Vue d’ensemble : Comité permanent de la santé – 15 avril 2020

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Mot d’ouverture

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Ouverture

Je vous remercie de me recevoir aujourd'hui pour discuter du rôle de Services publics et Approvisionnement Canada dans la réponse du gouvernement à la COVID-19.

Tout d’abord, j'aimerais remercier les personnes qui travaillent en coulisse pour rendre cette réunion possible, notamment les interprètes linguistiques qui continuent de jouer un rôle exceptionnel pour veiller à ce que les Canadiens obtiennent les derniers renseignements.

M’accompagnent aujourd’hui Michael Vandergrift, sous-ministre délégué, et Arianne Reza, sous-ministre adjointe, Direction générale des approvisionnements.

Notre ministère est l'acheteur central du gouvernement du Canada et est responsable de l'acquisition des biens qui nous aideront à traverser la pandémie de COVID-19.

Plus précisément, nous aidons le Canada à obtenir de l’équipement de protection individuelle et des fournitures médicales, dès maintenant et pour les mois à venir.

Ce n'est un secret pour personne que nous évoluons dans un environnement mondial hautement concurrentiel.

Le monde entier s'efforce d'obtenir le même matériel auprès d'un nombre limité de fournisseurs, dont beaucoup sont situés en Chine. Il en résulte une chaîne d'approvisionnement complexe et imprévisible. Ajoutez à cela les restrictions aux frontières et vous obtenez un marché très instable où les commandes ne se concrétisent pas toujours par des livraisons immédiates.

Stratégie d'approvisionnement

Je peux vous dire que nos experts en approvisionnement travaillent jour et nuit, en achetant de manière agressive auprès de tous les fournisseurs et distributeurs disponibles, ici et à l'étranger.

Pour soutenir les travailleurs de la santé qui œuvrent en première ligne au Canada, nous achetons des fournitures au nom de l'Agence de la santé publique du Canada, qui regroupe les demandes des provinces et territoires et gère également notre stock national.

J’ai pensé qu’il pourrait être utile de faire connaître notre stratégie d’approvisionnement au comité. Je dois souligner que cette stratégie continue d’être peaufinée au fur et à mesure que les choses évoluent, car nous traitons avec des marchés mondiaux comme nous n'en avons jamais vu.

Monsieur le Président, je suis sûr que les membres sont conscients de l'importance des équipements de protection individuelle. Étant donné l'ampleur mondiale de la crise et l'importance de la Chine quant à la production d’équipements de protection individuelle, nous sommes confrontés à une situation où de nombreuses administrations se font concurrence pour l'approvisionnement en produits qui se font rares. Parallèlement, l'industrie essaie d’accroître sa capacité pour répondre à la demande, de sorte que de nouveaux acteurs apparaissent rapidement. Normalement, nous ferions l’acquisition de ces produits exclusivement auprès de distributeurs canadiens, mais étant donné l'évolution rapide des conditions du marché, une approche différente était et demeure nécessaire. Notre approche en matière d'approvisionnement comporte 3 volets. Le premier volet de notre stratégie consistait à acheter les stocks existants là où nous le pouvions. Comme vous pouvez l'imaginer, étant donné la pandémie, les produits recherchés étaient en quantité limitée, mais il était important de les obtenir pendant que nous mettions en place le deuxième volet de notre stratégie.

Le deuxième volet de la stratégie consistait à passer de grosses commandes afin de créer un flux régulier de marchandises reçues sur un certain nombre de mois.

L'un des avantages de cette approche est que, dans un marché concurrentiel, les grosses commandes sont plus intéressantes sur le plan commercial. Le fait de commander en collaboration avec les partenaires provinciaux et territoriaux nous a permis de créer des commandes plus importantes dans l'espoir d'attirer l'attention de l'industrie.

Nous avons également pris la décision délibérée de commander de manière agressive ou, autrement dit, de consciemment commander en quantité excessive. Cette décision était et reste délibérée étant donné l'incertitude quant à la rapidité de réception des marchandises. Comme vous pouvez l'imaginer, une collaboration étroite avec les gouvernements provinciaux et territoriaux est indispensable à notre succès. À cette fin, notre ministre a établi une table ministérielle fédérale-provinciale territoriale sur l’approvisionnement, qui contribue à une coordination encore plus étroite pour cerner les besoins en approvisionnement et y répondre. Nous mettons également au défi les entreprises canadiennes de passer à l’action et de nous fournir des solutions.

Le troisième volet de notre stratégie est national. Sous le leadership du ministre Bains, Innovation, Sciences et Développement économique Canada a entamé des discussions avec l'industrie afin de cerner les possibilités de développer la capacité nationale. De nombreuses entreprises de partout au pays ont répondu à l'appel, et certains fabricants ont complètement réorienté leurs lignes de production pour répondre à ce besoin urgent.

Le rôle de mon ministère est de mettre en place des contrats avec ces entreprises, et nous l'avons déjà fait, ce dont je parlerai dans un instant.

Défis

Monsieur le Président, je mentirais si je vous laissais croire à vous ou à quiconque sur ce comité que réaliser des approvisionnements dans cet environnement ne pose aucun problème. Les risques sont nombreux.

Nous achetons des produits que nous n’avons pas l’habitude d’acheter, et ce, auprès de fournisseurs que nous ne connaissons pas, ce qui peut poser des problèmes de qualité.

La disponibilité limitée d'un grand nombre de ces produits entraîne une surenchère des acheteurs, et les commandes établies sont souvent redirigées vers ceux qui sont prêts à payer le plus cher. En outre, nous constatons des contrôles à l'exportation et des exigences supplémentaires pour les fournitures médicales, en particulier en Chine.

Pour tirer notre épingle du jeu dans cet environnement, il nous faut un soutien important sur le terrain. C'est un aspect pour lequel nous avons dû adapter notre stratégie pour mieux composer avec la réalité.

Compte tenu de l'émergence de nouveaux acteurs et de la pénurie de fournitures, nous ne pouvons plus compter uniquement sur les distributeurs canadiens pour obtenir des produits. Nos fonctionnaires travaillent en étroite collaboration avec des partenaires dans d'autres pays, y compris les ambassades.

Ce soutien et cette expertise sur le terrain s'avèrent inestimables, car le personnel diplomatique et les partenaires externes aident à évaluer les entreprises à l'avance pour mieux garantir la qualité. Cela s’ajoute au soutien sur le terrain pour assurer la livraison des produits, ainsi qu’à l'expertise en matière de logistique et d'entreposage qui contribue à ce que nos envois soient sécurisés et acheminés au Canada.

Ce soutien comprend la réception des produits dès leur sortie des chaînes de production, l'inspection rapide de la qualité, l'organisation de l'expédition vers un entrepôt que nous avons sécurisé à l'aéroport et l’exécution active du dédouanement.

Et dans tout cela, nous avons dû considérablement accélérer nos processus d'approvisionnement en prenant des décisions rapides et en rationalisant les étapes de passation des marchés. Des contrats qui prennent généralement plusieurs mois à finaliser sont mis en place en quelques jours, voire en quelques heures.

Les approches concurrentielles traditionnelles aboutiraient à la vente du produit à un autre acheteur avant qu'une décision ne soit prise, le tout dans un environnement où les prix augmentent rapidement et où les règles peuvent changer du jour au lendemain.

Mais même après l'arrivée de ces envois au Canada, l'Agence de la santé publique doit d'abord inspecter les fournitures achetées, puis les acheminer là où elles sont nécessaires partout au Canada. Il en va de même pour les fournitures que nous produisons dans les différentes régions du pays.

Pour nous aider dans ces efforts, nous avons attribué un contrat à Amazon Canada, l’une des entreprises qui ont répondu à notre appel à l'action. Amazon met à la disposition de l'Agence de la santé publique sa plateforme commerciale en ligne pour l'aider à gérer les stocks et permettre aux provinces et territoires de commander directement des fournitures en ligne. Postes Canada et Purolator s'occuperont de l'entreposage au pays et de la livraison aux autorités sanitaires et aux hôpitaux.

Il s'agit d'acheminer le plus rapidement possible les fournitures de l'endroit où elles sont fabriquées vers nos médecins, infirmiers et infirmières, et professionnels de la santé. Services publics et approvisionnement Canada aide ses partenaires dans cette tâche.

Mise à jour : Commandes, livraisons et contrats

Permettez-moi maintenant de vous présenter les dernières données en matière de commandes et de livraisons.

En date du 13 avril, nous avons réussi à acheter plus de 293 millions de masques chirurgicaux et plus de 130 millions de masques respirateurs N95, de l’équipement de protection essentiel pour les travailleurs de la santé. À ce jour, nous avons reçu la livraison de plus de 17 millions de masques chirurgicaux et d’un peu plus de 609 000 masques respirateurs N95. Cela ne comprend pas les récentes livraisons reçues au cours de la fin de semaine d’environ 2,5 millions de masques N95, qui sont actuellement évalués par l’Agence de la santé publique.

Afin de répondre aux besoins en approvisionnement à plus long terme, nous travaillons à la mise en place d’un contrat de fabrication au pays avec Medicom, de Pointe-Claire, au Québec, pour la production de ces masques.

Comme pour tout l’équipement que les pays recherchent, les respirateurs artificiels sont en pénurie. Malgré cette situation, nous avons réussi à obtenir des commandes pour plus de 32 000 respirateurs artificiels auprès de diverses entreprises, dont les entreprises canadiennes Thornhill Medical, CAE, Starfish et FTI Professional Grade.

De plus, nous avons commandé plus de 20 millions de litres de désinfectant pour les mains. La livraison a déjà commencé et se poursuivra au cours des prochains mois. Cette action est soutenue au niveau national en partie grâce à un accord avec Fluid Energy, une société établie à Calgary.

Et nous avons commandé plus de 900 millions de paires de gants, dont près de 5 millions ont été reçues jusqu’à maintenant. Nous avons également commandé 17 millions d’écrans faciaux. À cet égard, nous avons notamment conclu un accord avec Bauer, qui réoriente ses lignes de production de patins de hockey pour fabriquer ces écrans faciaux qui sont si importants pour le personnel médical de première ligne. En ce qui concerne les trousses de dépistage, des fournitures sont en cours de livraison, y compris des centaines de milliers d’écouvillons, et nous continuons à travailler pour en obtenir davantage.

Je tiens à signaler qu'il y a une pénurie mondiale de réactif, qui est un produit chimique important utilisé dans les tests de dépistage. C'est un produit que nous recherchons et commandons activement, et nous continuons à surveiller la situation comme nous le faisons pour la disponibilité de toutes les fournitures mondiales. Je tiens également à souligner que Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada accélèrent les examens réglementaires des nouveaux tests et d’autres produits afin que davantage de produits soient disponibles pour soutenir notre réponse.

Chez nous, nous avons attribué un contrat à Spartan, une société établie à Ottawa, qui fournira des trousses de dépistage rapide permettant de tester plus d’un million de Canadiens pour le virus. Cela s'ajoute au dépistage qui est déjà fait dans les provinces et territoires.

Ce ne sont là que quelques-uns des produits que nous avons achetés et quelques-unes des entreprises canadiennes qui relèvent le défi. Nous augmentons constamment nos commandes et cernons de nouveaux besoins.

Autres initiatives de soutien de Services publics et Approvisionnement Canada

En plus de l’approvisionnement, notre ministère soutient la lutte du Canada contre la COVID-19 par d’autres moyens.

Par exemple, grâce à notre Bureau de la traduction, nous appuyons la communication de l’information relative à la COVID-19 aux Canadiens, ce qui comprend les langages des signes, les langues officielles et l'interprétation en langues autochtones pour les représentants du gouvernement, les ministres et le premier ministre.

Et je dois mentionner que nous gérons l'un des plus grands portefeuilles immobiliers du pays. Nous étudions actuellement la meilleure façon de fournir aux collectivités des logements sûrs, en travaillant avec les autorités locales pour mettre à profit nos propriétés vacantes, au besoin.

Mot de clôture

Bien entendu, notre rôle le plus important est l'achat urgent de fournitures vitales. Nous traversons une période sans précédent et le gouvernement prend des mesures sans précédent pour acheminer de l’équipement sur les lignes de front. Bien que nous fassions des progrès considérables, nous évoluons dans un marché hyperconcurrentiel et nous devons continuer à être vigilants.

Nous savons que nous pourrions être confrontés à des pics d'infections par la COVID-19 au Canada pendant des mois à venir, et nous devons nous préparer à tous les scénarios.

Au nom de nos responsables de la santé, mon ministère continuera à rechercher et à obtenir les fournitures dont nos professionnels de la santé ont besoin pour assurer la sécurité des Canadiens et la leur.

Je vous remercie de votre temps, et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.

Analyse des médias

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Communiqués de presse

Le communiqué de presse du premier ministre décrit les travaux effectués en collaboration avec certaines entreprises, comme Arc’teryx, Canada Goose, Medicom, etc. – Le 7 avril 2020

Les entreprises canadiennes répondent à l’appel pour protéger nos professionnels de la santé avec des solutions faites au Canada. Cet esprit de collaboration et d’innovation est précisément ce dont nous avons besoin pour répondre à cette pandémie, qui évolue rapidement. En soutenant davantage les sources canadiennes de matériaux et d’équipement qui sont sécuritaires et dont nous avons besoin, nous serons en mesure d’aider nos travailleurs de la santé à se protéger, à soigner les patients et à ralentir la propagation de ce virus.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Notre priorité est de fournir à nos travailleurs de la santé de première ligne l’équipement et les fournitures dont ils ont besoin. Cette tâche cruciale est mise à l’épreuve par l’environnement mondial hautement compétitif dans lequel nous travaillons. Le secteur industriel canadien se mobilise massivement pour soutenir ces efforts. Les Canadiens peuvent être certains que nous travaillons sans relâche afin de fournir les produits dont nous avons besoin – fabriqués au pays et à l’étranger – dans le cadre de notre lutte contre la COVID-19.

Anita Anand, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement

Communiqué de presse ministériel de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) annonçant un contrat avec Amazon – Le 3 avril 2020

En ce qui concerne l’approvisionnement, le gouvernement adopte une approche agressive et proactive pour s’assurer que nos travailleurs de la santé de première ligne disposent de l’équipement dont ils ont besoin. Jusqu’à présent, nous avons déjà fait plusieurs achats en lot pour obtenir des articles importants comme des masques et des ventilateurs, tous deux en forte demande dans le monde entier. Ce partenariat avec Amazon, avec l’appui de Postes Canada et de Purolator, permettra de nous assurer que ces produits vitaux se rendent le plus rapidement possible aux travailleurs de la santé d’un bout à l’autre du pays.

Anita Anand, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement

Communiqué de presse du premier ministre décrivant le contrat conclu avec Thornhill Medical, Medicom et Spartan – Le 31 mars 2020

Les entreprises canadiennes répondent à l’appel en apportant un soutien crucial à nos travailleurs de la santé, qui sont aux premières lignes de la lutte contre la COVID-19 au pays. Au fur et à mesure que la situation continue d’évoluer, le gouvernement du Canada sera là pour travailler avec l’industrie canadienne afin de trouver des solutions pour nos professionnels de la santé et d’assurer la santé et la sécurité de tous les Canadiens.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Nous adoptons une approche importante et proactive en matière d’approvisionnement, ce qui nous garantit l’accès à l’équipement et aux fournitures essentiels. Les industries ont répondu à l’appel, et nous avons pu tirer profit de nos sources d’approvisionnement habituelles et de nouveaux fournisseurs. Ainsi, nous avons passé des commandes pour obtenir des millions d’articles es:sentiels dans la lutte contre la COVID-19. 

Anita Anand, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement

Citations de conférences de presse

Transcription : Le premier ministre Justin Trudeau – Le 10 avril 2020. Le premier ministre souligne le contrat conclu avec Fluid Energy concernant le désinfectant pour les mains

Le très honorable Justin Trudeau : Plusieurs milliers d’entreprises canadiennes se sont mobilisées pour offrir leur aide au sein des chaînes d’approvisionnement en services, équipements et médicaments essentiels. Nous travaillons avec toutes ces entreprises le plus vite possible. Nous avons dû choisir avec qui nous pouvions agir le plus rapidement, qui était le plus avancé, mais nous continuerons à travailler avec toutes les entreprises qui tendent la main pour offrir leur aide afin de trouver comment elles peuvent être le plus utiles. […]

« On aide des entreprises afin qu’elles apportent leur contribution. Prenons, par exemple, Fluid Energy de l’Alberta. Cette entreprise produira chaque mois plus d’un million de litres de désinfectant pour les mains, et les livraisons débuteront dès la semaine prochaine. Nous investissons dans cette production à grande échelle pour assurer la production suffisante de biens essentiels ici, au pays. » […]

Le défi au niveau de l’approvisionnement n’est pas nécessairement un défi au niveau du pouvoir d’achat ou les coûts. Les coûts augmentent. La réalité, c’est que les différentes provinces et même des différents centres hospitaliers ont eux-mêmes des connexions avec des producteurs à travers le monde, et sont en train d’utiliser ces contacts, ces connexions, pour essayer d’obtenir l’équipement dont ils ont besoin, en plus de tous les efforts que le pays et les provinces sont en train de faire.

Transcription : Les représentants du gouvernement du Canada – 8 avril 2020. La vice-première ministre a discuté des masques 3M en provenance des États-Unis, de la chaîne d’approvisionnement intégrée, de la relation bilatérale avec les États-Unis et de la façon dont le gouvernement du Canada est en mesure d’aider les provinces

Chrystia Freeland : […] Les provinces et les hôpitaux pourraient effectuer d’autres achats, mais je souhaite assurer et dire tout de suite à la population, aux provinces et aux hôpitaux que le gouvernement fédéral est là pour aider les provinces et les hôpitaux à effectuer ces achats en dehors du pays. Nous allons de l’avant. Nous avons d’excellents ambassadeurs aux États-Unis, en Chine et dans le monde entier, et nous travaillons en étroite collaboration avec les provinces et même certains hôpitaux pour effectuer ces achats. En ce qui concerne les États-Unis et l’achat de fournitures médicales aux États-Unis, c’est une question que nous sommes en train d’étudier et de résoudre. Tous les Canadiens savent maintenant que nous avons eu des problèmes concernant l’achat des masques 3M, mais nous réglons également de nombreux autres problèmes précis. Je souhaite souligner que nous avons eu et continuons à avoir des discussions à plusieurs autres niveaux sur cette question avec nos partenaires américains. Nous avons expliqué que, lorsqu’il est question de services médicaux, les diverses relations que nous entretenons avec les États-Unis sont réciproques, comme toutes les relations. Il s’agit de relations entièrement interdépendantes. Nous avons besoin des États-Unis, mais en même temps, ils ont besoin de nous aussi. Je dois également souligner l’importance du rôle des premiers ministres et des provinces. Il s’agit d’un enjeu sur lequel nous travaillons tous ensemble en tant qu’équipe du Canada. […]

En ce qui concerne les masques 3M, le premier lot est arrivé au Canada hier soir à 23 h 20. Ces masques sont maintenant ici au Canada. Nous organisons maintenant la distribution de ces masques à l’échelle du pays [...]. Ces masques sont si importants et nécessaires pour eux [...]. Lorsqu’il est question de fournitures médicales, nous avons une relation très complexe dans ce domaine, comme toute autre industrie. Ce n’est pas seulement une question de produits finis, mais de tous les éléments requis pour produire un masque. […]

Il se peut que des provinces ou des hôpitaux aient passé des commandes dont je ne suis pas au courant, mais nous avons encouragé les provinces et les hôpitaux à communiquer avec le gouvernement fédéral s’ils ont des préoccupations ou des problèmes aux États-Unis ou ailleurs dans le monde. […]

Nous sommes ravis que la première partie de la commande du Canada auprès de 3M ait été résolue et que ces 500 000 masques soient ici au Canada. […]

Jusqu’à présent, nos partenaires américains nous ont réellement compris, tant sur le plan de l’administration que sur le plan des entreprises, car les entreprises américaines comprennent vraiment à quel point les chaînes d’approvisionnement sont interdépendantes.

Transcription : Le premier ministre Justin Trudeau – Le 7 avril 2020. Le premier ministre explique le besoin mondial en équipement de protection individuel (EPI) et discute de nos propres articles d’approvisionnement ainsi que des entreprises avec lesquelles le gouvernement du Canada a conclu des contrats

Le très honorable Justin Trudeau : On travaille avec Thornhill Medical, CAE, Ventilators for Canadians et un groupe dirigé par StarFish Medical pour fabriquer jusqu’à 30 000 respirateurs au Canada. Ces achats nous permettront d’augmenter notre capacité de production pour nous assurer que ces machines d’importance vitale sont fabriquées ici au pays. Nous travaillons également avec un chercheur gagnant du prix Nobel, le docteur Art McDonald, qui dirige une équipe de scientifiques en vue de concevoir un respirateur facile à fabriquer. […]

Nous collaborons également avec plus de 20 entreprises, dont Arc’teryx, Canada Goose et Stanfield’s, afin de fabriquer des blouses d’hôpital et d’établir de nouvelles chaînes d’approvisionnement au Canada. Ce que j’ai trouvé particulièrement inspirant, c’est de voir un aussi grand nombre d’entreprises non seulement fabriquer ces produits, mais aussi innover. Par exemple, l’entreprise AutoLiv cherche à fabriquer des blouses d’hôpital à partir du matériel qu’elle utilise habituellement pour faire des coussins gonflables. […] En même temps, notre gouvernement continue d’acheter des masques pour protéger nos professionnels de la santé qui font un travail extraordinaire. Nous avons commandé des millions de masques chirurgicaux auprès de plusieurs compagnies canadiennes et appuyons l’entreprise Medicom, qui va augmenter sa capacité de production de masques N95. Du désinfectant pour les mains a aussi été acquis, et Santé Canada a autorisé la vente de plus de 85 de ces produits aux Canadiens.

Alors que nous cherchons à obtenir de l’équipement essentiel auprès de sources canadiennes, nous communiquons également avec d’autres fournisseurs aux quatre coins du globe qui veulent vendre cet équipement au Canada. Nous nous attendons à recevoir 500 000 masques de 3M demain et travaillons aussi vite que possible pour les acheminer à nos travailleurs de la santé de première ligne. Depuis le début, la santé et la sécurité de tous les Canadiens sont notre priorité. Voilà pourquoi, que votre travail consiste à fabriquer des blouses d’hôpital, à livrer des respirateurs ou à traiter des patients atteints de la COVID-19, nous sommes là pour vous. […]

Depuis, près de 5 000 entreprises canadiennes ont communiqué avec nous pour offrir leurs services. Pour assurer la sécurité de nos travailleurs de première ligne et prendre soin des Canadiens atteints de la COVID-19, il faut un approvisionnement stable et durable de ces produits, ce qui veut dire qu’on doit les fabriquer ici au pays. Grâce à notre plan de mobilisation du secteur industriel, nous aidons les entreprises à réorganiser et à adapter leur chaîne de production et à innover pour nous aider à lutter contre la COVID-19. Nous avons déjà signé des lettres d’intention avec plusieurs partenaires afin de fabriquer les articles dont nous avons besoin. Aujourd’hui, nous avons d’autres bonnes nouvelles à vous communiquer. […]

Je pense que nous constatons actuellement que le monde entier n’était pas préparé à avoir besoin d’autant d’EPI. Certains endroits doivent composer avec des pénuries bien plus importantes que le Canada. Nous avons travaillé extrêmement dur pour intensifier nos achats d’EPI, mais surtout pour augmenter la production canadienne d’EPI et de matériel, comme les respirateurs et les trousses de dépistage. […]

Nous avons donc dit aux entreprises de partout au pays qui se sont mobilisées d’aller de l’avant et de construire le plus grand nombre de respirateurs possible, et ce, le plus rapidement possible, au cas où nous en aurions besoin au Canada. Nous espérons certainement ne pas avoir besoin de tous ces respirateurs, mais nous savons aussi que d’autres pays ne sont pas en mesure d’intensifier leur production locale de ventilateurs. Ils vont dépendre d’un approvisionnement mondial déjà très limité, et si nous finissons par fabriquer plus de ventilateurs que nécessaire au pays, parce que les Canadiens ont continué à garder une distance sociale et à suivre les meilleurs conseils de santé, ce sera une excellente nouvelle, car nous pourrons partager des respirateurs avec d’autres pays qui doivent composer avec des circonstances plus difficiles. Pour nous, la seule option possible est d’en faire plus, et ce, plus rapidement. […]

Transcription : Les représentants du gouvernement du Canada – Le 7 avril 2020. Mot d’ouverture de la ministre de SPAC et questions et réponses relatives aux efforts d’approvisionnement, à la diplomatie et à l’entente conclue avec Amazon décrits par la vice-première ministre

Anita Anand : […] Services publics et Approvisionnement Canada effectue activement et de manière proactive des achats en gros auprès de tous les fournisseurs et les distributeurs disponibles. (En français). Comme le premier ministre l’a mentionné, la Chine nous a livré du matériel hier. Nous avons reçu environ 8 millions de masques chirurgicaux et des commandes ont été passées directement par la Nouvelle-Écosse et le Québec, qui participaient également au processus. Nous attendons d’autres livraisons dans les jours et les semaines à venir. La réalité est que nous menons nos activités dans un environnement mondial hautement compétitif et que la logistique internationale représente un défi. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires dans le monde entier, y compris les ambassades, et établissons une logistique sur le terrain afin de garantir que les fournitures puissent être acheminées de la source au lieu où elles sont nécessaires au Canada, ici et maintenant. Puisque des centaines de millions de pièces d’équipement ont été commandées, il s’agit d’une entreprise complexe, même si ces fournitures arrivent au Canada. Comme le premier ministre l’a annoncé à la fin de la semaine dernière, nous avons conclu une entente avec Amazon Canada, qui utilisera son réseau de distribution canadien, y compris ses partenaires clés, Postes Canada et Purolator, pour gérer la distribution des équipements et fournitures de protection personnelle achetés par le gouvernement. Dans le cadre de nos efforts visant à garantir que ces fournitures soient absolument livrées le plus rapidement possible lorsqu’elles sont prêtes à être expédiées, Amazon fournit ces services aux Canadiens au prix coûtant et sans profit. (En français). En ce qui concerne la collaboration entre les administrations, je peux confirmer que vendredi dernier, j’ai été convoquée pour la première fois à la réunion fédérale-provinciale-territoriale. Cela est essentiel pour assurer le plus grand nombre possible d’approvisionnements dans des marchés hautement compétitifs. Nous travaillons ensemble et c’est vraiment réconfortant de le constater. J’aimerais également souligner que nous travaillons en étroite collaboration avec l’ensemble des provinces et des territoires pour offrir de l’espace sur nos vols de fret afin de les aider à ramener leurs cargaisons au Canada. Les commandes passées hier par la Nouvelle-Écosse et le Québec sont des exemples de cette approche collaborative en matière d’expédition. Pour faire le point sur le matériel commandé, y compris sur la commande livrée hier, nous avons fait l’acquisition de plus de 230 millions de masques chirurgicaux pour répondre à la demande; plus de 16 millions de masques ont été livrés à ce jour. Nous avons également commandé environ 75 millions de masques N95. Nous prévoyons qu’environ 2,3 millions de masques seront livrés au Canada d’ici la fin de la semaine. Nous avons également commandé plus de 113 000 litres de désinfectant pour les mains auprès d’autres fournisseurs; nous devrions les recevoir en grande partie ce mois-ci. Nous avons reçu 20 000 litres au cours des dernières 24 heures et nous en attendons environ 10 000 autres uniquement pour cette semaine. En ce qui concerne les respirateurs, comme l’a mentionné le premier ministre, nous avons des relations avec CAE, Ventilators for Canadians et StarFish Medical afin que ces entreprises produisent encore des milliers de ces machines d’importance vitale. […]

En ce qui concerne votre question concernant les fournitures et les délais, la commande ne garantit bien sûr pas une livraison. Commander signifie que nous avons passé une commande et un marché pour des produits que nous devons nous assurer parviennent jusqu’au Canada. Et afin de nous assurer que les marchandises parviennent jusqu’au Canada, nous prenons des mesures très sérieuses sur le terrain pour nous assurer qu’elles répondent aux exigences des pays avant qu’elles quittent le territoire. Par exemple, en Chine, nous avons consulté notre ambassade sur le terrain dans des efforts pour assurer la livraison de nos commandes dans les délais prévus, et ces parties déterminent également de nouvelles possibilités pour nous. Nous sommes également en contact direct avec les fabricants sur le terrain en Chine. Nous sommes également en communication avec des entreprises privées qui nous aident avec l’assurance de la qualité, les possibilités de logistique des pays, l’organisation du transport et, par exemple, à louer un entrepôt à Shanghai pour stocker les marchandises une fois qu’elles sont approvisionnées et prêtes à être exportées. Enfin, nous organisons notre propre transport depuis le Canada. On vous a dit que 2 avions ont déjà quitté la Chine et ont atterri ici avec succès. Et nous en avons un autre qui arrive cette semaine. Vous pouvez voir que ces chaînes d’approvisionnement sont complexes, mais nous faisons tout notre possible pour nous assurer que ces marchandises parviennent au Canada et qu’elles se retrouvent entre les mains des travailleurs de la santé de première ligne. [...]

C’est difficile, mais je dirai que nous travaillons sur des délais à court et à long terme. Nous avons 2,3 millions de masques N95 qui arriveront au Canada d’ici la fin de la semaine. Nous constatons ainsi des progrès dans ce sens. [...]

Ainsi, lorsqu’une situation se présente en ce qui concerne les fournitures entrant au Canada, que ce soit en provenance des États-Unis ou de tout autre pays, il faut faire preuve de diplomatie et s’assurer que les fournitures rentrent au Canada. C’est pourquoi j’ai décrit cette situation avec la Chine, et Chrystia a fait un excellent travail. Nous sommes déterminés à faire en sorte que les fournitures parviennent au Canada une fois qu’elles ont été commandées et achetées; cela constitue notre tâche principale, et nous n’avons pas arrêté et nous n’arrêterons pas tant que nous ne l’aurons pas réalisée. [...]

Permettez-moi de commencer par dire que parler de la chaîne d’approvisionnement et des tensions qu’elle subit actuellement nous oblige à être optimistes quant aux chiffres, mais aussi réalistes. Je peux vous assurer qu’à l’heure actuelle, la cargaison de 3M passe la frontière et arrivera demain. Je peux également vous assurer que nous avons un avion qui quittera la Chine cette semaine avec une autre cargaison de masques N95 à son bord. À part cela, je ne pourrai rien garantir, et je suis sûre que les gens ici conviendront avec moi que nous sommes dans une ère de volatilité des marchés mondiaux. Ainsi, à chaque étape, nous nous assurons que la chaîne d’approvisionnement peut fonctionner comme elle le devrait. Et là où nous constatons une pénurie, nous compterons certainement sur le renforcement des chaînes d’approvisionnement nationales et sur la fourniture d’équipements aux Canadiens afin que nous disposions de chaînes d’approvisionnement complémentaires fonctionnant en même temps, tant à l’échelle nationale qu’internationale. [...]

Je dirais que lorsque nous avons commandé des masques, nous avons dû nous assurer que les marchandises arriveraient effectivement. Il ne s’agit pas simplement de les commander. Il faut également les faire entrer.

Chrystia Freeland : (Parlant français, voix de l’interprète) Oui, bien sûr, il y a d’autres entreprises américaines qui sont des fournisseurs importants pour le Canada. Et nous continuons à travailler au cas par cas pour travailler avec ces fournisseurs et, évidemment, avec le gouvernement américain. [...]

3M a reçu des garanties claires du gouvernement des États-Unis que les expéditions vers le Canada se poursuivront sans entrave. Comme l’a dit le premier ministre, nous attendons très bientôt une livraison de 500 000 masques et d’autres livraisons de 3M à venir. Nous avons d’autres livraisons en attente provenant d’autres sources aux États-Unis et nous travaillons en collaboration avec nos partenaires américains pour nous assurer que ces livraisons peuvent également arriver au Canada. Tout comme nos partenaires américains travaillent en collaboration avec le Canada pour s’assurer que les fournitures et services médicaux dont les services américains dépendent en provenance du Canada peuvent continuer à être acheminés vers les États-Unis. [...]

Nous avons vraiment trouvé une bonne solution avec 3M et je tiens à remercier 3M et nos partenaires et voisins américains, ainsi que toute l’équipe canadienne qui a travaillé sur ce dossier. En ce qui concerne l’avenir, nous avons dit à nos partenaires américains que nous avons une relation mutuelle très équilibrée en ce qui concerne les soins et les services médicaux. Nous sommes interdépendants et le meilleur résultat pour le Canada et les États-Unis est de continuer à travailler ensemble. [...]

Il s’agit d’une relation réciproque et les deux pays obtiennent de meilleurs résultats lorsque nous travaillons ensemble, c’est pourquoi nous avons pu obtenir un résultat gagnant-gagnant. Ce sera l’argument que nous continuerons à faire valoir dans notre relation avec les États-Unis en ces temps vraiment difficiles et compliqués.

Transcription : Anand, ministre de SPAC – Entrevue sur la COVID-19 – Power & Politics – Le 7 avril 2020. La ministre parle des efforts d’approvisionnement, de l’évaluation des produits et de la Chine

Anita Anand :[...] Nous faisons face à un marché international très serré en ce moment, ce qui signifie que la demande d’EPI et de masques N95 en particulier est très élevée, et de plus, le marché est très volatile, donc une fois que nous commandons un bien, il est toujours important pour nous de garder un œil sur ce bien et de nous assurer qu’il se rend au Canada, alors que faisons-nous? Nous travaillons en étroite collaboration avec les équipes sur le terrain dans le pays où nous effectuons l’achat afin de nous assurer que le produit passe par les canaux bureaucratiques et qu’il est finalement acheminé par transport aérien ou autre vers le Canada. En Chine, par exemple, nous travaillons en étroite collaboration avec l’ambassadeur Barton et son équipe pour nous assurer que les marchandises arrivent à l’entrepôt. Nous avons un entrepôt à Shanghai dont nous avons garanti la disponibilité pour les marchandises qui s’y trouvent. Nous travaillons également avec des entreprises privées en Chine pour évaluer les marchandises, pour nous aider dans le processus bureaucratique et, enfin, nous envoyons des avions en Chine pour nous assurer que ces marchandises rentrent au Canada. Cette semaine déjà, 2 avions sont rentrés au Canada avec des marchandises et nous en attendons un autre cette semaine. [...]

La majeure partie des masques cette semaine, oui, viennent de Chine et en plus, nous avons des masques, comme vous le savez, qui viennent des États-Unis par l’intermédiaire de cette commande de 3M, donc 500 000 masques qui viennent de la frontière avec les États-Unis et qui devraient arriver ici au Canada ce soir ou demain. [...]

Ce qu’il est important de retenir, c’est qu’il s’agit d’approvisionnement comme nous ne l’avons jamais fait auparavant. Nous travaillons 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en utilisant toutes les voies diplomatiques pour nous assurer que les marchandises que nous avons commandées et achetées reviennent au Canada. Dans le cas de 3M, nous avons travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement américain pour déployer l’artillerie lourde afin de nous assurer que ces marchandises se rendent au Canada et nous sommes prêts à le faire de nouveau avec d’autres sociétés et d’autres fournisseurs aux États-Unis et à l’extérieur du continent nord-américain, s’il le faut. [...]

En Chine, par exemple, nous avons engagé des entreprises pour assurer le contrôle de la qualité sur place, puis une fois que les marchandises sont rentrées au Canada, l’Agence de la santé publique du Canada a la responsabilité de les examiner pour s’assurer qu’elles sont conformes aux normes de qualité avant leur distribution. Il s’agit donc d’un processus en 2 volets pour nous assurer que nous sommes en mesure de respecter les normes et de distribuer les marchandises aux travailleurs de la santé de première ligne en bon état. [...]

Permettez-moi de commencer par dire que nous exploitons, en même temps, des voies d’approvisionnement complémentaires. En d’autres termes, nous cherchons à obtenir des marchés internationaux en même temps que des marchés nationaux. Ainsi, pour les ventilateurs, les masques, les gants et les blouses, nous travaillons très fort auprès de multiples fournisseurs, en tirant parti des changements d’approvisionnement existants, en rencontrant de nouveaux fournisseurs et en passant des marchés avec eux afin de nous assurer que nous avons une grande quantité de produits à distribuer au système de santé. En ce qui concerne les 3 entreprises qui vont fabriquer des ventilateurs pour le marché canadien, nous avons bon espoir qu’à court et à long terme, nous pourrons compter sur ces entreprises pour les ventilateurs. Le calendrier évolue, mais le ministre Bains a fixé ce matin un délai très court, à savoir des semaines et des mois. Nous espérons donc que ces négociations et ces marchés pourront continuer à produire des effets positifs, de manière à ce que nous puissions gérer le changement d’approvisionnement national et international en tandem, afin de nous assurer que les marchandises arrivent chez nous, là où elles doivent être. [...]

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il existe actuellement un stock de ventilateurs au Canada et que ce nombre s’élève à environ 5 000. En plus de ce stock de 5 000, nous avons également des marchés publics internationaux pour la fourniture de ventilateurs; ce réoutillage national, qui renforce les capacités nationales, s’ajoute donc à ce que nous avons déjà. Nous devons donc nous rappeler qu’il y a plusieurs chaînes d’approvisionnement qui fonctionnent en même temps et que nous faisons de notre mieux pour que les choses soient faites et que les travailleurs de la santé de première ligne puissent en bénéficier dès que possible.

Transcription : Premier ministre Justin Trudeau – Le 6 avril 2020. Le premier ministre discute des relations avec les États-Unis pour obtenir du matériel médical

Le très honorable Justin Trudeau : [...] Nous continuons à avoir des conversations constructives et productives avec des fonctionnaires de l’administration américaine qui comprennent que les services et les fournitures essentiels sont en grande partie à double sens entre le Canada et les États-Unis. Nous sommes interconnectés et interreliés à bien des égards, des ressources primaires qui circulent vers les entreprises américaines pour fabriquer les équipements dont on a si désespérément besoin en Amérique du Nord et dans le monde entier, jusqu’aux expéditions réelles de produits qui vont du Canada aux États-Unis et qui vont des États-Unis au Canada. Nous continuerons de travailler de concert. Nous allons nous assurer que les biens et les services essentiels continuent à circuler, et je m’attends à ce que ces livraisons arrivent bientôt. [...]

Au cours des dernières semaines, nous avons constaté un certain nombre de situations dans lesquelles des envois provenant de différents pays du monde ont été retardés ou que ceux-ci ne sont pas arrivés avec autant de produits que nous l’espérions. Il s’agit d’un problème persistant, mais nous travaillons plus particulièrement avec les États-Unis pour nous assurer que les commandes que le Canada a passées sont livrées. Nous nous attendons à ce que ces envois arrivent. [...]

Nous reconnaissons que c’est une réalité à travers le monde que certains envois ont moins d’équipement qu’on aura voulu, ou ont été retardés à cause d’actions de différents pays à travers le monde. Mais nous allons continuer de travailler pour nous assurer que le Canada reçoit tout ce dont il a besoin.

Transcription : Les représentants du gouvernement du Canada – Le 6 avril 2020. La vice-première ministre discute de la collaboration avec les États-Unis pour se procurer de l’équipement médical :

Chrystia Freeland : [En français, voix de l’interprète] Nous nous engageons sérieusement à collaborer avec toutes les provinces. Nous travaillons d’arrache-pied avec l’administration américaine pour nous assurer que tous les masques que nous avons achetés soient exportés au Canada. De plus, nous avons eu des conversations positives, et nous continuons à tenter de régler cette situation, qui est si vitale pour notre pays sur le plan des services de santé en général. Toutes les provinces travaillent très dur, tout comme le gouvernement fédéral, et bien sûr, nous connaissons très bien la situation en Ontario. La communication est très bonne avec les provinces, l’Ontario et le premier ministre. De plus, nous allons continuer à travailler très dur pour nous assurer que les personnes qui font un travail essentiel pour nous protéger dans nos hôpitaux disposent bien de l’équipement dont elles ont besoin. Nous sommes donc très conscients de la situation qu’a connue l’Ontario avec certains masques qu’elle avait achetés aux États-Unis et qui avaient eu de la difficulté à passer la frontière. J’en ai discuté avec le premier ministre Ford quelques minutes avant cette conférence de presse. J’ai immédiatement appelé l’ambassadrice Hillman, qui est maintenant aussi très préoccupée par ce problème. Plus généralement, nous avons travaillé d’arrache-pied tout au long de la fin de semaine avec nos voisins américains pour faire en sorte que les fournitures médicales puissent continuer à passer la frontière entre le Canada et les États-Unis. Permettez-moi de souligner, comme nous l’avons fait dans nos conversations avec nos voisins américains, que ce flux est à double sens. La relation entre le Canada et les États-Unis en matière de fournitures médicales et de soins de santé est, comme tous les aspects de nos relations économiques, très équilibrée et très réciproque. […]

Il est dans l’intérêt des deux pays de continuer à s’épauler l’un l’autre dans le domaine des soins de santé. Permettez-moi d’ajouter ceci : j’ai également parlé au président-directeur général (PDG) mondial de 3M, Mike Rowman, qui fait un excellent travail. L’entreprise adopte une position des plus responsables. Elle comprend la place très spéciale qu’elle occupe en ce moment. Je tiens à faire l’éloge de l’entreprise pour l’approche qu’elle a adoptée et les relations très constructives qu’elle entretient avec le Canada. […]

Comme Patty l’a fait remarquer lors d’une conférence de presse la semaine dernière, on se croirait vraiment au Far West quand il s’agit d’acheter des fournitures médicales en ce moment. Il s’agit d’une pandémie mondiale. Chaque pays du monde fait de son mieux dans une compétition vraiment féroce pour obtenir du matériel médical. […]

C’est également la raison pour laquelle je suis si reconnaissant à tous les fabricants canadiens qui, dans tout le pays, s’efforcent de trouver des moyens nous permettant d’adapter le matériel médical de manière à obtenir le matériel de mise à l’essai dont nous avons besoin ici au Canada. Il s’agit donc d’une double démarche. Nous travaillons dur ensemble. Mais la situation est absolument difficile en ce moment. […]

[En français, voix de l’interprète] : Il ne revient pas à une entreprise d’ignorer les lois de son pays. C’est à un pays qu’il revient de résoudre ses problèmes à cet égard. Quant à 3M, nous avons eu avec elle une conversation constructive. L’entreprise 3M, dont j’apprécie beaucoup la démarche, s’est montrée très responsable, et nous avons discuté avec elle de ce dont elle avait besoin de la part de l’administration américaine pour continuer à exporter ses masques au Canada. Nous avons également discuté avec 3M d’un point essentiel, à savoir qu’il existe une dépendance mutuelle. Nos 2 pays dépendent l’un de l’autre.

Transcription : Premier ministre Justin Trudeau – Le 5 avril 2020. Le premier ministre discute du travail réalisé avec les États-Unis pour obtenir du matériel médical

Le très honorable Justin Trudeau : Nous savons très bien que nous devons fournir le matériel et l’EPI nécessaires à nos travailleurs de la santé de première ligne. Nous sommes actuellement confrontés à une pénurie mondiale, où les gens essaient d’obtenir le plus de matériel possible, et nous continuons de travailler avec tous nos fournisseurs habituels et de nouveaux fournisseurs pour nous assurer que nous procurons aux Canadiens le matériel dont ils ont besoin. C’est pourquoi nous avons également intensifié la production nationale. Nous espérons être en mesure de répondre à tous nos besoins nationaux dans les semaines à venir. Parallèlement, les discussions se poursuivent avec l’administration américaine en vue de résoudre ce problème, car, comme je l’ai dit, les deux côtés de la frontière bénéficient énormément du va-et-vient des fournitures essentielles, ainsi que des biens et des services médicaux, et c’est ce que nous faisons valoir auprès du gouvernement américain. Je suis convaincu que nous allons pouvoir résoudre ce problème, et je me réjouis de m’entretenir avec le président dans les prochains jours. […]

Il y a eu un... beaucoup de cargaisons contenaient à la fois des masques chirurgicaux et des masques N95. Je ne connais pas les proportions exactes, mais nous pouvons obtenir... d’autres réponses vous seront bientôt fournies.

Transcription : Premier ministre Justin Trudeau – Le 4 avril 2020. Le premier ministre Trudeau parle de la cargaison de masques en provenance de la Chine, et de la manière dont l’industrie canadienne adapte sa production pour fabriquer l’EPI dont nous avons besoin

Le très honorable Justin Trudeau : Parallèlement, nous travaillons 24 heures sur 24 pour fournir au Canada les ressources dont nous avons besoin. Au cours des 48 prochaines heures, on va recevoir des millions de masques par vol d’avion nolisé. Nous travaillons également avec les provinces pour les aider à transporter leurs fournitures médicales quand nous le pouvons. Des articles commandés par le Québec seront à bord de cet avion. Notre gouvernement a également loué un entrepôt en Chine pour que la collecte et la distribution des articles se fassent le plus rapidement possible. Dorénavant, on va aussi noliser des vols auprès des compagnies aériennes Cargojet et Air Canada pour transporter les articles jusqu’au pays. […]

Non, ça ce sont des masques qui vont venir de la Chine. On est en train de travailler pour s’assurer que les chaînes d’approvisionnement de la Chine continuent à fonctionner, et ces masques-là sont de cette commande-là. […]

Oui, on a souligné à bien des niveaux tous les différents matériaux essentiels et bien et services qui passent des 2 côtés de la frontière. On ne veut pas commencer à limiter nos exportations ou les services qu’on envoie aux États-Unis. On comprend que nos deux pays sont dans de bien meilleures situations si on continue à compter l’un sur l’autre, et je suis confiant qu’on va pouvoir trouver une solution à cette situation. […]

Comme nous l’avons dit, nous travaillons jour et nuit pour approvisionner en fournitures médicales les travailleurs canadiens de première ligne. Des envois nous parviendront dans les prochaines 24 heures, et nous avons reçu des envois au cours des derniers jours; nous continuons de travailler avec des fournisseurs du monde entier pour nous assurer que nous recevons le matériel médical dont nous avons besoin, et nous en recevons d’autre régulièrement. […]

Bien entendu, nous nous tournons également vers les fabricants canadiens, étant donné les efforts considérables qu’ils déploient pour mettre au point des produits « fabriqués au Canada » – des pièces d’EPI et des fournitures médicales qui vont non seulement permettre d’approvisionner le Canada, mais aussi d’autres pays qui en auront besoin une fois que celui-ci aura répondu à ses propres besoins. [...]

Nous savons qu’il existe une concurrence mondiale pour ces produits. Chaque pays du monde en a besoin de plus en plus. C’est pour cette raison que le Canada réoriente une grande partie de sa production industrielle pour mettre au point ces masques, ces solutions et ce matériel, afin que nous puissions couvrir nos propres besoins à moyen et long terme et être là pour aider d’autres pays comme... à un point où nous en aurons en quantité suffisante pour gérer la propagation de la COVID-19. En même temps, à court terme, nous continuons de nous procurer le matériel dont nos femmes et nos hommes en première ligne ont besoin en ce moment.

Transcription : Le premier ministre Justin Trudeau – Le 3 avril 2020. Le premier ministre annonce l’accord conclu avec Amazon Canada

Le très honorable Justin Trudeau : Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’ai 2 nouvelles dont je veux faire part à tout le monde. La première concerne la distribution de l’équipement critique aux provinces et aux territoires. Depuis quelques semaines, notre gouvernement travaille en étroite collaboration avec l’industrie afin de fabriquer les fournitures dont nos travailleurs de la santé ont besoin, comme des masques, des écrans faciaux, des blouses, des ventilateurs et des trousses de dépistage. Eh bien, aujourd’hui, je peux annoncer que notre gouvernement a conclu un accord avec Amazon Canada pour gérer la distribution de cet équipement aux provinces et aux territoires. [...]

Transcription : Le premier ministre Justin Trudeau – Le 2 avril 2020. Le premier ministre fait l’annonce d’un envoi de masques à Hamilton, en Ontario, et de sa démarche pour mobiliser l’industrie

Le très honorable Justin Trudeau : […] Hier soir, nous avons reçu un envoi de plus d’un million de masques à un entrepôt d’Hamilton. Je sais que les gens là-bas ont travaillé toute la nuit pour valider ces fournitures. Cela s’ajoute aux 10 millions de masques qui sont arrivés ces derniers jours et qui sont distribués aux provinces et aux territoires le plus rapidement possible. […]

Cet effort d’« équipe Canada » va au-delà du gouvernement. Il y a environ 2 semaines, nous avons lancé le plan du Canada visant à mobiliser l’industrie pour lutter contre la COVID-19. Depuis, nous avons parlé à près de 3 000 entreprises, qui nous ont aidés à acquérir des millions de pièces d’équipement essentielles. Je souhaite vous faire part d’un exemple typiquement canadien de cette collaboration : notre gouvernement a commandé des centaines de milliers d’écrans faciaux à Bauer, un fabricant d’équipement de hockey. Cette entreprise crée des écrans pour protéger les infirmières et les médecins contre la COVID-19. C’est exactement le type de pensée novatrice et collaborative dont nous avons besoin en ce moment. Et je sais que nous allons en voir d’autres dans les jours à venir. […]

J’ai vu avec grande préoccupation ce rapport qui soulignerait qu’il y aurait peut-être eu détournement. On est très inquiets à ce niveau-là, et on va faire des suivis. Je comprends la préoccupation et du premier ministre Legault et d’autres gens. On va faire des suivis avec le ministre Garneau, le ministre Blair, les ministres responsables, pour s’assurer de ce qui s’est passé, et surtout pour s’assurer que l’équipement destiné au Canada arrive au Canada. […]

Notre but c’est de s’assurer qu’une fois qu’on a passé au travers ce moment où on n’a pas de production au Canada de ces éléments, ou pas assez de production au Canada de cet équipement nécessaire, qu’on soit rendu à la place où la production canadienne est assez pour le pays au complet, et même serait assez une fois qu’on en a assez pour nous, pour partager avec d’autres pays dans le monde qui en ont de besoin.

Transcription : Ministres et représentants du gouvernement du Canada – Le 1er avril 2020. La vice-première ministre explique que le Canada mène régulièrement avec les États-Unis des discussions au sujet de questions de commerce et de la situation sanitaire dans les deux pays

[…] Question : Oui. Bonjour. J’aimerais revenir sur le sujet de l’âge des masques au Québec. M. Trudeau vient de déclarer que dans un délai très court, des masques seront livrés au Québec à partir de la réserve d’Ottawa. Cependant, le ministre Hadju a donné il y a quelques minutes une réponse plus nuancée. Le Québec recevra-t-il des masques d’Ottawa dans les prochains jours?

Chrystia Freeland : Je peux confirmer que oui. [...] Nous avons discuté quotidiennement des relations entre le Canada et les États-Unis. Nous avons discuté chaque jour des questions de commerce entre le Canada et les États-Unis. Et nous discutons quotidiennement de la situation sanitaire au Canada et aux États-Unis.

Transcription : Le premier ministre Trudeau – Le 1er avril 2020. Le premier ministre parle de la collaboration avec les provinces et de la Loi sur la production de défense.

Le très honorable Justin Trudeau : [...] Dans cette situation, on ne peut rien garantir. On est en train de travailler extrêmement fort pour combler les différents besoins, pour assurer que l’équipement nécessaire soit bien distribué à travers le pays qui arrive d’outre-mer, qu’on va pouvoir développer des solutions ici au Canada pour remplacer l’équipement qu’on utilise à tous les jours pour sauver des vies, pour garder nos travailleurs de notre système de santé en santé. Nous allons continuer de travailler avec les provinces, avec les différentes juridictions pour combler ces besoins, mais beaucoup dépend des choix que les citoyens vont faire, de comment les gens se comportent aujourd’hui, dans les semaines à venir, des choix qu’ils font pour pouvoir garder sous contrôle cette pandémie et pour pouvoir continuer à protéger ceux qui travaillent pour nous protéger. […]

Oui, absolument. La réserve fédérale est là pour aider les Canadiens où ils en ont besoin. J’ai parlé directement au premier ministre Legault qui m’a souligné les défis auxquels ils font face au Québec, et on sera là pour travailler très fort pour combler ces besoins. On attend des arrivées d’équipements d’ici peu, on va continuer d’en attendre d’autres, on est en train de regarder les différentes ressources qu’ils ont à travers le pays. […]

La Loi sur la production de défense, dont nous avons pu observer l’équivalent aux États-Unis, vise à forcer et à enjoindre les entreprises qui ne le feraient pas autrement à intensifier leur production des équipements nécessaires en temps de guerre ou de crise. Ici, au Canada, nous avons vu des entreprises de tout le pays lever la main pour nous demander de faire de même; offrant toute l’aide possible dans tout le pays pour passer à la fabrication des biens et des équipements nécessaires. Jusqu’à présent, la réaction des entreprises est si massive que nous n’avons pas besoin pour le moment d’adopter une loi semblable; cependant, nous garderons toujours un œil sur ce que nous devons faire dans les situations futures ou sur la manière dont nous pouvons nous adapter. En outre, la réserve fédérale nous a permis au cours des dernières semaines de nous assurer qu’il y a suffisamment de matériel dans tout le pays pour répondre aux besoins que les provinces nous ont communiqués. […]

On a par exemple notre ambassade en Chine qui est en train de travailler de façon extrêmement diligente pour faire des suivis, pour recevoir du matériel qu’on a commandé. C’est une situation problématique parce que tellement de pays dans le monde sont en train d’essayer de courir après le même équipement, mais nous sommes en train de travailler et de faire tout ce qu’on peut pour s’assurer que nulle part au pays on fait face à des pénuries, mais il y a encore beaucoup de travail à faire. […]

Je peux vous dire qu’on s’attend à recevoir des livraisons dans un très, très court délai, dans les prochains jours si même pas avant ça.

Transcription : Le premier ministre Justin Trudeau – Le 31 mars 2020. Le premier ministre annonce la conclusion d’accords avec des entreprises canadiennes pour la fabrication de fournitures médicales

Le très honorable Justin Trudeau : D’un océan à l’autre, les entreprises se renouvellent pour produire des écrans faciaux, des ventilateurs, des désinfectants pour les mains et d’autres fournitures dont nos professionnels de la santé ont besoin. Afin qu’il soit plus facile pour les entreprises d’offrir de l’aide pendant cette période critique, nous avons lancé, il y a un peu plus d’une semaine, le plan canadien de mobilisation de l’industrie pour lutter contre la COVID-19. Depuis, nous avons parlé directement avec près de 3 000 entreprises qui ont offert leur aide. [...]

Lorsque nous avons annoncé notre plan de mobilisation de l’industrie, nous avons indiqué que nous étions sur le point de conclure des accords avec Thornhill Medical, Medicom et Spartan Bioscience. Aujourd’hui, nous annonçons que nous avons conclu des contrats avec ces 3 entreprises canadiennes pour la fabrication de fournitures médicales, comme des ventilateurs, des masques chirurgicaux et des trousses de dépistage. [...]

Nous avons aussi signé des lettres d’intention avec 5 autres entreprises : Precision Biomonitoring, Fluid Energy Group, Irving Oil, Calko Group et Stanfield’s. Nous savons que la demande pour de l’équipement et des fournitures critiques augmentera au cours des prochaines semaines. Nous avons donc besoin d’un approvisionnement durable et stable de ces produits, et cela signifie que nous devons les fabriquer chez nous. Nous avons bon espoir qu’ils seront disponibles au cours des prochaines semaines.

C’est pourquoi j’annonce également aujourd’hui que la Supergrappe de la fabrication de prochaine génération dirigera les entreprises dans le développement et la mise à l’échelle de nouvelles technologies pour tester et traiter les Canadiens. Étant donné que la demande pour ces produits augmente, nous nous assurons que le Canada est prêt à y répondre. C’est pourquoi notre gouvernement affecte aussi un montant de deux milliards de dollars à l’achat d’équipement de protection individuelle, notamment pour des achats en gros avec les provinces et les territoires. Il s’agit entre autres de masques et d’écrans faciaux, de blouses, de ventilateurs, de trousses de dépistage, d’écouvillons et de désinfectants pour les mains. [...]

Quant à la deuxième question, oui, l’approvisionnement. Le monde entier tente de mettre la main sur diverses pièces d’équipement nécessaires pour lutter contre ce virus. C’est pourquoi nous savons qu’il sera important d’avoir des solutions faites au Canada, et je suis incroyablement, incroyablement fier des entreprises canadiennes ainsi que des fournisseurs et des fabricants canadiens qui rehaussent leurs efforts et disent « nous voulons aider, nous aiderons à fabriquer des ventilateurs, nous aiderons à fabriquer des masques et des blouses, et tout ce dont nous aurons besoin au cours des prochaines semaines ». [...]

On est en train d’essayer d’accélérer tous ces processus, mais on reconnaît que ça va prendre un peu de temps, on parle de probablement quelques semaines avant que ce matériel arrive de nos manufacturiers canadiens. C’est pour ça qu’on est en train de continuer d’accepter et de recevoir des envois de matériel de partout dans le monde. [...]

Je pense qu’il y a bien des choses qui doivent nous préoccuper dans cette situation. Moi, là. On est en train de travailler avec nos ambassades à l’international pour assurer l’approvisionnement d’autre matériel. On s’attend à en recevoir dans les jours à venir aussi. On va continuer d’être présents pour accepter la livraison au Canada. Mais c’est pour ça, en même temps, c’est tellement important de créer une industrie qui va créer ces mesures-là, cet équipement-là ici à la maison, qu’on ait des chaînes d’approvisionnement entièrement au Canada, et c’est exactement ce qu’on est en train de faire. [...]

Nous faisons face à une demande mondiale sans précédent pour ces fournitures. Les pays de partout dans le monde tentent d’obtenir un plus grand nombre de ces fournitures. Nous nous attendons à recevoir très prochainement des livraisons qui seront utiles au Canada; nous continuons de travailler sur d’autres livraisons au cours des prochaines semaines, et nous travaillons également à outiller notre propre production afin d’avoir des solutions « faites au Canada » pour les semaines et, peut-être, les mois à venir si la situation perdure. [...]

Nous offrons toute l’aide possible à toutes les provinces, en particulier l’Ontario et le Québec, qui se trouvent dans des situations difficiles en ce qui concerne les fournitures. Je peux vous dire que nous recevrons très bientôt une livraison d’équipement nécessaire, et il y en aura d’autres au cours des jours et des semaines à venir.

Transcription : Ministres et représentants du gouvernement du Canada – Le 31 mars 2020. La ministre Anand annonce la conclusion d’accords contractuels avec Medicom, Spartan et Thornhill Medical

Anita Anand [...] Dans le cadre de ces efforts, Services publics et Approvisionnement Canada effectue activement des achats en gros auprès de tous les fournisseurs et les distributeurs disponibles. Jusqu’à maintenant, nous avons commandé des millions d’écouvillons, de gants, de masques et d’autres pièces d’équipement essentielles. Je prendrai maintenant un moment pour souligner les autres progrès que nous réalisons. [En français, voix de l’interprète] Nous avons signé un contrat avec Medicom pour la fourniture d’une quantité importante de masques chirurgicaux. [Fin de la traduction] En incluant cette commande, nous avons maintenant réussi à obtenir plus de 157 millions de masques chirurgicaux pour contribuer à la lutte contre le virus. Jusqu’à maintenant, nous avons aussi commandé plus de 60 millions de masques N95, un équipement de protection clé pour les travailleurs de la santé. La livraison de ces masques commencera cette semaine. [En français, voix de l’interprète] Nous travaillons également avec Spartan, l’entreprise d’Ottawa qui fournira des trousses. [Fin de la traduction] Cela nous permettra de tester beaucoup plus de Canadiens, en plus des millions de tests que nous avons déjà commandés. Pour ce qui est des ventilateurs, nous avons passé une commande importante auprès de Thornhill Medical de Toronto, qui fait partie des 1 570 ventilateurs que nous avons commandés à des entreprises au Canada, en Europe, aux États-Unis et à l’étranger. Nous travaillons à l’obtention de plus de 4 000 ventilateurs supplémentaires et très possiblement d’un nombre encore plus grand. Les Canadiens se sont toujours montrés à la hauteur des défis qu’ils ont à relever. Les entreprises avec lesquelles nous travaillons dans toutes les régions du Canada et à l’étranger sont des exemples probants de ce point important. Je tiens également à remercier Suncor et Home Depot d’avoir fait de généreux dons d’équipement de protection individuelle. [En français, voix de l’interprète] Nous savons que ce type d’équipement est très important pour lutter contre la COVID-19. Nous investirons un montant supplémentaire de 2 milliards de dollars pour l’achat d’équipement de protection individuelle. En plus des achats en gros en coordination avec les provinces et les territoires. [Fin de la traduction] Nous savons à quel point ces fournitures sont importantes pour lutter contre la COVID-19. [...]

[En français, voix de l’interprète] J’ai communiqué avec mes homologues provinciaux et territoriaux pour m’assurer que nous avons des lignes de communication solides et bien établies en ce qui concerne l’approvisionnement, en plus du travail effectué par les ministres de la Santé. [Fin de la traduction] Des mesures extraordinaires sont nécessaires en ces temps extraordinaires.

Transcription : Le premier ministre Justin Trudeau – Le 26 mars 2020. Le premier ministre indique que le Canada viendra aussi en aide à d’autres pays, car il s’agit d’un problème mondial

Le très honorable Justin Trudeau : [...] C’est une pandémie globale, et ça exige des réponses globales. Le Canada comprend que d’aider les autres, c’est une façon de s’aider aussi. Mais je peux rassurer les Canadiens que d’abord, on a toujours pu combler les besoins que les provinces nous ont demandés par rapport à l’équipement, et dans les jours à venir, on va recevoir des millions d’items de plus pour des fournitures et de l’équipement médical pour pouvoir combler tous les besoins. On voit aussi que les compagnies canadiennes sont en train de fabriquer de l’équipement et des solutions. Nous allons avoir l’équipement nécessaire pour garder les Canadiens en sécurité, tout en faisant notre part à l’international aussi, parce que c’est une crise globale.

Transcription : Le premier ministre Justin Trudeau – Le 23 mars 2020. Le premier ministre parle de l’appel à l’industrie sur le site achatsetventes.gc.ca

Le très honorable Justin Trudeau : [...] Le ministre Bains a également envoyé un appel à l’action à l’ensemble des universités, des collèges, des écoles polytechniques et des cégeps du pays. Leurs laboratoires disposent des ressources et de l’expertise nécessaires pour participer à cette lutte. Nous leur avons demandé de recenser l’équipement dont ils disposent, comme des masques et des ventilateurs. En même temps, nous étudions des solutions novatrices auxquelles ils peuvent participer, notamment la fabrication additive de fournitures médicales. De nombreuses institutions ont déjà répondu à l’appel, et beaucoup d’autres en feront autant. Si vous avez besoin de plus de renseignements, veuillez visiter le site achatsetventes.gc.ca. Tout le monde doit mettre la main à la pâte.

Transcription : Ministres et représentants du gouvernement du Canada – Le 20 mars 2020. La ministre Anand parle de la réussite de l’appel sur le site achatsetventes.gc.ca

Anita Anand : Nous avons activement promu cet appel auprès des associations industrielles et nous l’avons fait circuler auprès de tous les parlementaires. Au total, nous avons reçu plus de 5 800 soumissions d’entreprises offrant des biens ou des services pour lutter contre la COVID-19. [...]

Notre objectif est d’être surpréparés. Nous planifions l’avenir en tenant compte autant que possible des besoins actuels et prévus. Par exemple, nous avons été en mesure d’obtenir 11,3 millions de masques N95, ce qui est supérieur à la commande de 7,3 millions que nous avons reçue; les livraisons commencent immédiatement. [...]

Grâce à la réussite de l’appel et à nos relations existantes avec les fournisseurs, nous avons été en mesure d’acheter une vaste gamme d’équipement de protection individuelle et de fournitures, notamment des gants, des masques, des blouses, des désinfectants pour les mains, des lingettes, des ventilateurs et des thermomètres. Certaines fournitures ont déjà été livrées, tandis que d’autres suivront.

Dans de nombreux cas, nous obtenons toute fourniture disponible, y compris en achetant de petites quantités, afin de garantir que nous avons ce dont nous avons besoin. Nous avons fait des progrès importants, mais nous savons que la demande mondiale pour ces produits continuera d’augmenter. Des questions comme les restrictions aux frontières autour du monde peuvent affecter les chaînes d’approvisionnement. [...]

Exactement, Nav, le point le plus important est qu’il s’agit de stratégies complémentaires. Nous travaillons ensemble pour nous assurer que nous tirons parti de nos relations avec les fournisseurs existants. Nous travaillons également sur des chaînes d’approvisionnement supplémentaires et en mettons en place de nouvelles parce que nous savons que nous sommes dans une ère de demande mondiale et nous voulons être prêts.

Transcription : Le premier ministre Justin Trudeau– Le 19 mars 2020. Le premier ministre parle des solutions que nous devrons envisager pour faire ce qui est nécessaire

Le très honorable Justin Trudeau : [...] Oui, nous envisageons d’utiliser toutes les mesures nécessaires pour que les Canadiens et nos systèmes de santé reçoivent le soutien dont ils ont besoin. Nous avons déjà discuté avec l’industrie au sujet de la production et du renforcement de la capacité à fabriquer et à créer plus d’équipement. Bien entendu, nous envisagerons aussi les achats militaires comme une solution. Il y a un certain nombre de choses que nous pouvons faire, et nous ferons ce qui est nécessaire.

Transcription : Ministres et représentants du gouvernement du Canada – Le 19 mars 2020. La vice-première ministre parle des efforts d’approvisionnement et indique que la ministre Anand abordera le sujet à la réunion du Comité du Cabinet

Chrystia Freeland : [...] Alors, permettez-moi... Vouliez-vous répondre? Permettez-moi seulement de vous dire qu’en ce qui concerne l’approvisionnement, la ministre Anita Anand abordera le sujet cet après-midi à la réunion du Comité du Cabinet sur le coronavirus. Comme vous l’ont dit la ministre Hajdu, Patty et la docteur Tam, ainsi que le ministre Miller et le docteur Wong, il s’agit d’un domaine sur lequel nous nous concentrons de toute urgence, et nous examinons chaque option, chaque possibilité, que ce soit, comme Patty l’a mentionné hier, la possibilité de faire certaines de ces choses chez nous, que ce soit, vous savez, divers efforts d’approvisionnement vraiment extraordinaires dans le monde entier auxquels nous participons, et aussi pour nous assurer que nous savons ce que chacun a afin que nous soyons en mesure de gérer les hausses dans l’ensemble du pays.

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Ce document résume les témoignages et souligne les points clés soulevés par les membres, par thème, lors des récentes réunions du Comité permanent de la santé qui se sont tenues les 31 mars, 7 avril et 9 avril. Les principaux thèmes abordés sont l’équipement de protection individuelle (EPI), la réserve nationale d’urgence, les tests et les vaccins, les pénuries et les renouvellements de médicaments, la sécurité aux frontières, la législation sur les mesures d’urgence et les problèmes de santé mentale.

Aperçu des témoignages lors de la réunion du 31 mars 2020

Témoins

Agence de la santé publique du Canada (ASPC) : Tina Namiesniowski, présidente, et Cindy Evans, vice-présidente par intérim, Direction générale de l’infrastructure de sûreté sanitaire

Ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement : Heather Jeffrey, sous-ministre adjointe, Secteur des services consulaires, de la sécurité et de la gestion des urgences

Agence des services frontaliers du Canada : John Ossowski, président, Agence des services frontaliers du Canada, et Denis Vinette, vice-président, Direction générale des voyageurs, Agence des services frontaliers du Canada

Ministère de la Santé : Stephen Lucas, sous-ministre

Suivis de la réunion du 31 mars

Aperçu des témoignages lors de la réunion du 7 avril 2020

Témoins

Association canadienne des médecins d’urgence : Dr Alan Drummond, coprésident, Comité des affaires publiques, et Dr Howard Ovens, membre, Comité des affaires publiques

Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers : Linda Silas, présidente

Association médicale canadienne : Dr Sandy Buchman, président

Association des pharmaciens du Canada : Barry Power, directeur principal, Contenu numérique, et Shelita Dattani, directrice, Développement professionnel et application des connaissances

Aperçu des témoignages lors de la réunion du 9 avril 2020

Témoins

À titre personnel : David Dingwall, président et vice-chancelier, Université du CapBreton

Association canadienne de santé publique : Ian Culbert, directeur exécutif

Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) : Linda Lapointe, viceprésidente

Système de santé William Osler : Dr Naveed Mohammad, vice-président exécutif, Qualité, Affaires médicales et universitaires

Période de questions et réponses par thème : Réunions du 31 mars, du 7 avril et du 9 avril

Équipement de protection individuelle

Le Bloc Québécois pose une question sur l’accélération des projets de développement d’EPI des entrepreneurs.

M. Luc Thériault (Bloc Québécois) : Je ne veux pas savoir si nous communiquons avec plusieurs fournisseurs. Je parle de l’effort de guerre de chacun de nos entrepreneurs sur le terrain. Comment ces personnes peuventelles obtenir rapidement des réponses afin de pouvoir apporter leur contribution?

Mme Tina Namiesniowski (Agence de la santé publique du Canada) : En outre, nous déployons actuellement de nombreux efforts au sein du gouvernement fédéral pour travailler avec des fournisseurs locaux afin de faire exactement ce que demandait le député qui a posé la question. Divers efforts sont en cours au ministère de l’Industrie, des Sciences et du Développement économique, par exemple, ainsi qu’à Services publics et Approvisionnement Canada. Toutes les personnes qui pensent pouvoir apporter une contribution sont priées de communiquer avec ces 2 organisations.

Le Bloc Québécois demande environ combien d’entreprises se sont converties afin de produire des EPI.

M. Luc Thériault (Bloc Québécois) : Combien se sont converties au moment où nous parlons?

Dr Stephen Lucas (sous-ministre, Santé Canada) : Aujourd’hui et ces derniers jours, le premier ministre a annoncé un certain nombre d’entreprises qui produisent des équipements. Thornhill Medical, Medicom et Spartan en sont 3 exemples. D’autres entreprises sont envisagées pour augmenter la production, des respirateurs aux masques. Nous serons certainement heureux de vous donner d’autres renseignements à mesure que nous en obtiendrons. Toutes les possibilités sont examinées très activement. En particulier, lorsque les entreprises seront prêtes à entamer la production, nous passerons des commandes pour acheter ces produits.

Le Bloc Québécois demande à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec à quel moment elle a réalisé qu’on manquait d’équipements de protection adéquats et si cela pouvait expliquer la contagion communautaire dans certains établissements aujourd’hui.

M. Luc Thériault (BQ) : D’abord, permettez-moi de souligner la clarté de votre présentation. Vous avez quasiment épuisé l’ensemble de mes questions. J’en ai encore, mais vous avez fait le point sur la situation, et j’en suis content. Permettez-moi aussi de saluer l’ensemble des membres de la FIQ et de souligner leur courage et leur bienveillance en ces temps difficiles. C’est une pandémie d’une virulence assez incroyable. Quand on pense que, le 13 mars dernier, lors du décret d’urgence sanitaire du Québec, cette décision a été prise avec 17 cas d’infection et 0 décès. À peu près 25 jours plus tard, on se retrouve à l’heure d’hier soir à 20 h 38 avec 10 031 cas et 175 décès au Québec. Personne n’avait vu venir un virus d’une telle virulence. Par contre, vous nous soulignez le fait que toutes les recommandations pertinentes issues du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ont été plus ou moins respectées. À partir de quel moment, madame Lapointe, vous êtes-vous aperçue qu’il y avait une problématique avec le stock d’équipement de protection individuelle? Vous avez indiqué qu’il fallait que ces gens puissent faire leur travail avec un équipement, mais avezvous connaissance du fait que des membres de votre organisation ont dû œuvrer sans une protection adéquate? Cela pourrait-il expliquer certaines contagions communautaires dans certain centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) comme on les connaît aujourd’hui?

Linda Lapointe (vice-présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec) : Merci de la question. Effectivement, le manque de matériel a été constaté assez rapidement. C’est là-dessus qu’on était un peu choqué. Dans tous les points de presse de M. Legault, pendant 2 semaines, il se faisait rassurant. Il disait qu’il y avait assez d’équipement de protection individuelle. Sur le terrain, nous représentons 76 000 professionnels en soin dans la province. Cela n’était pas du tout le constat qu’on avait. On s’était fait dire qu’il s’agissait d’une gestion très restrictive. On se demandait s’il y avait assez de matériel en prévision d’un manque éventuel, s’il y avait une gestion quelconque. Il y avait des vols de masques par les patients et par les visiteurs. On n’était pas certain. Au fil du temps, finalement, M. Legault avait avoué qu’il restait de l’équipement pour 3 à 7 jours seulement. On a fait le constat. Depuis 2 à 3 semaines, on l’avait avisé au ministère. Je lui envoyais le nom de fournisseurs qui nous contactaient à la Fédération. Comme nous sommes un syndicat, ce n’est pas à nous de fournir l’équipement, c’est aux employeurs. On en avait assez, à tel point que, cette semaine, on a fait livrer au gouvernement 100 000 masques, et on en attend 500 000 autres la semaine prochaine. On les a achetés pour faire le pied de nez au gouvernement Legault. Même s’il a fait de bonnes choses et de bonnes mesures ont été mises en place, on voulait prouver notre opinion. Comment un syndicat a-t-il été capable de procurer plus d’un demimillion de masques à l’intérieur de 7 à 10 jours alors qu’on n’avait pas les statistiques d’approvisionnement? Si depuis trois semaines le gouvernement savait exactement la quantité de matériel de protection individuelle qu’il détenait, comment ces commandes n’ont-elles pas pu être faites d’avance? Votre deuxième question cherchait à savoir s’il y a des professionnels en soins de santé qui ont travaillé sans équipement de protection individuelle. La réponse : oui, absolument. On n’est pas surpris qu’il y ait eu des éclosions de cette importance dans les CHSLD. Nos membres nous criaient ce besoin. Sur le site Web de la FIQ, il y a une page « Je dénonce » où il y a des témoignages des conditions de travail. Les soins à domicile et les CHSLD sont les 2 milieux les plus criants où les gens n’avaient pas de matériel. En soins à domicile, on partait pour voir 12 patients avec seulement un masque. En CHSLD, il n’y en avait pas du tout, à moins que le patient fût diagnostiqué positif pour la COVID-19. Pourtant, il peut y avoir un délai avant le diagnostic durant lequel il est possible de propager une contamination. Donc, oui, cela a été problématique.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) pose des questions sur la nécessité de déterminer les besoins des provinces et des territoires, l’achat en gros de fournitures.

M. Don Davies (NPD) : Je vais poser ma première question à M. Lucas, de Santé Canada. Le 9 mars, la vice-première ministre Freeland a écrit aux premiers ministres des provinces et territoires, leur demandant d’informer le gouvernement fédéral de toute pénurie critique dans les fournitures ou dans leur capacité à faire face à la pandémie de COVID-19, des choses comme les respirateurs, les masques N95, les équipements de test, les écrans faciaux, etc. J’aimerais savoir quelles sont les principales pénuries qui ont été indiquées au gouvernement fédéral. Pouvez-vous nous donner une approximation de la taille de ces pénuries, s’il vous plaît?

Dr Stephen Lucas (sous-ministre, Santé Canada) : Nous avons mis en place un processus continu, soutenu par l’Agence de la santé publique du Canada, pour comprendre les besoins des provinces et des territoires et contribuer aux achats en gros que le gouvernement du Canada effectue en leur nom.

Le NPD demande à l’Association médicale canadienne si le gouvernement fédéral a communiqué l’état d’avancement de l’arrivée de nouveaux EPI afin que les hôpitaux puissent éviter le rationnement.

Don Davies (NPD) : Dr Buchman, vous auriez dit : « Nous voulons connaître la disponibilité de ce qui va arriver et quand cela arrivera. Si nous savons que nous allons recevoir une quantité suffisante d’équipements (de protection individuelle) dans un certain délai, cela nous permet de planifier et de décider de l’importance du rationnement. Cela nous donne un peu de temps, alors que nous essayons d’aplatir la courbe – ce qui est le but ici – afin de ne pas atteindre le point où la capacité du système de soins de santé sera dépassée. » Le gouvernement fédéral a-t-il déjà répondu à votre demande?

Dr Sandy Buchman (Association médicale canadienne) : Non, je n’ai pas encore eu de réponse, mais nous savons que ce que nous avons demandé est considéré comme très important. Pour réitérer votre point, ce qui n’a pas été clair pour les médecins et les autres fournisseurs de soins de santé de première ligne, c’est que des EPI vont arriver. Comment pouvons-nous planifier de manière appropriée? De ce fait, l’anxiété est très grande. Cela a également d’autres conséquences, comme tout ce que nous voyons sur la restérilisation des EPI comme les masques N95. En temps normal, nous n’envisagerions même pas ce genre de solution parce que nous ne savons tout simplement pas. Nous demandons vraiment une information complète et une transparence totale de ces renseignements. À ce jour, ce n’est pas encore le cas, mais je suis sûr que le gouvernement est au courant de notre préoccupation et de notre demande.

Le Parti conservateur du Canada (PCC) pose une question sur la grande quantité d’EPI envoyée en Chine et demande si d’autres ont été envoyés dans d’autres pays.

M. Matt Jeneroux (PCC) : En plus de tout cela, le 4 février, le gouvernement a envoyé 16 tonnes de fournitures médicales à la Chine. Cet envoi a eu lieu alors que les fournitures médicales se vendaient très rapidement ici au Canada et après que les responsables de la santé ont dit aux Canadiens qu’il y aurait inévitablement plus de cas au Canada; les Canadiens ont donc des raisons de s’inquiéter.

Réponse inaudible

Le PCC pose une question sur le manque de masques pour les agents de bord et les employés de la Société canadienne du sang. En ce qui concerne la capacité de pointe, les pénuries d’EPI et les protocoles de sécurité dans les hôpitaux.

M. Len Webber (PCC) : Je suis choqué que la Société canadienne du sang n’impose pas l’utilisation de masques dans ses installations de collecte de sang, et je me demande pourquoi. Est-ce parce qu’il y a une telle pénurie actuellement? Ne devraient-ils pas porter des masques à la Société canadienne du sang? De plus, des agents de bord qui vivent dans ma circonscription m’ont aussi interpelé... Pourquoi ne portent-ils pas de masque? Est-ce encore parce que nous sommes en pénurie? Ne devraient-ils pas porter des masques?

Dr Stephen Lucas (sous-ministre, Santé Canada) : Je vous remercie de votre question, Monsieur le Président. Nous travaillons avec la Société canadienne du sang et le Conseil des sous-ministres fédéraux-provinciaux-territoriaux pour nous assurer qu’ils connaissent et suivent les directives en matière d’utilisation des EPI. J’ai indiqué qu’ils travaillent sur les moyens de respecter l’éloignement physique, et nous continuerons à travailler avec eux afin de les soutenir dans ce service essentiel pour les Canadiens, de garantir le maintien de notre approvisionnement en sang et de nous assurer que les travailleurs concernés disposent des protections nécessaires conformément aux lignes directrices. En ce qui concerne les autres domaines, l’Agence de la santé publique du Canada, en collaboration avec les provinces et territoires par l’intermédiaire du Réseau pancanadien de santé publique, a élaboré et publié des lignes directrices sur l’utilisation de l’EPI pour les services essentiels. Des travaux sont en cours pour veiller à informer les gens de ces lignes directrices, ainsi que de celles sur l’utilisation de cet équipement dans les établissements de soins de santé. Je serai heureux de les fournir au Comité si vous le souhaitez.

Le Parti libéral du Canada (PLC) demande où en est l’achat en gros de masques et de respirateurs. Assurer l’approvisionnement pour les travailleurs de première ligne.

M. Marcus Powlowski (PLC) : M. Lucas, dans une réponse à une question précédente, vous avez dit que les provinces ont demandé l’aide du gouvernement fédéral pour l’achat en gros de masques N95 et de respirateurs. Où en sommes-nous maintenant? Je sais que Mme Namiesniowski, dans ses remarques précédentes, a dit quelque chose sur le nombre de respirateurs, mais la ligne était très mauvaise et il y avait beaucoup de friture, ce qui fait que je ne l’ai pas bien entendue. Pouvez-vous nous donner des précisions sur ce que nous faisons au sujet des masques N95 et des respirateurs? Les bons de commande sont-ils en place et, si oui, de quels types de respirateurs, de combien de respirateurs et de combien de masques N95 parlons-nous?

Mme Tina Namiesniowski (Agence de la santé publique du Canada) : Comme je l’ai mentionné dans mon mot d’ouverture, nous avons déployé des efforts incroyables dès le début pour collaborer avec les provinces et territoires afin de nous unir et de travailler sur le marché international au nom du Canada pour acheter les produits nécessaires aux travailleurs de la santé de première ligne. Comme tout le monde l’a souligné au cours de la conversation d’aujourd’hui, il est d’une importance capitale que nous puissions équiper les personnes qui travaillent en première ligne, qui sont si essentielles à notre capacité de réussir dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Certainement, en ce qui concerne les articles à acheter en priorité, le gouvernement fédéral a concentré ses efforts très tôt – même avant de recevoir des demandes potentielles des provinces et territoires – sur les articles clés qui seraient nécessaires, notamment les masques N95 et les respirateurs. Ces commandes sont passées, et l’ont été il y a un certain temps. Nos collègues de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), travaillent incroyablement dur 24 heures sur 24 au nom de tous pour assurer l’approvisionnement dans un marché mondial où de nombreux intervenants cherchent également à faire la même chose. Outre le marché international, comme nous l’avons souligné au cours de cette conversation, nous nous efforçons aussi de tirer pleinement parti des capacités nationales et de voir comment, à l’échelle nationale, nous pouvons également fabriquer des produits localement en mettant à contribution l’esprit d’entreprise exceptionnel que nous avons au Canada et en utilisant les entreprises, leurs connaissances et leur savoir-faire. Cela inclut les respirateurs, par exemple. Beaucoup d’efforts ont été déployés pour garantir l’approvisionnement nécessaire.

Le PLC demande à l’Association médicale canadienne quelles sont les administrations les plus préoccupantes.

Darren Fisher (PLC) : Y a-t-il des provinces ou territoires qui vous préoccupent plus que d’autres?

Dr Sandy Buchman (Association médicale canadienne) : Oui, nous sommes préoccupés par les provinces dans lesquelles on constate une ampleur et un taux d’augmentation exponentiels du nombre de cas de la COVID-19, en particulier en Ontario et au Québec. Je pense que, si l’on considère la quantité d’EPI que nous tentons d’importer, si nous essayons de fabriquer notre propre approvisionnement national, il est clairement important de disposer d’une coordination au niveau fédéral, donc entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ainsi qu’à travers les différentes régies régionales de la santé afin de pouvoir déployer l’équipement dans les régions du pays qui en ont le plus besoin. En ce moment, nous observons les taux d’augmentation les plus rapides en Ontario et au Québec, et je pense qu’il est vraiment important qu’une distribution appropriée soit organisée dans ces endroits. Si la courbe est un peu plus plane dans d’autres provinces, ces provinces peuvent disposer d’un peu plus de temps et ne pas dépasser leur capacité à traiter le nombre de patients qui se présentent, de sorte qu’à mesure qu’une quantité plus importante d’EPI est fabriquée ou importée, l’équipement pourra alors être distribué de manière appropriée dans ces régions également.

Le PLC demande l’avis de l’Association médicale canadienne sur la mobilisation des entreprises canadiennes pour participer à la production d’EPI.

Darren Fisher (PLC) : Que pensez-vous de la mise à jour faite aujourd’hui par le premier ministre à propos du plan du Canada visant à mobiliser l’industrie canadienne pour lutter contre la COVID-19 en participant à l’approvisionnement en équipement de protection et en équipement médical essentiel fabriqué au Canada?

Dr Sandy Buchman (Association médicale canadienne) : Cela nous encourage. Nous avons toujours été encouragés par les efforts que le gouvernement fédéral a déployés afin de se procurer cet équipement, de collaborer avec les entreprises et de réorienter les installations de fabrication pour produire l’EPI. Si nous commençons à voir des médecins, des infirmières et d’autres travailleurs de première ligne qui tombent malades ou s’épuisent émotionnellement ou mentalement et qui abandonnent, cela fait peser un fardeau de plus en plus lourd sur les travailleurs de première ligne restants, de sorte que nous ne pouvons pas affirmer avec plus d’urgence que le développement et la fabrication de cet EPI doivent avoir lieu immédiatement.

Le PLC fait référence aux leçons tirées des précédentes épidémies et à ce qui sera retenu de l’épidémie de COVID-19 en ce qui concerne l’EPI.

Darren Fisher (PLC) : Nous savons que nous avons parlé de ce que nous avons retenu de l’épidémie de SRAS et de l’épidémie de H1N1. Allons-nous pouvoir suggérer que nous avons également tiré des leçons de l’actuelle pandémie?

Dr Sandy Buchman (Association médicale canadienne) : Je pense qu’il y aura des leçons à tirer et je pense que la première et la plus importante leçon relève du fait que nous avons été pris de court, que nous n’avions pas de quantités adéquates d’EPI pour les travailleurs de la santé et que nous avons des pénuries de médicaments, comme cela a été mentionné. Je pense, en particulier, que nous n’avons pas assez de ventilateurs et d’autres équipements et lits nécessaires. Il y a eu des coupes lors de la planification de nos ressources humaines en matière de santé. Comme mentionné, nous ne disposons pas d’un nombre suffisant de médecins urgentistes ou autres et d’autres travailleurs de la santé disponibles, en particulier si certains tombent malades ou s’ils sont épuisés ou, puis-je ajouter, s’ils refusent de travailler, ce qui est leur droit puisqu’ils mettent leur vie en danger en l’absence d’EPI. Je pense qu’il y a beaucoup de leçons que nous n’avons pas tirées des épidémies de SRAS ou de H1N1 en ce qui concerne une planification appropriée. Mais j’estime aussi qu’il s’agit d’un problème mondial. Je suis d’avis qu’il n’y a pas un système de santé dans le monde qui ait été préparé de manière adéquate à l’ampleur et à la rapidité avec lesquelles cette pandémie nous a frappés, donc oui, je pense que nous avons déjà tiré certaines de ces leçons pour la prochaine fois et j’espère pour pouvoir faire face à la deuxième vague et même à la troisième vague de la COVID-19, qui vont probablement survenir.

Réserve nationale d’urgence

Le PCC demande à l’Association médicale canadienne si la réserve nationale d’urgence (EPI et médicaments) était suffisante.

Tamara Jansen (PCC) : L’une des recommandations du document était que nous avions besoin d’un meilleur système de préparation et d’intervention en cas d’urgence, ce qui inclurait un système de réserve nationale d’urgence. L’enquête que vous avez menée auprès des 5 000 médecins a montré que vos renseignements concernant cette réserve étaient plutôt limités. Diriez-vous que ce système de réserve nationale d’urgence est inadéquat?

Dr Sandy Buchman (Association médicale canadienne) : Comme nous l’avons entendu, il existe des pénuries importantes. Laissez-moi vous donner un exemple. Je suis médecin en soins palliatifs, et nous essayons d’accélérer notre réponse en matière de soins palliatifs parce qu’aucun patient ne devrait être abandonné s’il ne peut pas utiliser un respirateur ou s’il ne survivrait pas avec un respirateur. Nous savons qu’il existe une procédure appelée « sédation palliative » qui permettrait à un patient d’être mis sous sédatif et de mourir confortablement et paisiblement. Mais nous savons que les quantités de certains médicaments, en particulier celui appelé « Midazolam », sont maintenant faibles, tout comme d’autres, dont un appelé « Méthotrimeprazine ». Il ne s’agit là que d’un exemple, un très petit exemple clinique, mais il est important puisqu’il démontre que nous subissons ces pénuries de médicaments de façon continue, comme cela a été mentionné précédemment; à ma connaissance, nous n’avons pas de stocks suffisants ni de médicaments d’urgence.

Le PCC demande si la réserve nationale aurait pu être en meilleur état et fait référence à l’expédition de 16 tonnes d’EPI vers la Chine.

M. Matt Jeneroux (PCC) : Nous avons vu que le ministre a été avisé, dans une note de service datant du 10 février, de collaborer avec les provinces et de les aviser, sur demande, à propos des renseignements relatifs à la réserve. Le 10 février correspond à une date ultérieure à celle, je crois, de l’envoi de 16 tonnes de matériel d’EPI en Chine. Pourriez-vous nous dire quels aspects auraient pu faire l’objet d’une meilleure planification, ou peut-être que cela ne semble pas être une bonne idée lorsqu’il est question de mieux doter la réserve pour le moment où elle aurait dû servir au Canada?

M. Ian Culbert (Association canadienne de santé publique) : Tout d’abord, je ne pense pas qu’on n’ait jamais imaginé que la réserve nationale d’urgence puisse approvisionner tout le Canada dans ce genre d’épidémie, sachant que l’épidémie de SRAS était principalement limitée à l’Ontario et à la ColombieBritannique. L’épidémie de H1N1 était d’un type d’épidémie différent, et les catégories de fournitures nécessaires étaient donc différentes. Avant tout, nous devons repenser ce à quoi devrait ressembler la réserve nationale d’urgence à l’avenir en raison de l’évolution d’une pandémie. Au moment où l’envoi a eu lieu, il me semble qu’on avait évalué que le risque pour les Canadiens était encore très faible et que c’était une façon de maintenir le front de la pandémie hors du Canada. Si nous pouvions arrêter la transmission en Chine, nous pourrions peut-être réduire le nombre de cas au Canada. C’est ce que la politique de santé publique essaie de faire, maintenir ce cercle de confinement aussi large que possible. Après coup, s’agissait-il de la meilleure décision? Peut-être pas, mais je pense qu’elle a été prise en toute bonne foi, en s’appuyant sur les meilleurs renseignements disponibles à l’époque.

Le Bloc Québécois met également l’accent sur la réserve nationale d’urgence.

Luc Thériault (BQ) : Notamment en ce qui concerne la rationalisation des équipements de protection individuelle, comment expliquez-vous qu’après la crise du SRAS, on n’en soit pas arrivé à pouvoir affronter cette pandémie, puisque la réserve nationale était déficitaire? Quel est le rôle que votre association a joué, de l’épisode du SRAS à aujourd’hui, pour qu’on se trouve dans une telle situation?

Ian Culbert (Association canadienne de santé publique) : Il est certain que nous avons tiré de nombreuses leçons de l’épidémie de SRAS, et je pense que nous serions dans une situation bien pire si nous n’avions pas suivi ces recommandations d’aussi près que nous l’avons fait. Nous comptons sur l’Agence de santé publique du Canada qui fait vraiment un travail énorme, avec des efforts de coordination incroyables. Ces leçons ont-elles été retenues? [Français]

M. Luc Thériault : Est-ce que tout se passe vraiment comme prévu? Est-ce que la pénurie et le niveau de disponibilité des équipements de la réserve nationale sont comme prévus?

Ian Culbert : Absolument pas. Je dirais que la réserve nationale d’urgence constitue probablement la plus grande défaillance, en ce qui concerne notre intervention à ce jour. Comme je l’ai mentionné, c’est l’une des choses qui nécessitent une collaboration beaucoup plus importante entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux.

Équipement et fournitures médicales, unités de soins intensifs

Le PCC se renseigne sur les périodes de pointe dans l’ensemble du pays et sur le nombre de lits disponibles pour les patients atteints de la COVID-19.

M. Matt Jeneroux (PCC) : Pensez-vous que le pays atteindra son pic au même moment ou que les provinces individuelles atteindront leur pic à des moments différents? De combien de lits disposons-nous dans tout le pays pour les patients atteints de la COVID-19?

Mme Tina Namiesniowski (ASPC) : En ce qui concerne la question de savoir si la même situation se produira dans tout le pays en même temps, sur la base de ce qui se passe dans l’ensemble du pays, il existe des différences notables d’un point de vue épidémiologique. À ce stade, la situation est différente dans les différentes provinces, et la situation varie même au sein des provinces, selon l’endroit où vous vous trouvez. Nous prévoyons que la situation évoluera de la même manière que pour les autres pays qui traversent la même crise. En réponse aux questions posées sur la disponibilité des lits, sur la conversion des hôpitaux et l’augmentation du nombre de chambres disponibles, et sur le fait de savoir si des mesures supplémentaires sont prises pour accroître la capacité au niveau local, les conversations qui ont lieu avec tous nos partenaires provinciaux et territoriaux montrent que l’ensemble des provinces et territoires planifient et prennent des mesures pour assurer un certain niveau de préparation. Chaque province ou territoire dispose d’un plan en place et est en train de le mettre en œuvre.

Le PCC pose des questions sur la capacité de pointe des hôpitaux et sur les hôpitaux de campagne.

Mme Tamara Jansen (PCC) : Lors de notre dernière réunion, le Dr Alan Drummond a mentionné une leçon que nous n’avons absolument pas retenue. Nous avons commencé par parler de la capacité de pointe, et je pense que vous avez clairement indiqué que la capacité de pointe a été obtenue dans votre région en annulant d’autres procédures médicales. Le Dr Alan Drummond a mentionné le fait que nous annulons en fait des opérations liées au cancer afin d’obtenir cette capacité de pointe. Je me questionne. La leçon que nous n’avons pas retenue, selon lui, est l’idée de disposer d’hôpitaux de campagne afin de pouvoir prendre en charge les patients atteints de la COVID-19 séparément des autres patients habituels. Je me demande si vous pourriez en parler, car vous disposez évidemment d’un hôpital de campagne, mais vous obtenez en fait une capacité de pointe en annulant des procédures de soins de santé régulières et nécessaires.

Dr Naveed Mohammad (William Osler Health System) : Je vais vous répondre en 2 parties. La capacité de pointe n’est pas un problème nouveau au Canada et en Ontario, ni dans notre région, ici dans le réseau local d'intégration des services de santé du Centre-Ouest. Cela est mis en évidence en ce moment en raison de la crise de la COVID-19, mais chaque année, pendant la saison de l’influenza ou de la grippe, les hôpitaux du Canada et des États-Unis sont confrontés à d’importantes périodes de pointe, d’où la situation de médecine dans les couloirs. Je pense qu’il s’agit d’une leçon. Si nous pouvons profiter de cette occasion pour retenir cette leçon, je pense que cela serait formidable. Si nous contrôlons l’épidémie de COVID-19, nous aurons encore des problèmes de capacité de pointe l’année prochaine, à l’automne, pendant la saison de la grippe, et l’année suivante.

Le PCC pose des questions sur les mesures d’isolement prises par les hôpitaux pour séparer les patients atteints de la COVID-19 des autres patients.

M. Len Webber (PCC) : Ma question porte sur la mise à l’écart des patients atteints de fièvre et infectés de ceux de la population générale dans les services d’urgence et dans les unités de soins intensifs. Ces patients sont-ils séparés des autres patients de la population générale?

Dr Howard Ovens (Association canadienne des médecins d’urgence) : Oui, comme nous l’avons mentionné, nos hôpitaux et nos provinces ont pris des mesures extrêmes pour créer une capacité adéquate au sein des hôpitaux au détriment de nombreuses personnes dont les soins ont été retardés. Toutefois, cela a fonctionné et la plupart de nos services d’urgence sont très efficacement libérés des nouveaux cas. Il existe des procédures de contrôle des infections dès votre entrée à l’hôpital et votre passage au bureau de triage des urgences jusqu’à votre admission dans les services ou à l’unité de soins intensifs. Les techniques d’isolement appropriées, je crois, représentent la norme et sont suivies. Si nous ne parvenons pas à aplanir la courbe, le taux de remplissage de nos hôpitaux risquerait de compromettre notre capacité à bien isoler les patients. Mais à ce jour, je pense que nous avons la capacité partout au Canada, jusqu’à présent, de réaliser une mise à l’écart adéquate.

Le NPD pose des questions sur les pénuries en matière de fournitures médicales.

M. Don Davies (NPD) : [...] J’aimerais savoir quelles sont les principales pénuries déterminées au niveau du gouvernement fédéral. Pouvez-vous nous donner une approximation de la taille de ces pénuries, s’il vous plaît?

Dr Stephen Lucas (sous-ministre, Santé Canada) : Merci, Monsieur le Président. L’Agence de la santé publique du Canada a soutenu un processus continu visant à comprendre les besoins des provinces et des territoires et à contribuer aux achats en gros que le gouvernement du Canada effectue en leur nom. La présidente Namiesniowski peut certainement en dire plus à ce sujet. D’après les renseignements contenus dans les lettres que vous avez mentionnées, nous avons renforcé les domaines dans lesquels les provinces ont demandé une aide supplémentaire sous la forme de masques N95 et de respirateurs, et nous avons pris des mesures proactives pour commander ces produits auprès de tous les fournisseurs disponibles, comme cela a été noté dans les commentaires déjà formulés, et pour travailler avec les entreprises canadiennes soit sur la production existante soit dans les domaines où elles peuvent créer une nouvelle production pour répondre à ces besoins. Nous suivons la situation au jour le jour et sommes en dialogue constant, au quotidien, avec les provinces et les territoires pour comprendre ces besoins et s’efforcer d’y répondre. En outre, les provinces et les territoires ont fourni des renseignements sur d’autres domaines d’intérêt, notamment l’aide aux chômeurs et aux entreprises du Canada, et ces questions ont été abordées dans le cadre des mesures annoncées à ce jour et des travaux en cours.

Le NPD demande si un arriéré de tests a provoqué une montée en flèche des chiffres.

M. Don Davies (NPD) : Le 27 mars, le Dr David Naylor, professeur de médecine à l’Université de Toronto, a écrit ce qui suit dans The Globe and Mail [traduction libre] :

Nous pourrions toutefois être beaucoup mieux informés. Nous avons augmenté le nombre de tests effectués, mais il est encore nettement insuffisant pour brosser un portrait exact de la pandémie. À différents moments, les retards dans l’obtention des résultats de milliers de tests ont donné lieu à de fortes hausses intermittentes et déroutantes du nombre de cas, alors que la remise en retard des rapports provinciaux sur les cas à l’Agence de la santé publique du Canada a brouillé notre perception des données démographiques nationales sur l’éclosion. Ce texte a été écrit il y a 4 jours. Selon les représentants de l’Agence de la santé publique du Canada, la déclaration du Dr Naylor décritelle fidèlement la situation?

Mme Tina Namiesniowski (ASPC) : Monsieur le Président, pour répondre à la question, à l’échelle fédérale, nous nous sommes penchés sur le dossier des tests au Canada avec tous nos partenaires provinciaux et territoriaux. Je pense que l’importance des tests et la nécessité de les multiplier partout au pays sont grandement reconnues. Nous nous sommes engagés ensemble à ce que plus de tests soient effectués afin de nous permettre de dresser un meilleur portrait de l’état de la crise de la COVID-19 au Canada. Il est difficile pour moi de me prononcer sur ce qui peut se passer dans une province ou un territoire donné. Il serait vraiment préférable de poser directement la question à la province ou au territoire concerné. Je peux dire que, ensemble, nous nous sommes engagés à multiplier les tests en général et, comme nous l’avons fait tous les jours, nous redoublons d’efforts à cet égard et nous intensifions notre approche générale d’un bout à l’autre du pays.

Le NPD pose une question sur les installations réservées aux patients atteints de la COVID-19.

M. Don Davies (NPD) : Monsieur Lucas, le gouvernement du Canada disposetil de plans pour la mise en place d’installations réservées aux patients atteints de la COVID-19? Je le demande aussi expressément dans le contexte de la prestation de services aux collectivités autochtones du pays.

Dr Stephen Lucas (sous-ministre, Santé Canada) : Comme je l’ai dit, nous collaborons étroitement avec les provinces et territoires pour la gestion de leurs systèmes de santé. Certains d’entre eux ont réservé des parties de leurs hôpitaux et d’autres installations au traitement de la COVID-19, afin de transférer les autres patients et de pouvoir concentrer leurs efforts sur les patients atteints de la COVID-19 aux soins intensifs. Cette méthode est primordiale, comme vous l’avez mentionné, pour minimiser autant que possible le risque d’infection lorsque les travailleurs de la santé enfilent et enlèvent l’équipement de protection en se déplaçant d’un pavillon à l’autre. D’autres installations sont envisagées pour appuyer au besoin les efforts déployés, notamment en collaboration avec la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits de Services aux Autochtones Canada pour veiller à apporter le soutien nécessaire aux Autochtones. Je vais m’arrêter ici, Monsieur le Président.

Le PLC demande si les hôpitaux avaient accès à la Réserve nationale stratégique d’urgence et comment ils se procuraient les fournitures médicales.

Mme Sonia Sidhu (PLC) : J’aimerais vous poser des questions sur les hôpitaux qui fonctionnent déjà en surcapacité, et qui ont accueilli et traité tous ces patients depuis le début de la crise de la COVID-19. Comment peuvent-ils avoir accès à la Réserve nationale d’urgence? Pouvez-vous nous faire un compte rendu des efforts déployés pour l’approvisionnement en fournitures médicales au Canada?

Mme Tina Namiesniowski (ASPC) : En ce qui concerne la façon dont nous travaillons avec les provinces et les territoires, nous ne faisons pas directement affaire avec tous les établissements de santé du pays. Nous faisons directement affaire avec les provinces et territoires qui, à leur tour, interagissent avec tous les établissements qui sont sous leur gouverne. Cette dynamique permet à une province ou à un territoire d’évaluer les besoins et d’anticiper les pénuries ou les lacunes concernant les stocks. Après l’analyse faite par les différentes administrations, nous recevons les demandes de ceux qui décident de s’adresser au gouvernement fédéral et qui cherchent à faire équipe avec nous pour acheter en gros. Monsieur le Président, c’est généralement de cette façon que se déroule cette opération.

Tests et vaccins

Le PCC pose des questions sur les trousses de dépistage.

M. Robert Kitchen (PCC) : Lors de notre dernière séance, le 11 mars, j’ai demandé à la ministre combien de trousses de dépistage nous avions au Canada. Ni elle ni la Dre Tam n’ont pu me donner de nombre, bien que la Dre Tam ait répondu que nous sommes en mesure d’effectuer au moins 2 400 tests par jour. Avec l’accélération du processus, nous estimons pouvoir en réaliser 16 000 par jour. Effectuons-nous 16 000 tests par jour comme prévu? Dans le cas contraire, estce par manque de disponibilité de trousses de dépistage et des agents nécessaires à leur production?

Dr Stephen Lucas (sous-ministre, Santé Canada) : Comme nous l’avons souligné, plus de 225 000 tests ont été effectués jusqu’à présent, soit environ 6 000 par million d’habitants au Canada, ce qui nous place dans le peloton de tête des pays qui effectuent le plus de tests dans le monde. Nous voulons continuer à accroître ce nombre.

Pour ce qui est des tests, les chiffres varient d’un jour à l’autre, mais il s’en effectue environ 15 000, parfois plus certains jours. Nous travaillons avec les provinces à accroître la capacité en laboratoire. Comme nous l’avons mentionné, nous planchons sur de multiples solutions qui nous permettraient de fabriquer des trousses au Canada et d’en importer aux termes d’arrangements en matière d’approvisionnement qui ont débouché sur des contrats pour que nous puissions continuer d’augmenter le nombre de tests.

Le PCC pose des questions sur l’augmentation du nombre de tests chez les personnes atteintes de la COVID-19 et les travailleurs de la santé, ainsi que l’utilité des tests d’immunité.

M. Robert Kitchen (PCC) : Il y a beaucoup de discussions en ce moment. Étant donné que nous commençons, je l’espère, à aplatir la courbe et que nous tentons de nous sortir de cette crise pour que les Canadiens puissent reprendre leurs activités et que l’économie puisse redémarrer, quelles mesures doivent être mises en place pour nous assurer que les gens qui reprennent leurs activités ont développé une immunité, de sorte qu’il n’y ait pas de risque qu’ils sortent en public? Ma question est donc : croyez-vous qu’il soit utile d’effectuer davantage des tests d’immunité, comme nous le faisons pour les tests de dépistage du virus à l’heure actuelle?

Dr Sandy Buchman (Association médicale canadienne) : Oui. Notre capacité de tester revêt une importance critique pendant cette pandémie. Les tests nous permettent de savoir qui est potentiellement infectieux ou qui est immunisé, et ce sont donc eux qui orienteront les mesures de santé publique que nous devrions prendre. Notre capacité d’effectuer des tests augmente de jour en jour. Encore une fois, cette capacité n’était pas suffisante, mais nous voyons qu’elle augmente quotidiennement. Cela se reflète dans la hausse du nombre de cas positifs. Oui, les mesures annoncées récemment par le gouvernement m’encouragent, mais nous ne sommes pas encore rendus là où nous devrions être. Nous devrions vraiment multiplier le plus possible le nombre de tests. Nous devrions également procéder à des tests sérologiques. Nous devons connaître le niveau d’immunité dans la société, ce qui permettra d’orienter les mesures de santé publique à prendre.

Le PCC pose des questions sur l’uniformité dans tout le pays.

M. Robert Kitchen (PCC) : La ministre a déclaré que l’Agence de la santé publique du Canada collabore étroitement avec les provinces et les territoires pour assurer l’adoption d’une approche uniforme fondée sur les données probantes afin d’endiguer la crise. Si tel est le cas, pourquoi les protocoles varient-ils d’une province à l’autre? Pourquoi les tests ne sont-ils pas uniformes dans tout le pays? Qu’a fait l’Agence de la santé publique pour s’assurer que chaque hôpital du Canada, peu importe qu’il s’agisse d’un établissement local ou qu’il se trouve en région rurale ou urbaine, avait mis en place les protocoles et les procédures à suivre dès le début de la crise?

Mme Tina Namiesniowski (ASPC) : Monsieur le Président, en ce qui concerne la question posée à l’instant, sachez que dès le début de la crise, le Laboratoire national de microbiologie a collaboré de très près avec tous les laboratoires de santé provinciaux du pays. Depuis le tout début, ces laboratoires travaillent de concert pour assurer l’adoption d’une approche commune au pays au chapitre des tests et garantir la qualité de la nature du test à réaliser. Les députés se souviendront peut-être qu’à l’origine, l’approche exigeait que le Laboratoire national de microbiologie confirme les résultats des tests réalisés par les laboratoires provinciaux. Depuis, les choses ont suffisamment progressé pour que certaines provinces et certains territoires disposent d’une capacité telle qu’ils n’ont pas à envoyer d’échantillons au Laboratoire national de microbiologie pour qu’il certifie si leurs tests sont bien positifs. C’est ainsi qu’on procède maintenant et, dans ce contexte, les provinces ont déployé des efforts pour que les tests s’effectuent à l’échelle locale et dans les hôpitaux. D’entrée de jeu, les intervenants ont déployé des efforts considérables afin d’adopter une approche commune dans tout le pays pour que nous disposions collectivement d’une bonne vue d’ensemble de ce qu’il se passe à l’échelle locale au titre de la transmission de la COVID-19 et du nombre de cas dans les diverses régions du pays.

Le NPD pose des questions sur les trousses de test de sérum sanguin fabriquées au Canada.

M. Don Davies (NPD) : Ma question concerne les trousses de dépistage à partir de sérum sanguin. Je crois savoir que ces trousses sont fabriquées au Canada, qu’elles produisent très rapidement des résultats et qu’elles peuvent au moins confirmer si une personne a été exposée au virus. Je sais qu’elles ont été approuvées par les États-Unis et l’Union européenne et sont utilisées dans de nombreux pays, mais si je ne m’abuse, Santé Canada n’a pas encore approuvé leur utilisation au Canada. Devrions-nous rendre ces trousses de dépistage à domicile à partir de sérum sanguin plus facilement accessibles pour pouvoir obtenir des données plus exactes sur les personnes exposées au virus au Canada?

L’honorable David Dingwall (président et vice-chancelier de l’Université du Cap-Breton) : Je ne peux pas me prononcer sur les points précis que vous soulevez, mais l’Organisation mondiale de la Santé est un partenaire très fiable et évolué en matière de santé dans le monde. J’ai l’impression que c’est probablement une question que le Comité voudra examiner et sur laquelle il voudra obtenir des précisions de Santé Canada pour déterminer la raison pour laquelle il n’approuve pas l’utilisation de ces trousses et les conditions nécessaires à leur approbation. Par expérience, je sais que nos hauts fonctionnaires à Santé Canada sont des hommes et des femmes très estimés qui adhèrent à des normes très élevées. Je pense que nous voudrons entendre leur réponse afin de connaître les raisons pour lesquelles ces trousses ne sont pas approuvées et la façon dont ce type de dépistage pourrait être instauré. J’estime que le dépistage rapide est l’enjeu le plus important.

Le PLC demande à l’ASPC si les scientifiques sont sur le point de parvenir à un vaccin.

M. Mike Kelloway (PLC) : Je sais qu’on fait beaucoup de recherche et développement au pays et à l’étranger pour mettre au point un vaccin, mais avons-nous la moindre idée du temps qu’il nous faudra pour y parvenir, en sachant que c’est un processus d’essais et d’erreurs, qu’il faut faire beaucoup de ces essais et ainsi de suite?

Mme Tina Namiesniowski (ASPC) : Merci, Monsieur le Président. Encore une fois, je pense que la réponse nécessitera mon intervention et celle de mon collègue de Santé Canada. Au gouvernement fédéral, nous collaborons de très près avec des organisations clés qui font de la recherche et du développement, y compris le Laboratoire national de microbiologie et d’autres intervenants fédéraux, dont un autre membre du portefeuille de la santé au-delà de Santé Canada, c’est-à-dire les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), et certains de nos collègues au Conseil national de recherches, pour ne nommer que ceux-là. Il ne fait aucun doute que des efforts sont déployés dans le cadre de différentes initiatives pour soutenir les chercheurs au Canada et à l’étranger dans le but de mettre au point un éventuel vaccin contre la COVID-19. Cette question a déjà été soulevée à quelques reprises au Comité, et je pense que nous reconnaissons tous qu’il faudra plusieurs mois avant qu’un vaccin puisse être mis au point et à l’essai, qu’il s’avère efficace et qu’il puisse ensuite être produit et administré à la population générale. Si je me souviens bien, lorsque la question a été posée à la Dre Tam, la première fois que nous avons siégé ensemble au Comité, je crois, elle a parlé d’une période de 18 mois. Mon collègue de Santé Canada souhaite peut-être ajouter quelque chose.

Dr Stephen Lucas (sous-ministre, Santé Canada) : Je voudrais simplement faire remarquer que des efforts sont déployés sur un grand nombre de fronts au Canada, comme la collaboration avec les entreprises et les laboratoires de recherche qui ont des candidats vaccins potentiels. On apporte également du soutien aux chercheurs non seulement pour faire la recherche, mais aussi pour s’assurer que nous pouvons participer aux essais cliniques, et ensuite pour garantir que nous avons un processus rapide pour approuver les plans d’essais cliniques ainsi que pour les différentes phases des vaccins candidats à mesure qu’ils apparaissent, afin de garantir leur sécurité et leur efficacité. Tous ces efforts sont coordonnés grâce à la collaboration des organismes fédéraux, comme on l’a mentionné. À l’échelle mondiale, on parle d’un délai de 12 à 18 mois avant de parvenir à un vaccin, mais il n’y a aucune garantie. C’est d’ailleurs pourquoi tous les efforts sont déployés non seulement pour la mise au point d’un vaccin au pays et la participation du Canada à mesure que des vaccins expérimentaux sont élaborés dans le monde, mais aussi pour la mise au point de traitements ou de thérapies qui peuvent aider à gérer les symptômes. L’essai de solidarité dont on a parlé est lui aussi important à cet égard, tout comme le travail des entreprises et des chercheurs canadiens partout au pays.

Protocoles hospitaliers, leçons retenues et communication des données

Le PCC soulève le sujet des protocoles qui ont été élaborés après la crise du SRAS et demande à quelle fréquence les professionnels de la santé sont invités à passer en revue les protocoles.

M. Robert Kitchen (PCC) : Je vais poser cette question au Dr Mohammad. Avant que la COVID-19 ne commence à se répandre dans le monde entier, je me demande si vous ou votre hôpital étiez au courant des processus et des protocoles qui avaient été élaborés auparavant. Je reconnais que votre hôpital est plus grand que beaucoup d’autres au Canada, mais à quelle fréquence les professionnels de la santé de votre région sont-ils tenus de revoir ces protocoles? Et à quelle fréquence effectuez-vous des tests et des procédures simulées pour vous assurer que votre hôpital est prêt – et je vous pose la question de votre point de vue – mais aussi dans tout le Canada avec les petits hôpitaux, à quelle fréquence est-ce que cela est réalisé? Sont-ils effectués de façon annuelle, hebdomadaire, mensuelle?

Dr Naveed Mohammad (William Osler Health System) : Merci pour votre question. Je peux vous dire ce que nous faisons à Osler. Il est vrai que nous sommes une organisation plus grande, avec plus de personnel et plus de largeur de bande, mais nous avons un plan en cas de pandémie, qui est la responsabilité de notre comité de préparation aux situations d’urgence et qui est revu chaque année. Le plan en cas de pandémie comprend non seulement les travaux qui doivent être effectués à l’intérieur d’un hôpital, mais aussi les partenariats qui doivent être établis à l’extérieur avec les services médicaux d’urgence, les gouvernements régionaux et le ministère de la Santé lorsqu’une telle pandémie survient. Nous le faisons chaque année, et nous le révisons chaque année. Comme je l’ai mentionné, nous sommes peut-être un peu avantagés par notre proximité avec l’aéroport, mais nous réalisons des exercices de simulation avec les services d’incendie locaux, la police locale et l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto pour différents types de problèmes, qu’il s’agisse d’un accident d’avion, d’un traumatisme majeur ou d’un problème comme celui-ci où nous pourrions avoir des risques liés aux agents infectieux. Je pense qu’avec les petits hôpitaux, et j’ai travaillé dans des villages de 1 600 et 2 000 habitants dans le passé, tout dépend de la largeur de la bande administrative dont ils disposent. En tant qu’accréditeur pour Agrément Canada, j’agrée souvent des hôpitaux dans tout le pays et je constate que dans les petits hôpitaux, compte tenu de leur charge de travail, ils ne se penchent pas nécessairement sur cette question chaque année ou même tous les 2 ou 3 ans et peuvent se contenter de prendre des mesures lorsque des choses comme ça se produisent.

Le NPD demande si l’ASPC devrait demander une normalisation des rapports d’information dans tout le pays.

M. Don Davies (NPD) : À votre avis, l’Agence de la santé publique du Canada devrait-elle exiger que les rapports d’information de toutes les autorités de santé publique du pays soient normalisés?

M. Ian Culbert (Agence de la santé publique du Canada) : Merci pour la question. Ce serait formidable si l’Agence avait le pouvoir de faire cette demande, mais ce n’est malheureusement pas le cas. C’est l’un des appels que nous lançons dans le cadre de cette demande de législation fédérale, qui donnerait au gouvernement fédéral un rôle plus important dans la coordination des efforts de santé publique dans tout le pays. Le manque de données rationalisées sur les épidémies pour l’ensemble du pays est un problème persistant. Nous connaissons le montant des ventes d’alcool le lendemain, mais nous ne connaissons pas l’incidence de l’alcool, par exemple, sur 10 ans. C’est la même idée avec l’épidémie de COVID-19. Il y a un manque de cohérence et nous voyons pourquoi le gouvernement fédéral a dû attendre jusqu’à aujourd’hui pour publier les chiffres de ses modélisations.

Sécurité à la frontière

Le PLC pose des questions sur les vérifications aux frontières et les mesures d’exécution.

M. Darren Fisher (PLC) : Ma question est pour l’Agence des services frontaliers du Canada... Vous pourriez peut-être me donner un aperçu. Je sais que vous avez parlé d’évaluations dans votre mot d’ouverture, mais qu’est-ce qu’une « vérification » exactement? Qu’est-ce que nous faisons et qu’est-ce que nous ne faisons pas?

M. John Ossowski (ASFC) : Je vais décrire le processus pour le mode aérien afin que les gens puissent comprendre le continuum ici. Tout d’abord, il est demandé aux transporteurs aériens d’empêcher toute personne qui présente des symptômes de monter à bord du vol. Pendant le vol, si on constate qu’une personne commence à présenter des symptômes, elle est identifiée avant que l’avion n’atterrisse au Canada afin que nous puissions la séparer dès son arrivée. Ces personnes sont alors immédiatement remises aux représentants de l’ASPC pour qu’ils évaluent leur situation. C’est notre point de transfert avec eux.

Pour les autres voyageurs, les personnes asymptomatiques, ils se rendent dans l’aire des douanes où, si vous avez voyagé à l’étranger récemment, vous pouviez voir nos machines borne d'inspection primaire (BIP). Ce sont nos machines de bornes d’inspection primaires. L’avantage de ces machines est qu’elles posent les questions dans 15 langues différentes, ce qui nous permet de gérer un très large éventail de voyageurs lors de leur entrée au pays. Après avoir répondu aux questions visant à savoir s’ils ont une toux, de la fièvre ou d’autres symptômes, ces voyageurs doivent aussi reconnaître qu’ils doivent se soumettre à une isolation obligatoire de 14 jours à leur arrivée dans le pays. Lorsqu’ils sont dans la salle des bagages, d’autres agents des services frontaliers patrouillent et recherchent des personnes qui présentent des symptômes. Cela nous a permis d’aiguiller des personnes vers l’Agence de santé publique. À leur sortie de l’aire des douanes, les personnes reçoivent toutes des formulaires leur indiquant quoi faire si quelque chose survient après leur départ et leur demandant de reconnaître une fois de plus qu’elles sont soumises à un isolement obligatoire. Ça comporte plusieurs étapes. C’est très complet. Ça ne se limite pas au français et à l’anglais. Vous avez raison lorsque vous parlez des vérifications de température. Les gens s’attendent à différentes choses, mais les responsables de la santé publique ne nous ont pas dit que c’était quelque chose que nous devions faire à la frontière. Dans toutes ces mesures, nous nous appuyons sur les conseils de l’Agence de la santé publique du Canada concernant les efforts qu’elle souhaite que nous déployions à la frontière en son nom.

Le PLC pose des questions sur les conseils et les services fournis par Affaires mondiales Canada aux Canadiens à l’étranger.

M. Tony Van Bynen (LPC) : [...] Ma question s’adresse à la sous-ministre, Heather Jeffrey. Votre équipe a fait un excellent travail pour aider les Canadiens à rentrer chez eux et, comme vous l’avez mentionné dans vos commentaires précédents, la réalité est qu’il n’est pas possible de faciliter le retour de tout le monde. Quels conseils sont donnés aux Canadiens qui sont encore à l’étranger et quels services sont mis à leur disposition?

Mme Heather Jeffrey (sous-ministre adjointe, Affaires étrangères, Commerce et Développement) : Je pense que les exigences uniques liées aux quarantaines et aux confinements nécessitent une approche différente. Nous l’avons constaté avec les Canadiens qui étaient à Wuhan, de même qu’avec ceux à qui nous avons fourni des services consulaires pendant la quarantaine du Diamond Princess au Japon. Les gens ont besoin d’aide pour communiquer avec les bonnes personnes au sein des administrations locales, ils ont besoin d’un soutien pour l’interprétation, parfois pour se faire comprendre par les médecins étrangers, et ils ont besoin de savoir où s’adresser pour obtenir de l’aide et quel type d’aide leur est disponible. Nous fournissons des instructions sur comment se préparer, les choses qu’ils peuvent faire, qui sont similaires à ce que les responsables de la santé publique disent aux Canadiens ici : s’assurer d’avoir des provisions suffisantes, d’avoir les médicaments sur ordonnance dont ils pourraient avoir besoin, d’être en mesure de subvenir à leurs besoins et d’avoir une carte SIM locale et un téléphone. Nos documents contiennent de nombreux conseils très pratiques. Il y a aussi des renseignements sur les personnes que l’on peut contacter à l’ambassade et sur les raisons de communiquer avec quelqu’un, par exemple s’ils tombent malades ou pensent être malades. On y trouve également des renseignements sur les restrictions locales et sur ce qui pourrait leur arriver dans différentes circonstances, ainsi que sur la manière de communiquer avec nous 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ensuite, si et quand des personnes sont hospitalisées ou ont besoin de soins médicaux, il s’agit de faciliter leurs communications avec leurs familles. Il s’agit de s’assurer, même dans des environnements où l’isolement et la quarantaine sont nécessaires, qu’ils peuvent recevoir les choses et les biens essentiels dont ils ont besoin. C’est un type différent de service consulaire pour quelqu’un qui est tenu, à cause de la quarantaine, de rester à distance, mais nous équipons nos missions pour qu’elles puissent fournir ces services sur place. À ce stade, il s’agit vraiment de se préparer, comme ici au Canada, à passer quelques semaines d’isolement obligatoire en attendant la levée des quarantaines dans le monde.

Le PCC pose une question au sujet de la possibilité de faire des agents frontaliers des agents de quarantaine lorsque ces derniers ne sont pas disponibles (en référence au Québec).

M. Pierre Paul-Hus (PCC) : N’y a-t-il pas moyen de désigner des agents des services frontaliers comme agents de quarantaine, comme le gouvernement du Québec l’a fait pour les agents de la Sûreté du Québec?

M. John Ossowski (ASFC) : Nous avons élaboré avec la Santé publique un moyen de nous assurer que ses agents, qui sont mieux placés pour ça que nos agents, sont disponibles soit par téléphone soit en personne pour évaluer la santé de ces personnes. Cela dépend du point d’entrée et des volumes que nous devons gérer. Jusqu’à présent, nous sommes convaincus que les gens reçoivent des conseils médicaux appropriés pour les symptômes dont ils parlent aux responsables de la santé publique.

Législation d’urgence

Le NPD demande pourquoi la Loi sur les mesures d’urgence n’était pas appropriée pour cette pandémie :

M. Don Davies (NPD) : Nous savons que la Loi sur les mesures d’urgence n’est pas seulement une Loi sur les mesures de guerre modernisée, mais qu’elle traite en fait d’urgences au sens plus large, comme un sinistre. J’aimerais en lire la définition. Un sinistre est défini par la loi comme une urgence qui est causée par « les événements suivants ou par l’imminence de ceux-ci » : « maladies affectant les humains » et « comportant le risque de pertes humaines et matérielles, de bouleversements sociaux ou d’une interruption de l’acheminement des denrées, ressources et services essentiels d’une gravité telle qu’elle constitue une situation de crise nationale ». La loi définit une crise nationale comme un « concours de circonstances critiques à caractère d’urgence et de nature temporaire qui [...] met gravement en danger la vie, la santé ou la sécurité des Canadiens [...] ». Quelle partie de la définition ne s’applique pas, selon le gouvernement, à la situation actuelle avec la COVID-19? Si la COVID-19 n’est pas un sinistre, quand y en aura-t-il un?

Mme Tina Namiesniowski (ASPC) : Je vais peut-être commencer, et mon collègue de Santé Canada voudra peut-être ajouter quelque chose. Je pense qu’il est important, lorsqu’on regarde la Loi sur les mesures d’urgence, de tenir compte aussi du contexte où c’est quelque chose qu’un gouvernement peut choisir de déclencher, ce qui se ferait vraiment dans le cas où nous aurions besoin de pouvoirs supplémentaires au-delà de ce que nous avons possiblement déjà du point de vue législatif ou lorsque nous recevons des demandes importantes des provinces et des territoires pour que le gouvernement fédéral intervienne directement afin de répondre à une demande d’aide. À ce stade, je pense que nous disposons des pouvoirs nécessaires pour gérer la situation à laquelle nous faisons face. Je vais peut-être m’arrêter ici, mais je voudrais demander à mon collègue de Santé Canada s’il a quelque chose à ajouter.

Dr Stephen Lucas (sous-ministre, Santé Canada) : Je voudrais juste noter rapidement qu’une collaboration continue avec les provinces, les territoires et les autres partenaires clés qui peuvent fournir le matériel et les ressources nécessaires pour aider à lutter contre la pandémie est essentielle à ce travail. Cette collaboration est essentielle, étant donné que les provinces et les territoires gèrent le système de santé et disposent d’outils dans l’exercice de leurs compétences pour gérer les urgences. Comme il a été noté, il est essentiel de s’assurer que tous les outils fédéraux et toutes les capacités provinciales et territoriales sont utilisés. Il y a une mobilisation continue des provinces et des territoires relativement à ce qui doit être fait pour répondre à la pandémie à tous les niveaux, et c’est dans ce contexte que si l’on en arrivait là, la Loi sur les mesures d’urgence pourrait être envisagée, mais ça nécessite une consultation et une évaluation des mesures prises. C’est pour ça que nous travaillons maintenant en étroite collaboration avec les provinces et territoires et d’autres partenaires pour utiliser les outils dont nous disposons afin de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à cette pandémie.

Le Bloc Québécois s’interroge sur ce qui pourrait être fait de plus si les provinces étaient assujetties à la Loi sur les mesures d’urgence.

Luc Thériault (BQ) : Qu’auriez-vous fait de plus que ce que nous avons déjà fait au Québec, avec une loi de mesures d’urgence? En quoi une loi de mesures d’urgence viendrait-elle apporter quelque chose à la problématique?

Dr Howard Ovens (Association canadienne des médecins d’urgence) : Notre préoccupation est ce qui pourrait arriver à un moment de forte demande. Si nous regardons ce qui s’est produit à l’international, nous pouvons voir le danger de ne pas adopter une approche coordonnée au Canada. Comme nous l’avons vu aux États-Unis, où les gouverneurs se font concurrence pour les ressources disponibles et font monter les coûts, ou lorsqu’une administration – comme les États-Unis ont essayé de le faire avec le Canada – empêche les exportations, imaginez que l’Ontario dise que ses entreprises ne peuvent pas vendre de masques au Québec, ou que le Québec ne puisse pas vendre de blouses à la Nouvelle-Écosse, ou que la chaîne d’approvisionnement soit interrompue à cause des frontières provinciales. Je pense que ce serait une tragédie dans ces circonstances. C’est ce type de coopération maximale qui, je pense, est dans l’intérêt de notre pays. Encore une fois, je n’essaie pas de critiquer qui que ce soit. Je pense même que le Québec gagnerait à ce que l’Ontario, la NouvelleÉcosse et d’autres régions sur vos frontières soient aussi harmonisés que possible. En fait, à un moment donné, nous avons demandé que le reste du Canada s’harmonise avec les excellentes mesures qui ont été prises plus tôt et plus rigoureusement au Québec. La question n’est pas de savoir qui a raison ou qui a tort. La question est de savoir comment pouvons-nous tous en arriver à une situation plus sûre ensemble?

Santé mentale

Le NPD pose une question sur le financement et le soutien pour la santé mentale.

M. Don Davies (NPD) : [...] J’ai entendu parler de mettre en place une ligne téléphonique, mais, Monsieur Lucas, le gouvernement engagera-t-il des ressources supplémentaires pour accélérer la mise en œuvre d’une stratégie canadienne en matière de santé mentale, compte tenu du stress que vivent les Canadiens causé par la pandémie de COVID-19?

Dr Stephen Lucas (sous-ministre, Santé Canada) : En effet, le gouvernement s’est certainement engagé, comme l’indique la lettre de mandat de la ministre Hajdu, à soutenir les provinces et territoires et d’autres partenaires et à travailler avec eux afin d’accroître le soutien financier et les ressources pour aider les Canadiens à obtenir des services de santé mentale et, effectivement, à élaborer des normes afin qu’ils sachent à quoi s’attendre. Cet engagement tient toujours. Le gouvernement va travailler sur ce point, en s’appuyant sur l’investissement de 5 milliards de dollars réalisé par le biais d’accords bilatéraux remontant à 2017 en fournissant un soutien direct aux provinces pour des actions telles que l’augmentation du soutien apporté aux enfants et aux jeunes. En outre, l’objectif immédiat consiste maintenant à s’assurer que les ressources sont disponibles et accessibles aux Canadiens qui restent chez eux et s’isolent s’ils présentent des symptômes. À cet égard, comme je l’ai indiqué, nous allons bientôt lancer, en collaboration avec un consortium d’entreprises, une application de santé mentale qui permettra d’accéder aux services nécessaires.

Le PLC demande comment le gouvernement aborde la question des maisons de soins de longue durée.

Mme Sonia Sidhu (PLC) : [...] La fin de semaine dernière, nous avons également entendu parler de 9 décès dans un foyer de personnes âgées en Ontario, et ce chiffre a désormais atteint 13 décès dans des maisons de soins de longue durée. Il s’agit clairement d’une tragédie pour la communauté. Comment traitonsnous cette question des flambées épidémiques dans les maisons de soins de longue durée? Y a-t-il des précautions supplémentaires?

Mme Tina Namiesniowski (PHAC) : En réponse à cette question, certainement dans le contexte des discussions qui ont lieu entre les administrateurs en chef de la santé publique, l’administrateur en chef de la santé publique du Canada et tous les collègues de la Dre Tam partout au pays, on note une reconnaissance générale de la vulnérabilité des Canadiens âgés, en particulier ceux qui présentent des conditions médicales sous-jacentes, ainsi que de l’importance d’essayer de prévenir toute sorte d’introduction du virus dans un cadre tel qu’une maison de soins de longue durée, étant donné ce qui pourrait potentiellement se produire. La tragédie qui s’est produite dans la maison de retraite de l’Ontario nous horrifie tous, en ce sens qu’elle ne correspond pas à ce que l’on pourrait souhaiter pour les personnes âgées qui nous sont chères, ni pour quiconque d’ailleurs. Nous avons eu quelques cas, dans tout le pays, de groupes de patients dans des maisons de soins de longue durée. Dans ce contexte, les administrateurs en chef de la santé publique ont très tôt travaillé à l’établissement de lignes directrices sur la prévention et le contrôle des infections, ce qui est essentiel pour ce type d’établissements.

En ce qui concerne les grandes orientations nationales qui sont évidemment suivies par chaque province ou territoire et également interprétées par les types d’établissements dans chaque province ou territoire, jusqu’au niveau d’un établissement tel qu’une maison de soins de longue durée, qui disposerait également des plans et des protocoles en place pour ce qui devrait être fait du point de vue de la prévention et du contrôle des infections, il s’agit d’un sujet qui fait l’objet de discussions régulières pour s’assurer que tous mettent l’accent nécessaire pour essayer de prévenir les types d’incidents qui ont été décrits. Je vais peut-être demander à mon collègue de Santé Canada s’il a quelque chose à ajouter.

Dr Stephen Lucas (sous-ministre, Santé Canada) : Je tiens juste à souligner l’importance cruciale que l’ensemble des provinces et territoires et tous ces établissements travaillent très méticuleusement pour s’assurer que toutes ces mesures qui ont été notées soient mises en place. Il est essentiel de protéger les résidents et de s’assurer que les employés de ces établissements demeurent en bonne santé et que de solides mesures de prévention et de contrôle des infections sont mises en place. Il s’agit certainement d’un domaine qui a été abordé par la Dre Tam dans ses commentaires, et par les médecins-hygiénistes provinciaux. Nous soutenons fermement cette démarche et considérons qu’il est urgent de poursuivre ce message et, lorsque des résidents sont infectés, de prendre toutes les mesures nécessaires pour arrêter toute propagation au sein de ces établissements.

Autres enjeux

Le PCC demande si les messages sur les renouvellements étaient cohérents et clairs et s’il y a des exceptions à la limite de 30 jours pour les renouvellements d’ordonnance.

Matt Jeneroux (PCC) : Nous avons un peu parlé des renouvellements limités à un mois. Y a-t-il des exceptions envisagées, notamment dans les communautés rurales et éloignées où nous savons qu’il est souvent difficile et plus ardu pour les personnes de se procurer des médicaments?

Dr Barry Power (Association des pharmaciens du Canada) : Absolument. Ces cas figurent dans les recommandations et dans de nombreuses directives émanant de l’un ou l’autre des collèges que nous avons rencontrés. Il est recommandé que les pharmaciens exercent leur jugement clinique. Bien évidemment, si les gens doivent faire 2 heures de route pour se rendre à une pharmacie, ce n’est pas raisonnable. Si une personne souffre d’une déficience immunitaire extrême, par exemple, elle pourrait recevoir une plus grande quantité de médicaments. Une quantité supplémentaire pourrait être fournie. Il s’agit en fait d’une décision individuelle. Toutefois, pour la grande majorité du public canadien, nous recommandons vivement de fixer une limite de 30 jours.

Le NPD demande si les pharmaciens envisageraient de réduire les honoraires puisque les renouvellements doivent être effectués tous les mois.

Don Davies (NPD) : L’Association des pharmaciens canadiens envisage-t-elle d’ajuster les honoraires pour aider les personnes âgées à revenu fixe à prendre leurs médicaments plus fréquemment?

Dr Barry Power (Association des pharmaciens du Canada) : Je vous remercie pour cette question. Nous envisageons un certain nombre d’options pour aider ces personnes. Nous collaborons avec les provinces et les payeurs, et nous avons des discussions au sein de la profession également à propos de la meilleure façon de procéder. Nous savions que cela représenterait une situation difficile pour beaucoup de personnes. Nous avons dû prendre une décision rapidement en raison de l’incroyable pic que nous avons connu. Nous commençons maintenant à discuter avec un certain nombre de parties prenantes pour savoir quand nous pourrons revenir sur la recommandation d’obtenir des médicaments pour 30 jours au maximum et aussi pour trouver des moyens d’aider les Canadiens. Il s’agit d’une discussion qui devrait avoir lieu avec les pharmaciens propriétaires, mais aussi avec certains des intervenants de notre communauté.

Le Bloc Québécois demande si des options ou des substitutions étaient envisagées pour les pénuries de médicaments :

Luc Thériault (BQ) : Quelles sont nos options pour faire face aux problèmes d’approvisionnement de matières premières? Nous avons parlé de l’hydroxychloroquine. Y a-t-il des options? Est-ce que des médicaments peuvent y être substitués? Pouvez-vous nous parler de la situation afin de rassurer les gens?

Dr Barry Power (Association des pharmaciens du Canada) : Nous n’avons pas encore de calendrier précis quant à la date à laquelle les fournitures commenceront à être distribuées au Canada, mais nous espérons que la situation s’améliorera au cours des prochaines semaines. En ce qui concerne l’hydroxychloroquine, il existe un autre médicament, la chloroquine, qui peut être utilisé. L’accent a surtout été mis sur l’hydroxychloroquine, mais il s’agit de deux médicaments anti-paludisme qui pourraient avoir des effets similaires. L’approvisionnement dépendra réellement de la capacité des différentes entreprises dans le monde à fournir les ingrédients des comprimés d’hydroxychloroquine à administrer aux patients. Nous nous trouvons certainement dans une situation dans le cadre de laquelle on constate une demande mondiale accrue pour l’hydroxychloroquine et la chloroquine en raison de l’attention provenant de la COVID-19, et nous avons besoin que tous les gouvernements encouragent une production accrue de ces médicaments pour cette seule raison. À ce jour, les données sont encore quelque peu discutables quant à savoir si l’hydroxychloroquine présente un avantage évident en ce qui concerne le traitement de la COVID-19. Certaines des recherches qui ont été menées sont prometteuses, mais elles ne montrent pas clairement que ce médicament a un effet majeur sur l’amélioration de l’état des personnes infectées.

Le PLC pose des questions sur les chaînes d’approvisionnement et l’identification des solutions de rechange et des substitutions médicamenteuses :

Mme Helena Jaczek (PLC) : Ma question porte sur le fait que bien que nous nous trouvons au cœur de cette pandémie, la vie continue tout de même, et des Canadiens sont malades et souffrent de beaucoup d’autres problèmes de santé. Nous entendons parler du report des opérations chirurgicales non urgentes en Ontario.

J’aimerais que Santé Canada nous explique comment l’approvisionnement en médicaments sur ordonnance en vente libre et en dispositifs médicaux est envisagé. Y a-t-il des ruptures de la chaîne d’approvisionnement? Que compte faire Santé Canada face à d’éventuelles pénuries?

De plus, nous avons entendu parler aux États-Unis de certaines des thérapies potentielles comme la chloroquine et l’hydroxychloroquine. Je suis sûre que les patients qui prennent le médicament Plaquenil pour soigner leur arthrite sont très inquiets à propos d’une possible pénurie, alors pourriez-vous nous parler de ce que fait Santé Canada à ce sujet?

Dr Stephen Lucas (sous-ministre, Santé Canada) : Nous sommes confrontés à un défi permanent de pénurie de médicaments, exacerbé maintenant par la situation de pandémie et l’effet sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. À cette fin, nous disposons d’une équipe qui se consacre à cette tâche. Les membres de cette équipe travaillent avec un réseau de personnes dans les provinces et territoires, notamment des représentants de l’industrie, des distributeurs et des groupes de patients, pour s’assurer que nous avons une vue d’ensemble des pénuries le plus longtemps possible à l’avance. Nous coopérons avec les autorités réglementaires des États-Unis, de l’Australie, de l’Europe et d’autres pays pour repérer les ruptures potentielles dans les chaînes d’approvisionnement en ce qui concerne les principes pharmaceutiques actifs et d’autres éléments clés de la production des médicaments et équipements médicaux nécessaires. En outre, des mesures sont prises pour trouver des produits de substitution et pour permettre l’importation d’autres produits qui peuvent aider à résoudre ce problème, avec la possibilité, par le biais d’ordonnances provisoires, d’examiner des exigences de rechange en matière d’étiquetage afin de garantir que les médicaments nécessaires puissent parvenir aux Canadiens. En outre, nous travaillons avec les fabricants ici au Canada pour lancer la production de produits pharmaceutiques si nécessaire. Les pouvoirs conférés la semaine dernière par le projet de loi permettront en outre de gérer les pénuries et de disposer d’une production nationale si nécessaire, afin de garantir que les besoins des Canadiens soient satisfaits.

Mme Helena Jaczek : Pourriez-vous nous parler de la situation du médicament Plaquenil, des pénuries potentielles, en particulier, de chloroquine et d’hydroxychloroquine, en raison de certaines vertus thérapeutiques qui sont vantées?

Dr Stephen Lucas : Sur ce point, nous travaillons activement pour assurer un approvisionnement supplémentaire et pour examiner les possibilités de production au Canada.

Le PLC demande s’il y a une manière de mieux utiliser les pharmaciens.

Mike Kelloway (PLC) : Pensez-vous que les pharmaciens pourraient être mieux utilisés dans la lutte contre la COVID-19? Dans l’affirmative, de quelle façon?

Shelita Dattani (Association des pharmaciens du Canada) : Absolument, comme j’y ai fait allusion dans mes remarques précédentes, les pharmaciens font tout ce qu’ils peuvent et travaillent dans toute l’étendue de leur pratique actuelle partout au pays, qui est malheureusement assez fragmentée. Dans notre province de l’Alberta, les pharmaciens sont très sollicités. Ils peuvent prescrire des médicaments pour de nombreuses affections, ils peuvent prolonger les traitements, ils peuvent faire beaucoup de choses différentes en termes de champ d’application. Comme les environnements de soins primaires sont de plus en plus surchargés, les pharmacies vont commencer à devenir presque les seuls fournisseurs de soins de santé primaires universellement disponibles. Être en mesure d’aider les patients et de combler ces lacunes dans les soins primaires dès maintenant, évidemment toujours en collaboration et en interaction avec nos collègues médecins et infirmières, en ayant la capacité d’exercer certaines de ces fonctions de manière plus indépendante, voilà un élément très important à mettre en œuvre de manière harmonisée dans tout le pays.

Le PLC demande à l’Association des pharmaciens du Canada de préciser les lignes directrices relatives à la prescription d’un stock de 30 jours de médicaments.

Mike Kelloway (PLC) : Vous avez fait référence à une directive récemment publiée à l’intention des pharmaciens, qui préconise de n’exécuter une ordonnance que pour une période d’un mois à la fois. Pouvez-vous nous expliquer plus en détail pourquoi vous avez décidé de publier cette directive?

Dr Barry Power (Association des pharmaciens du Canada) : La situation au Canada est telle que nous recevons environ 80 % de nos médicaments sur ordonnance en provenance de Chine et d’Inde, la majeure partie d’entre eux provenant de Chine. La Chine s’est mise à l’arrêt depuis janvier, et les processus de fabrication et d’expédition de médicaments au Canada sont pratiquement au point mort. En conséquence, nous recevons le double du volume que nous avions en mars, ou nous avons reçu le double du volume normal en mars et nous avons vu des pénuries dans les entrepôts et dans les stocks de médicaments que nous avions au Canada. Nous avons déjà un système qui est très fragile. Nous connaissons des pénuries de médicaments et nous étions très préoccupés par le fait que les produits pharmaceutiques allaient subir le même sort que le papier toilette et le désinfectant pour les mains, à savoir que les Canadiens doivent se rendre de pharmacie en pharmacie pour essayer d’obtenir l’exécution d’une ordonnance, et nous avons donc dû prendre une décision rapidement. Nous avons décidé qu’une période de 30 jours donnerait aux gens une quantité suffisante de médicaments sur ordonnance pour leur permettre de se confiner pendant deux périodes complètes de quarantaine de 14 jours, après quoi nous pourrions procéder à une distribution ultérieure. Nous avons immédiatement communiqué avec les régimes d’assurance-médicaments, les régimes provinciaux et les payeurs privés pour essayer de les faire participer dans le cadre de l’intervention de lutte contre la COVID-19 au Canada afin de prendre en charge une partie des coûts auxquels les Canadiens sont confrontés. Nous reconnaissons tout à fait qu’il s’agit d’une nuisance pour les Canadiens, et nous continuons à plaider pour que tous les payeurs aident à compenser certains des coûts auxquels les Canadiens sont confrontés.

Biographies des membres du comité

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Membres du comité du Parti libéral du Canada

Ron McKinnon (président)

Ron McKinnon

Affiliation politique : Parti libéral du Canada

Circonscription : Coquitlam – Port Coquitlam (ColombieBritannique)

Élu en : 2015 et 2019

Fonction actuelle : membre du Comité permanent de la santé

Expérience des comités : Comité permanent de la santé (de 2016 à 2019) et Comité permanent de la justice (de 2017 à 2019)

Biographie

En tant que membre du Comité permanent de la justice et des droits de la personne et du Comité permanent de la santé, M. McKinnon a participé à l’élaboration de la législation concernant l’aide médicale à mourir et de la Loi sur le cannabis, en plus de participer à un certain nombre d'études concernant notamment l’assurancemédicaments, la traite des personnes, l'accès à la justice, le soutien des jurés et la résistance aux antimicrobiens.

Il a présenté le projet de loi C-224, la Loi sur les bons samaritains secourant les victimes de surdose, qui a été promulgué en mai 2017 après avoir reçu l’appui unanime de tous les partis.

Éléments à considérer

Darren Fisher

Darren Fisher

Affiliation politique : Parti libéral du Canada

Circonscription : Dartmouth – Cole Harbour (NouvelleÉcosse)

Élu en : 2015 et 2019

Fonction actuelle : secrétaire parlementaire de la ministre de la Santé

Expérience des comités : Comité permanent de l'environnement et du développement durable et Comité permanent de la défense nationale (de 2016 à 2019)

Biographie

M. Fisher a été élu au conseil régional d’Halifax en 2009 et en 2012, et ses pairs l’ont élu pour les représenter à titre de maire adjoint. Il a défendu les causes de la sensibilisation à la santé mentale, du recyclage, de l'alphabétisation, de la pauvreté et d’un régime national d'assurance-médicaments. Le 12 décembre 2019, le premier ministre l’a nommé secrétaire parlementaire de la ministre de la Santé.

Éléments à considérer
Particularité de la circonscription

Dans la proposition de valeur qu’elle a soumise dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale, la société Irving Shipbuilding s’est engagée à investir 4,52 millions de dollars dans le nouveau Centre for Ocean Ventures and Entrepreneurship (disponible en anglais seulement), situé à Dartmouth.

Mike Kelloway

Mike Kelloway

Affiliation politique : Parti libéral du Canada

Circonscription : Cape Breton—Canso (Nouvelle-Écosse)

Élu en : 2019

Fonction actuelle : membre du Comité permanent de la santé

Expérience des comités : aucune

Biographie

Avant de devenir député en 2019, M. Kelloway agissait comme administrateur de projets spéciaux au Nova Scotia Community College et comme responsable de l’innovation communautaire pour le Cap Breton et le nord-est de la Nouvelle-Écosse.

Éléments à considérer

Dr Marcus Powlowski

Dr. Marcus Powlowski

Affiliation politique : Parti libéral du Canada

Circonscription : Thunder Bay—Rainy River (Ontario)

Élu en : 2019

Fonction actuelle : membre du Comité permanent de la santé

Expérience des comités : aucune

Biographie

Dr Powlowski est un ancien urgentologue du Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay.

Pendant plusieurs années, il a travaillé comme consultant en législation sanitaire pour l'Organisation mondiale de la santé. Il a aussi participé bénévolement à un projet médical en Éthiopie.

Éléments à considérer
Particularité de la circonscription

Sonia Sidhu

Sonia Sidhu

Affiliation politique : Parti libéral du Canada

Circonscription : Brampton-Sud (Ontario)

Élue en : 2015 et 2019

Fonction actuelle : membre du Comité permanent de la santé

Expérience des comités : Comité permanent de la santé (de 2016 à ce jour), Comité permanent de la condition féminine (2018 et 2019) et Comité spécial sur l’équité salariale (2016).

Biographie

Avant de faire de la politique, Mme Sidhu a travaillé comme professionnelle de la santé pendant 18 ans. Elle est la présidente du Caucus multipartite sur le diabète. De plus, elle agit comme secrétaire générale du groupe d'amitié parlementaire CanadaInde et est membre exécutive du groupe d’amitié parlementaire CanadaPologne et du groupe d’amitié parlementaire Canada-Portugal.

Éléments à considérer
Particularités de la circonscription

Tony Van Bynen

Tony Van Bynen

Affiliation politique : Parti libéral du Canada

Circonscription : Newmarket—Aurora (Ontario)

Élu en : 2019

Fonction actuelle : membre du Comité permanent de la santé

Expérience des comités : aucune

Biographie

Avant de se lancer en politique, M. Van Bynen a fait carrière dans le secteur bancaire comme directeur de succursale pendant 30 ans. Il a été élu conseiller municipal de Newmarket en 2000, et il a été maire de Newmarket de 2006 à 2018.

Éléments à considérer
Particularités de la circonscription

Membres du comité du Parti conservateur du Canada

Matt Jeneroux (vice-président)

Matt Jeneroux

Affiliation politique : Parti conservateur du Canada

Circonscription : Edmonton Riverbed (Alberta)

Élu en : 2015 et 2019

Fonction actuelle : membre du Comité permanent de la santé

Expérience des comités : Comité permanent de la santé (2020), Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie (2018 et 2019), Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités (2018 et 2019), Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique (2016 et 2017) et Comité permanent des comptes publics (2017)

Biographie

M. Jeneroux a représenté la circonscription d’Edmonton-South West à l’Assemblée législative de l’Alberta, où il a mis en œuvre la législation sur les congés de compassion de la province. Avant d'être nommé porte-parole en matière de santé, il était le porteparole de son parti en matière de sciences. Il a travaillé par ailleurs pour la liberté d'expression sur les campus universitaires et la protection de la neutralité du Net au Canada.

Éléments à considérer

Robert Kitchen

Robert Kitchen

Affiliation politique : Parti conservateur du Canada

Circonscription : Brandon – Moose Mountain (Saskatchewan)

Élu en : 2015 et 2019

Fonctions actuelles : membre du Comité permanent de la santé et porte-parole adjoint du parti en matière de santé

Expérience des comités : vice-président du Comité des anciens combattants (2016 et 2017) et du Sous-comité sur les commotions liées aux sports du HESA (2018 et 2019), et membre du Comité permanent du patrimoine canadien (2017 et 2018).

Biographie

M. Kitchen représente la circonscription de Brandon – Moose Mountain depuis 2015. Il a été nommé récemment porte-parole adjoint du parti en matière de santé.

Éléments à considérer

Tamara Jansen

Tamara Jansen

Affiliation politique : Parti conservateur du Canada

Circonscription : Cloverdale—Langley City (ColombieBritannique)

Élue en : 2019

Fonctions actuelles : membre du Comité permanent de la santé et porte-parole adjointe du parti en matière de famille

Expérience des comités : aucune

Biographie

Avant d'être élue, Mme Jansen exploitait une entreprise agricole multinationale avec son mari.

Éléments à considéré

Len Webber

Len Webber

Affiliation politique : Parti conservateur du Canada

Circonscription : Calgary Confederation (Alberta)

Élu en : 2015 et 2019

Fonction actuelle : membre du Comité permanent de la santé

Expérience des comités : Vice-président du Comité permanent de la santé (2016 et 2017) et membre du Comité permanent de la santé (de 2016 à ce jour)

Biographie

Avant d'être élu à la Chambre des communes en 2015, M. Webber a été député à l'Assemblée législative de l'Alberta pendant 3 mandats. Il a alors exercé les fonctions de ministre des Relations autochtones, de ministre des Relations internationales et intergouvernementales, de whip adjoint du gouvernement et d’assistant parlementaire en matière d'énergie.

Éléments à considérer 

Membres du comité du Bloc québécois

Luc Thériault (vice-président)

Luc Thériault

Affiliation politique : Bloc Québécois

Circonscription : Montcalm (Québec)

Élu en : 2015 et 2019

Fonction actuelle : critique en matière de santé et d’aide médicale à mourir et critique en matière d’institutions démocratiques.

Expérience des comités : aucun

Biographie

M. Thériault a siégé au comité d'éthique de l’Hôpital MaisonneuveRosemont et du CHSLD Jeanne-Le Ber de 2000 à 2003. De 2003 à 2007, il a été député (Parti Québécois) à l'Assemblée nationale du Québec. De 2015 à 2019, il a été le leader parlementaire du Bloc Québécois à la Chambre des communes.

Éléments à considérer

Membres du comité du Nouveau parti démocratique

Don Davies (vice-président)

Don Davies

Affiliation politique : Nouveau Parti démocratique (NPD)

Circonscription : Vancouver Kingsway (ColombieBritannique)

Élu en : 2008, 2011, 2015 et 2019

Fonction actuelle : critique en matière de santé

Expérience des comités : membre du Comité permanent de la santé depuis 2015

Biographie

M. Davies représente la circonscription de Vancouver Kingsway depuis l’élection fédérale de 2008. Il a été nommé critique du NPD en matière de santé pour les 42e et 43e législatures.

Éléments à considérer

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