollars au 31 mars 2021.

Obligations contractuelles et droits contractuels

Par leur nature, les opérations du gouvernement donnent lieu à des ententes et à des contrats importants pluriannuels qui généreront des charges, des passifs et des sorties de fonds au cours des années futures. Les obligations contractuelles de grande envergure du gouvernement sont liées aux paiements de transfert, aux immobilisations et aux achats, aux baux d'exploitation, aux arrangements de partenariat public-privé et aux paiements effectués à des organisations internationales. Au 31 mars 2021, les paiements futurs en vertu d'obligations contractuelles s'élevaient à 188,0 milliards de dollars (179,4 milliards de dollars au 31 mars 2020).

De même, les activités du gouvernement peuvent également comprendre la négociation de contrats ou d'ententes avec des tiers qui donnent lieu à des droits à l'égard des actifs et des revenus pour le gouvernement à l'avenir. Ces arrangements sont habituellement liés aux ventes de biens et de services, aux locations de propriétés ainsi qu'aux redevances et aux ententes relatives au partage des bénéfices. Les modalités de ces contrats et de ces ententes ne permettent pas toujours d'établir une estimation raisonnable des revenus à venir. Pour les contrats et les ententes qui permettent de faire une estimation raisonnable, les revenus totaux à recevoir à l'avenir en vertu de droits contractuels importants sont estimés à 33,1 milliards de dollars au 31 mars 2021 (37,2 milliards au 31 mars 2020).

De plus amples renseignements sur les obligations contractuelles et les droits contractuels du gouvernement sont présentés à la section 11, Obligations contractuelles, droits contractuels et passif éventuel, du présent volume.

Risques et incertitudes

Les résultats financiers du gouvernement sont entourés de risques et d'incertitudes inhérents à la nature de certains éléments des états financiers et des activités du gouvernement, y compris :

Les états financiers du gouvernement intègrent un certain nombre d'estimations et d'hypothèses importantes liées aux risques et aux incertitudes qui servent à évaluer ses actifs, ses passifs, ses revenus et ses dépenses. L'un des éléments les plus importants d'incertitude se rattache à la mesure des prestations des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants, pour lesquels le montant de paiements qui seront effectués pendant de nombreuses années dépend de l'évolution de facteurs comme les taux d'actualisation, les augmentations salariales, l'inflation, la composition de l'effectif, les taux de départ à la retraite, les taux de mortalité ainsi que le rendement des placements des régimes. Au cours de l'élaboration de ses meilleures estimations et hypothèses, le gouvernement prend en considération l'expérience historique, les circonstances et faits actuels et les développements futurs prévus. Les résultats financiers du gouvernement sont aussi assujettis à la volatilité imputable aux changements d'une année à l'autre des taux d'actualisation utilisés pour évaluer les passifs au titre de ses régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants. Les changements apportés à ces taux d'actualisation donnent lieu à des pertes ou des gains non réalisés qui sont amortis dans les charges.

Le passif éventuel est un autre élément important dont la mesure est source d'incertitude. Le passif éventuel représente les obligations possibles pouvant donner lieu à des paiements futurs advenant la réalisation ou non d'un ou de plusieurs événements. Parmi les exemples de ce passif, notons les suivants : les garanties de prêts; les programmes d'assurance, y compris le Fonds d'assurance-dépôts exploité par la Société d'assurance-dépôts du Canada et le Fonds d'assurance hypothécaire exploité par la SCHL; le capital rachetable des institutions financières internationales; et les réclamations et les litiges en cours ou imminents. Cette dernière catégorie comprend, entre autres, les revendications particulières qui portent sur d'anciens griefs des Premières Nations concernant les obligations du Canada en vertu de traités historiques ou la manière dont le gouvernement a géré leurs fonds et d'autres biens, ainsi que les revendications territoriales globales, qui visent des régions du Canada où les droits et titres ancestraux autochtones n'ont pas encore fait l'objet de traités ni d'autres mesures juridiques. Au 31 mars 2021, le passif éventuel du gouvernement s'élevait plus de 2 billions de dollars. La grande majorité de ce montant représente toutefois des situations où il est improbable qu'un paiement futur soit effectué ou il est impossible de le déterminer. Le gouvernement comptabilise une provision pour le passif éventuel uniquement dans les cas où il est probable qu'un paiement futur soit effectué. Au 31 mars 2021, cette provision s'élevait à 44,8 milliards de dollars.

La pandémie de COVID-19 a accentué l'incertitude relative à la mesure dans la préparation des états financiers consolidés de 2021 du gouvernement. L'expérience historique liée à certaines estimations dans les états financiers consolidés n'est peut-être pas pertinente ou aussi fiable qu'avant lorsque vient le temps de prédire les résultats futurs. Cela peut mener à une possibilité accrue de différence considérable entre les estimations reconnues ou présentées dans les états financiers consolidés et les résultats obtenus en fin de compte. Parmi les soldes assujettis à une incertitude accrue relative à la mesure en raison de la pandémie, notons les revenus fiscaux, les créances, le passif éventuel, les régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants, ainsi que les prêts, placements et avances, y compris ceux qui peuvent découler de programmes de prêts ou de sociétés d'État entreprises.

Les hypothèses du gouvernement liées aux risques et aux incertitudes utilisées pour déterminer ses résultats financiers sont réévaluées au terme de chaque exercice et mises à jour au besoin. L'exposition aux incertitudes relatives à la mesure découlant de l'utilisation d'estimations comptables ou non comptables dans la constatation de certaines opérations fait l'objet d'une explication dans les notes des états financiers consolidés. Des détails supplémentaires en ce qui a trait à la mesure des revenus fiscaux du gouvernement, des créances, des passifs éventuels, des passifs environnementaux, des régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants, ainsi que des prêts, placements et avances sont inclus dans les états financiers consolidés vérifiés du gouvernement du Canada. La note 18 des états financiers consolidés fournit des renseignements sur les instruments et stratégies utilisés par le gouvernement pour gérer les risques financiers associés aux actifs et passifs financiers.

Comme l'indiquent le budget de 2021 et la description de l'évolution de la situation économique présentée dans la présente section, les revenus et les charges du gouvernement sont très sensibles aux variations de la conjoncture économique, et particulièrement aux variations de la croissance économique, de l'inflation et des taux d'intérêt. Les perspectives concernant le rétablissement de l'économie des répercussions de la COVID-19 et le retour éventuel à une activité économique normale restent tributaires du parcours du virus et de ses variants ainsi que de la campagne de vaccination.

Pour illustrer l'incidence des variations des conditions économiques, le ministère des Finances publie périodiquement des analyses de sensibilité du solde budgétaire. Il s'agit de règles empiriques, car l'incidence réelle de ces variations dépend aussi de nombreux autres facteurs. Par exemple, selon les analyses présentées dans le budget du 19 avril 2021 :

Bien que ces règles empiriques générales donnent une bonne idée de la sensibilité du solde budgétaire aux variations économiques mineures, il convient de signaler que d'importantes fluctuations économiques modifieraient certaines de ces projections.

Les projections budgétaires sont sujettes à des risques associés à la variation des conditions économiques que le gouvernement gère en menant régulièrement des enquêtes auprès d'économistes du secteur privé pour connaître leurs points de vue sur les perspectives économiques du Canada, et en surveillant ses résultats financiers de manière continue afin d'évaluer les risques éventuels et d'orienter ses décisions financières.

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