Analyse des états financiers

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Introduction

Les Comptes publics du Canada constituent un important rapport de reddition de comptes du gouvernement du Canada. La présente section ainsi que les autres sections du présent volume et les volumes II et III des Comptes publics du Canada fournissent des renseignements supplémentaires détaillés sur les éléments déclarés dans les états financiers consolidés vérifiés figurant à la section 2 du présent volume. Une analyse supplémentaire des résultats financiers du gouvernement se trouve dans le Rapport financier annuel du gouvernement du Canada – Exercice 2023-2024, accessible sur le site web du ministère des Finances Canada.

Les états financiers consolidés et l'analyse des états financiers ont été préparés sous la direction commune de la ministre des Finances, de la présidente du Conseil du Trésor et du receveur général du Canada. C'est le gouvernement qui est responsable de l'intégrité et de l'objectivité des états financiers consolidés ainsi que de l'analyse des états financiers. Le lecteur trouvera à la fin de la présente section un glossaire des termes et expressions utilisés dans l'analyse des états financiers.

Aperçu financier de 2024

Comptabilisation pour de futurs développements possibles

Depuis le budget de 2024, le gouvernement a constaté des passifs éventuels beaucoup plus élevés, c'est-à-dire des obligations possibles qui ont été considérées comme susceptibles de donner lieu à un paiement futur. Bien qu'il n'y ait eu aucun paiement associé à ces nouveaux passifs au cours de l'exercice 2024, le gouvernement fédéral suit les normes comptables canadiennes pour le secteur public en intégrant de manière transparente ces passifs éventuels estimés dans les résultats financiers de 2024.

En 2024, le gouvernement a enregistré des charges totalisant environ 16,4 milliards de dollars liés aux passifs éventuels au titre de revendications autochtones, dans le cadre de son engagement à résoudre les injustices passées et à renouveler sa relation avec les peuples autochtones. De plus, le gouvernement a enregistré des charges totalisant 4,7 milliards de dollars liés aux charges associées à la pandémie de COVID-19. Sans ces charges, le déficit budgétaire de 2024 aurait été d'environ 40,8 milliards de dollars.

Le budget de 2024 prévoyait des revenus de 465,1 milliards de dollars pour l'exercice se terminant en mars 2024, soutenus par des données économiques et de solides résultats concernant les revenus cumulés depuis le début de l'exercice. Les revenus pour 2024 sont inférieurs aux projections de 5,5 milliards de dollars, en raison de la baisse des revenus fiscaux, cohérente avec le ralentissement de l'économie dû à la hausse des taux d'intérêt alors que la Banque du Canada a ramené l'inflation à 2 %. Il s'agit d'un écart de 1,2 % sur un revenu total de plus de 459,5 milliards de dollars. 

Le budget de 2024 prévoyait des charges totales de 505,1 milliards de dollars pour l'exercice se terminant en mars 2024. Les charges réelles étaient supérieures de 16,3 milliards2 de dollars aux prévisions du budget de 2024, en raison principalement de deux facteurs :

L'écart concernant les charges reflète en grande partie l'évaluation et la réévaluation des actifs et des passifs par le gouvernement, comme l'exige son cadre de comptabilité d'exercice. Autrement dit, il s'agit des répercussions des opérations passées ou en prévision d'éventuels développements futurs par rapport aux nouvelles charges gouvernementales en cours d'exercice.

Paiements potentiels futurs pour régler les revendications des peuples autochtones

Le gouvernement fédéral fait progresser la réconciliation, à soutenir le droit des peuples autochtones à l'autodétermination et à corriger les injustices du passé et le racisme systémique. Depuis 2016, le gouvernement a versé plus de 60 milliards de dollars pour répondre aux revendications des Autochtones. Des efforts sont actuellement déployés pour y arriver, notamment en accordant la priorité à des négociations et à des travaux en vue de résoudre les litiges à l'amiable. Ces efforts ont contribué à l'augmentation à la fois du nombre et de la valeur des règlements au cours des dernières années.

« Les passifs éventuels peuvent se définir comme étant des obligations possibles pouvant donner lieu à des paiements futurs selon qu'un ou plusieurs événements se produisent ou pas à l'avenir. Ces événements, qui peuvent être en partie indépendants de la volonté du gouvernement, peuvent survenir dans le cours normal des activités. »

Directeur parlementaire du budget (DPB), juillet 2024

Lorsque la probabilité d'un paiement futur est considérée comme probable, et qu'il est possible d'en estimer le montant, le gouvernement comptabilise une provision pour le passif éventuel. Le gouvernement ne peut pas évaluer avec certitude quand les futurs passifs éventuels potentiels seront payés, ni même s'ils le seront, car les règlements font l'objet de négociations avec d'autres parties ou sont soumis à des décisions judiciaires.

« Au 31 mars 2023, le montant total de la provision pour passifs éventuels s'élève à 76 milliards de dollars. Ce montant a considérablement augmenté ces dernières années, soit en moyenne d'environ 30 % par année depuis 2016. »

DPB, juillet 2024

Dans le cadre de son engagement à résoudre les injustices du passé en accélérant la résolution des revendications autochtones, le gouvernement a comptabilisé des charges de 17,8 milliards de dollars en 2024, dont 16,4 milliards de dollars en lien avec des passifs éventuels au titre de revendications autochtones. Le reste de ces charges représente des paiements de règlement qui n'ont pas auparavant été comptabilisés comme charges.

Mesures de soutien d'urgence pendant la pandémie pour la population canadienne et les petites entreprises

Pendant la pandémie, le gouvernement a assuré une prestation de programmes sans précédent pour apporter du soutien aux personnes et aux entreprises les plus durement touchées et leur permettre de surmonter la récession causée par la COVID-19. Le gouvernement a assuré un approvisionnement national en vaccins essentiels pour rouvrir l'économie dès que possible. La Prestation canadienne de la relance économique a apporté un soutien financier aux Canadiennes et aux Canadiens sur le marché du travail et aux travailleuses et travailleurs autonomes qui ont été directement touchés par la COVID-19 durant les restrictions sanitaires. Le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes a permis de fournir des prêts sans intérêt et partiellement remboursables à près de 900 000 petites entreprises et organismes sans but lucratif. Le gouvernement fédéral a soutenu les Canadiennes et les Canadiens au moment où ils en avaient le plus besoin.

Ce soutien a été vital pour assurer la résilience et la relance économiques remarquables du Canada, et il a bien sûr entraîné des coûts financiers importants. Bien qu'ils soient en grande partie derrière nous, on constate une réduction du montant des coûts hérités de la pandémie. En 2024, le gouvernement a comptabilisé une dépréciation de 1,2 milliard de dollars par l'Agence de la santé publique du Canada pour les vaccins et les produits thérapeutiques expirés liés à la COVID-19. De plus, une provision de 3,5 milliards de dollars a été comptabilisée en 2024 pour les prêts et les créances liées au soutien d'urgence qui a permis à la main-d'œuvre et aux entreprises canadiennes de surmonter la récession causée par la pandémie. Le gouvernement a recours à une approche ferme mais équitable pour récupérer les fonds publics utilisés pendant la pandémie dans les cas où l'on s'attend à un remboursement. Cette provision sera rajustée au besoin à mesure que de nouveaux renseignements sur les remboursements deviendront disponibles.

Analyse

Contexte économique1

L'économie canadienne s'est montrée résiliente face aux conditions mondiales difficiles dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et face aux hausses rapides et substantielles des taux d'intérêt. Le Canada a évité la récession à laquelle s'attendaient de nombreux prévisionnistes. Le PIB réel a augmenté de 1,5 % en 2023, après une forte croissance de 4,2 % en 2022. À la fin de 2023, le PIB réel se situait à 6,4 % au-dessus des niveaux de 2019, ce qui représente la deuxième relance la plus rapide parmi les économies du G7, derrière les États-Unis.

La création d'emplois a ralenti en 2023, mais elle est restée solide. En 2023, 475 000 Canadiennes et Canadiens de plus ont trouvé un emploi, soit une baisse par rapport à l'augmentation de 750 000 emplois en 2022. Cette hausse de l'emploi a été dépassée par une augmentation importante de la population active attribuable à une forte croissance démographique. Combiné au ralentissement de la demande de main-d'œuvre, cela a contribué à une hausse du taux de chômage par rapport à son plus bas niveau depuis de nombreuses décennies. Après avoir atteint un creux d'environ 5 % à l'été 2022, le taux de chômage a augmenté à 5,4 % en moyenne en 2023, et plus récemment à 6,5 % en octobre 2024. Bien que l'embauche ait ralenti, ce ralentissement n'a pas occasionné de mises à pied importantes. Par ailleurs, la croissance des salaires a dépassé l'inflation pendant 20 mois consécutifs en date de septembre 2024. En moyenne, les salaires réels, c'est-à-dire les salaires après la prise en compte de l'inflation, sont maintenant plus élevés qu'ils ne l'étaient juste avant la pandémie, en hausse d'environ 5,0 % depuis 2019.

Le Canada a également réalisé des progrès substantiels dans la réduction de l'inflation en 2023. L'inflation est passée de 5,9 % au début de l'année à 3,4 % à la fin de 2023. Depuis, elle est revenue dans la fourchette cible de 2 % de la Banque du Canada en août 2024, après 41 mois consécutifs au-dessus de celle-ci. De plus, l'inflation s'établissait à 1,6 % en septembre 2024, le plus bas taux d'inflation depuis février 2021. Les principaux facteurs à l'origine de la poussée initiale de l'inflation se sont atténués. La baisse des prix de l'énergie et l'apaisement des tensions dans les chaînes d'approvisionnement mondiales ont contribué à réduire l'inflation globale. La hausse des coûts d'emprunt a également commencé à refroidir la demande intérieure après une série de fortes hausses des taux d'intérêt par la Banque du Canada. Néanmoins, les pressions sous-jacentes sur les prix et le taux d'inflation du logement sont demeurés élevés tout au long de 2023.

Alors que l'inflation était supérieure à la fourchette cible en 2023, la Banque du Canada a relevé son taux directeur à trois reprises au cours de l'année, pour passer de 4,25 % au début de l'année à 5,0 % en juillet 2023. Il s'agit du taux directeur le plus élevé depuis 2001. Depuis, tandis que l'inflation continue de baisser et que l'activité économique ralentit, la Banque du Canada est devenue la première banque centrale du G7 à commencer à normaliser sa politique lorsqu'elle a réduit son taux directeur de 25 points de base en juin 2024. Cette décision a été suivie de deux autres baisses de la même ampleur lors des réunions de juillet et de septembre, ainsi que d'une baisse plus importante de 50 points de base en octobre, portant le taux directeur à 3,75 %.

Après avoir bondi en 2022 à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les prix des produits de base ont baissé tout au long de 2023, grâce à la dissipation des perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales. Combinée à l'atténuation des pressions sur les prix intérieurs et au ralentissement de la croissance du PIB réel, cette situation a donné lieu en 2023 à une hausse plus modeste du PIB nominal, la mesure la plus large de l'assiette fiscale, à savoir une hausse de 2,9 %, après deux années de croissance à deux chiffres.

Jusqu'à présent en 2024, l'économie canadienne continue d'afficher une meilleure performance que prévu et est en voie de réaliser un atterrissage en douceur. L'inflation continue de baisser, et les bilans des entreprises et des ménages demeurent relativement sains malgré des taux d'intérêt toujours élevés et un ralentissement du marché du travail.

Pour l'avenir, les prévisionnistes s'attendent à ce que l'inflation demeure autour de la cible de 2 %, ce qui pourrait donner à la Banque du Canada de la marge de manœuvre pour réduire davantage les taux d'intérêt, bien qu'à un niveau supérieur à leur creux d'avant la pandémie. La croissance du PIB réel devrait rester modérée au second semestre de 2024 avant de rebondir en 2025 et au-delà, pour suivre une croissance conforme à la capacité de l'économie à environ 2 %.

Le gouvernement mène régulièrement des enquêtes auprès d'économistes du secteur privé pour connaître leurs points de vue sur l'économie afin d'évaluer et de gérer les risques. Depuis 1994, le gouvernement fonde sa planification économique et budgétaire sur les résultats de ces enquêtes, ce qui confère un élément d'indépendance à ses prévisions budgétaires.

Tableau 1Moyenne des prévisions du secteur privé
(en pourcentage)

  2022 2023 2024 2025
Croissance du PIB réel
Budget de 2023 3,4 0,3 1,5 2,3
Budget de 2024 3,8 1,1 0,7 1,9
Données réelles 4,2 1,5
Croissance du PIB nominal
Budget de 2023 11,0 0,9 3,6 4,3
Budget de 2024 11,8 2,7 3,8 3,9
Données réelles 12,4 2,9
Taux des bons du Trésor à 3 mois
Budget de 2023 2,4 4,4 3,3 2,6
Budget de 2024 2,3 4,8 4,5 3,1
Données réelles 2,3 4,8
Taux des obligations du gouvernement à 10 ans
Budget de 2023 2,8 3,0 2,9 3,0
Budget de 2024 2,8 3,3 3,3 3,2
Données réelles 2,8 3,3
Taux de chômage
Budget de 2023 5,3 5,8 6,2 6,0
Budget de 2024 5,3 5,4 6,3 6,3
Données réelles 5,3 5,4
Inflation de l'indice des prix à la consommation
Budget de 2023 6,8 3,5 2,1 2,1
Budget de 2024 6,8 3,9 2,5 2,1
Données réelles 6,8 3,9

Le solde budgétaire

Le solde budgétaire, ou excédent ou déficit lié aux activités annuel, représente l'écart entre les revenus et les charges totales du gouvernement au cours d'un exercice. Il s'agit de l'une des principales mesures de la performance financière annuelle du gouvernement. Le gouvernement a affiché un déficit lié aux activités annuel de 61,9 milliards de dollars en 2024, comparativement à un déficit de 35,3 milliards de dollars en 2023.

Le déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes représente la différence entre les revenus et les charges du gouvernement, excluant les pertes actuarielles nettes. Puisqu'elle exclut l'incidence des variations de la valeur des obligations et des actifs du gouvernement au titre des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants enregistrés au cours d'exercices précédents, cette mesure vise à donner une idée plus précise des résultats des opérations du gouvernement au cours de l'exercice en cours. Le déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes s'établissait à 54,4 milliards de dollars en 2024, comparativement à 25,7 milliards de dollars en 2023.

Le graphique qui suit illustre l'évolution du solde budgétaire du gouvernement depuis 1984, ainsi que le solde budgétaire avant les pertes actuarielles nettes depuis 2009. Pour faciliter la comparaison des résultats au fil du temps et entre les administrations, le solde budgétaire et ses composantes sont exprimés en pourcentage du PIB. En 2024, le déficit lié aux activités annuel représentait 2,1 % du PIB, comparativement à 1,2 % du PIB au cours de l'exercice précédent. Le déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes représentait 1,9 % du PIB, comparativement à 0,9 % du PIB au cours de l'exercice précédent.

Excédent/déficit lié aux activités annuel

(en pourcentage du PIB)

Note 1: En 2018, le gouvernement a appliqué rétroactivement un changement dans sa méthode de calcul des taux d'actualisation utilisés pour évaluer ses obligations au titre des régimes de retraite non capitalisés. Les résultats budgétaires pour la période allant de 2009 à 2017 ont été redressés pour tenir compte de ce changement. Les données redressées pour la période antérieure à l'exercice 2009 ne sont pas disponibles.

Excédent/déficit lié aux activités annuel. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
Description de l'image

Tableau 2Excédent/déficit lié aux activités annuel
(en pourcentage du PIB)

Exercice Excédent/déficit annuel Excédent/déficit annuel avant les pertes actuarialles nettesLien vers la note 1 du tableau 2
1984 (négatif 7,7)  
1985 (négatif 8,0)  
1986 (négatif 6,7)  
1987 (négatif 5,7)  
1988 (négatif 5,1)  
1989 (négatif 4,5)  
1990 (négatif 4,3)  
1991 (négatif 4,9)  
1992 (négatif 4,6)  
1993 (négatif 5,4)  
1994 (négatif 5,2)  
1995 (négatif 4,6)  
1996 (négatif 3,6)  
1997 (négatif 1,0)  
1998 0,3  
1999 0,6  
2000 1,4  
2001 1,8  
2002 0,7  
2003 0,6  
2004 0,7  
2005 0,1  
2006 0,9  
2007 0,9  
2008 0,6  
2009 (négatif 0,6) 0,0
2010 (négatif 3,6) (négatif 3,1)
2011 (négatif 2,1) (négatif 1,7)
2012 (négatif 1,6) (négatif 1,1)
2013 (négatif 1,2) (négatif 0,5)
2014 (négatif 0,4) 0,6
2015 0,0 0,4
2016 (négatif 0,1) 0,4
2017 (négatif 0,9) (négatif 0,4)
2018 (négatif 0,9) (négatif 0,4)
2019 (négatif 0,6) (négatif 0,3)
2020 (négatif 1,7) (négatif 1,2)
2021 (négatif 14,8) (négatif 14,1)
2022 (négatif 3,6) (négatif 3,2)
2023 (négatif 1,2) (négatif 0,9)
2024 (négatif 2,1) (négatif 1,9)

Les revenus ont augmenté de 11,7 milliards de dollars (2,6 %) par rapport à l'exercice précédent, reflétant principalement une augmentation des revenus tirés de l'impôt sur le revenu des particuliers et de la taxe sur les produits et services (TPS), soutenue par un marché du travail dynamique et la vigueur des dépenses de consommation. Cette augmentation a été compensée par une baisse des revenus fiscaux tirés de l'impôt des sociétés et de l'impôt des non-résidents – total des rentrées d'impôt sur le revenu en baisse de 2,3 milliards de dollars (0,7 %).

Les charges totales ont augmenté de 38,3 milliards de dollars (7,9 %) par rapport à l'exercice précédent. Les charges de programmes excluant les pertes actuarielles nettes ont augmenté de 28,1 milliards de dollars (6,4 %), principalement en raison d'une augmentation des paiements de transfert versés aux particuliers, surtout les prestations aux personnes âgées, de la croissance prévue par la loi des transferts aux provinces, aux territoires et aux municipalités, ainsi que d'autres charges, y compris les provisions pour prêts non récupérés et les prestations d'aide fournies pendant la pandémie de COVID-19. Ces augmentations ont été compensées en partie par la baisse des autres paiements de transfert.

Les pertes actuarielles nettes ont diminué de 2,1 milliards de dollars (22,2 %), par rapport à l'exercice précédent, principalement en raison de l'amortissement des gains actuariels réalisés en 2023.

Les frais de la dette publique ont augmenté de 12,3 milliards de dollars (35,2 %), par rapport à l'exercice précédent, principalement en raison d'une augmentation du taux d'intérêt effectif moyen sur la dette portant intérêt, compensée par la baisse des ajustements au titre de l'indice des prix à la consommation sur les obligations à rendement réel.

Tableau 3Aperçu financier de 2024
(en millions de dollars)

  2024 2023
État consolidé des résultats
Revenus 459 549 447 815
Charges
Charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 466 663 438 555
Frais de la dette publique 47 273 34 955
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 513 936 473 510
Déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes (négatif 54 387) (négatif 25 695)
Pertes actuarielles nettes (négatif 7 489) (négatif 9 627)
Déficit lié aux activités annuel (négatif 61 876) (négatif 35 322)
Pourcentage du PIB (2,1 %) (1,2 %)
État consolidé de la situation financière
Passifs
Créditeurs et charges à payer 264 056 259 440
Dette portant intérêt 1 745 489 1 616 753
Comptes d'opérations de change passif 44 106 44 151
Dérivés 4 131 4 689
Total des passifs 2 057 782 1 925 033
Actifs financiers 705 028 642 276
Dette nette (négatif 1 352 754) (négatif 1 282 757)
Actifs non financiers 116 603 109 744
Déficit accumulé (négatif 1 236 151) (négatif 1 173 013)
Pourcentage du PIB 42,1 % 41,1 %

Déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes

Des pertes et des gains actuariels découlent de la réévaluation annuelle des obligations existantes du gouvernement au titre des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants, ainsi que des écarts entre les rendements prévus et réels des actifs des régimes de retraite. La mesure de ces obligations et le rendement prévu des actifs des régimes de retraite impliquent l'utilisation exhaustive d'estimations et d'hypothèses sur les événements et les circonstances futurs, comme les taux d'actualisation, l'inflation future, le rendement des investissements, l'augmentation générale des salaires, la composition de l'effectif, les taux de retraite et les taux de mortalité. En particulier, la valeur des obligations non capitalisées est sensible à la variation des taux d'intérêt à court et à long terme, lesquels sont utilisés pour estimer la valeur des paiements des avantages futurs en dollars d'aujourd'hui. Les obligations au titre des prestations non capitalisées sont actualisées en fonction des taux d'intérêt au comptant des obligations du gouvernement du Canada à la fin de l'exercice (le 31 mars), qui peuvent fluctuer considérablement d'une année à l'autre, ce qui donne lieu au transfert de pertes et de gains actuariels au solde budgétaire.

Même si ces ajustements et réévaluations sont un élément important de la présentation d'un portrait exact de l'état consolidé de la situation financière du gouvernement à un moment donné, ils peuvent aussi entraîner des fluctuations importantes du solde budgétaire, ce qui peut rendre les états financiers et les projections budgétaires du gouvernement moins utiles et moins faciles à comprendre, y compris pour mesurer l'incidence à court terme des dépenses du gouvernement et des choix fiscaux sur l'économie.

Le déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes isole l'incidence des ajustements et des nouvelles mesures des régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants précédemment enregistrés et montre plus clairement les activités opérationnelles prévues et réelles du gouvernement au cours d'une période comptable, ce qui améliore la transparence et la responsabilisation.

Élimination des intérêts sur les prêts d'études canadiens

En 2023, le gouvernement a décidé d'éliminer définitivement les intérêts sur tous les prêts d'études canadiens, à compter du 1er avril 2023. Ces prêts bénéficiaient déjà d'une suspension temporaire des intérêts pour une période de deux ans. Le changement a été adopté sous l'égide de la Loi d'exécution de l'énoncé économique de l'automne 2022, qui a reçu la sanction royale le 15 décembre 2022.

L'élimination d'intérêts par le gouvernement dans le cadre de cette restructuration représente une condition avantageuse importante accordée aux emprunteurs. Selon la politique comptable du gouvernement, les prêts restructurés avec des conditions de faveur significatives sont constatés au moment de la restructuration, avec une charge associée aux charges de paiement de transfert.

Lors de la préparation des états financiers consolidés au 31 mars 2024, la date de restructuration de ces prêts a été analysée plus en détail. Le jugement professionnel a été exercé pour déterminer si la condition avantageuse des prêts aurait dû être comptabilisée au cours de l'exercice précédent. Cela correspondrait à la période au cours de laquelle la décision a été prise par le gouvernement et à laquelle la Loi fédérale sur les prêts aux étudiants a été modifiée. Le gouvernement a enregistré la charge en 2024, mais si cette charge de paiements de transfert avait été comptabilisée en 2023, elle aurait augmenté le déficit lié aux activités annuel de cette année-là de 3,2 milliards de dollars et réduit le déficit lié aux activités annuel de 2024 de 3,3 milliards de dollars.

Revenus

Les recettes du gouvernement comprennent les produits reçus ou à recevoir des opérations avec contrepartie, comme les ventes de biens et de services, et des opérations sans contrepartie, comme les recettes fiscales, dont le montant des recettes gagnées n'est pas aussi facilement observable au cours de l'exercice. En raison de la nature des recettes fiscales, leur mesure comporte généralement une plus grande source d'incertitude. Dans l'élaboration des meilleures estimations du gouvernement, la méthodologie pour estimer les recettes fiscales intègre des évaluations et des réévaluations de déclarations de revenus produites après la fin de l'année, ainsi que des estimations des montants qui n'ont pas encore été évalués et réévalués en fonction des liquidités reçues et qui se rapportent à l'exercice clos le 31 mars.

Les revenus fédéraux peuvent être répartis dans cinq catégories principales : les impôts sur le revenu, les autres taxes et droits, les revenus au titre des cotisations d'assurance-emploi, les produits issus de la tarification de la pollution et les autres revenus.

Dans la catégorie des impôts sur le revenu, les rentrées d'impôt sur le revenu des particuliers constituent la plus importante source de revenus fédéraux; elles représentaient 47,4 % du total des revenus en 2024 (en hausse par rapport à 46,4 % en 2023). L'impôt sur le revenu des sociétés constitue la deuxième source de revenus en importance; en 2024, il représentait 17,9 % du total des revenus (en baisse par rapport à 21,0 % en 2023). Les rentrées d'impôt sur le revenu des non-résidents sont une source de revenus moins importante, ne représentant que 2,7 % du total des revenus en 2024 (en baisse par rapport à 2,9 % en 2023).

Les autres taxes et droits se composent des revenus tirés de la TPS, des taxes sur l'énergie, des droits de douane à l'importation et d'autres taxes et droits d'accise. La plus grande composante de cette catégorie, les revenus tirés de la TPS, représentait 11,2 % de l'ensemble des revenus fédéraux en 2024 (en hausse par rapport à 10,3 % en 2023). Les autres composantes des autres taxes et droits représentaient 3,9 % du total des revenus fédéraux (en baisse par rapport à 4,1 % en 2023).

Les revenus d'assurance-emploi représentaient 6,4 % du total des revenus fédéraux en 2024 (en hausse par rapport à 6,0 % en 2023).

Les produits issus de la tarification de la pollution en provenance du cadre fédéral sur la tarification de la pollution représentaient 2,3 % du total des revenus fédéraux en 2024 (en hausse par rapport à 1,8 % en 2023). Tous les produits directs provenant du système fédéral de tarification du carbone sont restitués aux administrations où ils ont été perçus, en vertu de la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre.

D'autres revenus sont composés de trois composantes générales : le revenu net de sociétés d'État entreprises et autres entreprises publiques; d'autres revenus de programmes tirés de la vente de biens et de services, et d'autres revenus divers; et les revenus des opérations de change et les revenus de placements. D'autres revenus représentaient 8,1 % du total des revenus fédéraux en 2024 (en hausse par rapport à 7,5 % en 2023).

Composition des revenus pour 2024

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %.

Composition des revenus pour 2024. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
Description de l'image

Tableau 4Composition des revenus pour 2024

Revenus Pourcentage
Impôt sur le revenu des particuliers 47,4
Impôt sur le revenu des sociétés 17,9
Impôt sur le revenu des non-résidents 2,7
TPS 11,2
Autres taxes et droits (TPS excluse) 3,9
Redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 2,3
Cotisations d'assurance-emploi 6,4
Autres revenus 8,1

Tarification de la pollution par le carbone

La Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre établit le cadre du système fédéral de tarification de la pollution par le carbone. Depuis 2019, il n'est plus gratuit de polluer n'importe où au Canada, et les gouvernements provinciaux et territoriaux ont été en mesure de concevoir et de mettre en œuvre leurs propres systèmes de tarification de la pollution par le carbone afin de respecter les normes de rigueur nationales minimales, ou la « norme » fédérale. Le système fédéral de tarification de la pollution s'applique aux provinces et aux territoires qui l'ont demandé ou qui ont décidé de ne pas mettre en œuvre un système répondant à la norme.

Le système fédéral de tarification comprend deux parties :

Une des parties ou les deux combinées peuvent s'appliquer dans une province ou à un territoire.

Le système fédéral de tarification de la pollution est sans incidence sur les revenus au fil du temps pour le gouvernement fédéral. Tous les produits directs provenant du système fédéral sont restitués à la province ou le territoire où ils ont été perçus.

Le système fédéral de tarification de la pollution contribue à rendre la vie abordable en remettant de l'argent aux familles grâce à la Remise canadienne sur le carbone (anciennement l'incitatif à agir pour le climat) dans les provinces où la redevance fédérale sur les combustibles s'applique – Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador. Plus de 90 % des produits de la redevance sur les combustibles dans ces provinces sont utilisés pour soutenir directement les familles, par l'intermédiaire de la Remise canadienne sur le carbone, qui est envoyée trimestriellement par dépôt direct ou par chèque. Huit ménages sur dix reçoivent plus d'argent qu'ils n'en payent, étant donné le fonctionnement du système fédéral de tarification de la pollution par le carbone, les ménages à faible revenu profitant le plus de la remise.

Les produits restants sont remis aux agriculteurs, aux petites et moyennes entreprises et aux gouvernements autochtones par d'autres mécanismes fédéraux.

Au Yukon et au Nunavut, les produits de la redevance fédérale sur les combustibles sont remis directement aux gouvernements territoriaux, qui peuvent les utiliser à leur gré.

L'historique des produits issus de la tarification fédérale de la pollution et le retour des produits issus de la tarification de la pollution sont indiqués dans le tableau suivant.

Tableau 5Produits issus de la tarification de la pollution
(en milliards de dollars)

  Exercice financierLien vers la note 1 du tableau 5
  2019 2020 2021 2022 2023 2024
Revenus
Produits issus de la tarification de la pollution à retourner aux particuliers
Annuel 2,7 4,4 6,3 8,0 10,5
Cumulatif 2,7 7,0 13,4 21,4 31,9
Charges
Produits issus de la tarification de la pollution retournés aux particuliersLien vers la note 2 du tableau 5
Annuel 0,7 2,6 4,7 3,8 7,0 9,9
Cumulatif 0,7 3,3 8,0 11,8 18,8 28,6

L'écart entre les revenus cumulatifs de tarification de la pollution (produits) et les charges (le retour des produits) devrait diminuer fortement au cours des deux prochaines années, la majorité des remises étant effectuées par l'intermédiaire du mécanisme de la Remise canadienne sur le carbone pour les petites entreprises à l'exercice 2025.

Pour de plus amples renseignements sur les produits de la tarification de la pollution, veuillez consulter la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre : Rapport annuel au parlement.

Revenus comparés à ceux de 2023

Le total des revenus s'élevait à 459,5 milliards de dollars en 2024, en hausse de 11,7 milliards de dollars (2,6 %) comparativement à 2023. Dans le tableau qui suit, les revenus de 2024 sont comparés à ceux de 2023.

Tableau 6Revenus
(en millions de dollars)

  2024 2023 Variation
$ %
Revenus d'impôt sur le revenu
Particuliers 217 696 207 872 9 824 4,7
Sociétés 82 468 93 945 (négatif 11 477) (négatif 12,2)
Non-résidents 12 541 13 187 (négatif 646) (négatif 4,9)
Total 312 705 315 004 (négatif 2 299) (négatif 0,7)
Autres taxes et droits
Taxes sur les produits et services 51 416 45 962 5 454 11,9
Taxes sur l'énergie 5 599 5 657 (négatif 58) (négatif 1,0)
Droits de douane à l'importation 5 571 6 057 (négatif 486) (négatif 8,0)
Autres taxes et droits d'accise 6 829 6 548 281 4,3
Total 69 415 64 224 5 191 8,1
Cotisations d'assurance-emploi 29 560 26 914 2 646 9,8
Produits issus de la tarification de la pollution 10 503 8 041 2 462 30,6
Autres revenus 37 366 33 632 3 734 11,1
Total des revenus 459 549 447 815 11 734 2,6

Le ratio des revenus – exprimé en pourcentage du PIB  sert à comparer le total des revenus fédéraux à la taille de l'économie. La modification des taux d'imposition prévus par la loi et l'évolution des conditions économiques influent sur ce ratio. Celui-ci s'est établi à 15,7 % en 2024 (même niveau qu'en 2023).

Ratio des revenus

(revenus en pourcentage du PIB)

Ratio des revenus. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 7Ratio des revenus
(revenus en pourcentage du PIB)

Exercice Pourcentage
1999 17,6
2000 17,5
2001 17,6
2002 16,1
2003 16,0
2004 16,0
2005 16,0
2006 15,8
2007 16,0
2008 15,6
2009 14,3
2010 14,0
2011 14,4
2012 13,9
2013 13,9
2014 14,2
2015 14,0
2016 14,7
2017 14,4
2018 14,5
2019 14,9
2020 14,4
2021 14,3
2022 16,3
2023 15,7
2024 15,7

Charges

Selon les principes de comptabilité d'exercice du gouvernement, les charges sont constatées lorsqu'elles sont engagées, plutôt que lorsque les sommes associées sont versées. Pour certains types de charges, ces principes nécessitent l'utilisation de techniques d'estimation et d'hypothèses concernant les résultats futurs, comme le recouvrement des prêts et des créances tels qu'ils sont reflétés dans les provisions pour risque de crédit, le coût des pensions et autres avantages futurs gagnés par les employés au cours de l'exercice, et les pertes potentielles au titre de litiges et d'autres réclamations. Les montants constatés s'expliquent par les meilleures estimations du gouvernement, fondées sur les circonstances et l'information disponible jusqu'au moment où les états financiers sont finalisés.

Les charges fédérales peuvent se répartir en quatre catégories principales : les paiements de transfert, qui représentent la plus grande partie du total des dépenses fédérales, les autres charges, les frais de la dette publique et les pertes actuarielles nettes.

Les paiements de transfert sont répartis en cinq catégories :

Les autres charges, qui représentent les charges de fonctionnement des 135 ministères, organismes, sociétés d'État consolidées et autres entités du gouvernement, correspondaient à 26,9 % du total des charges en 2024 (en hausse par rapport à 26,8 % en 2023).

Les frais de la dette publique représentaient 9,1 % du total des charges en 2024 (en hausse par rapport à 7,2 % en 2023).

Les pertes actuarielles nettes représentaient le 1,4 % restant du total des charges en 2024, en baisse par rapport à 2,0 % en 2023.

Composition des charges pour 2024

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %.

Composition des charges pour 2024. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 8Composition des charges pour 2024

Charges Pourcentage
Principaux transferts aux particuliers, incluant le soutien au revenu lié à la COVID-19 pour les travaileurs 23,1
Principaux transferts à d'autres paliers de gouvernement 19,2
Retour des produits issus de la tarification de la pollution 1,9
Autres paiements de transfert et Subvention salariale d'urgence du Canada 18,5
Pertes actuarielles nettes 2,0
Autres charges 26,9
Frais de la dette publique 9,1

Comparaison des charges à celles de 2023

Le total des charges a atteint 521,4 milliards de dollars en 2024, en hausse de 38,3 milliards de dollars (7,9 %) par rapport à 2023. Le tableau qui suit compare le total des charges de 2024 à celui de 2023.

Tableau 9Charges
(en millions de dollars)

  2024 2023 Variation
$ %
Paiements de transfert
Principaux paiements de transfert aux particuliers
Prestations aux aînés 76 036 69 392 6 644 9,6
Assurance-emploi et mesures de soutien 23 130 21 836 1 294 5,9
Prestations pour enfants 26 339 24 553 1 786 7,3
Soutien au revenu lié à la COVID-19 pour les travailleurs (négatif 4 838) (négatif 3 544) (négatif 1 294) 36,5
Total 120 667 112 237 8 430 7,5
Principaux paiements de transfert à d'autres paliers de gouvernement
Transferts canadiens en matière de santé et de programmes sociaux 65 848 63 079 2 769 4,4
Accords fiscaux et autres transferts 34 325 27 705 6 620 23,9
Total 100 173 90 784 9 389 10,3
Retour des produits issus de la tarification de la pollution 9 858 6 996 2 862 40,9
Subvention salariale d'urgence du Canada (négatif 420) (négatif 257) (négatif 163) 63,4
Autres paiements de transfert 96 371 99 199 (négatif 2 828) (négatif 2,9)
Total des paiements de transfert 326 649 308 959 17 690 5,7
Autres charges, excluant les pertes actuarielles nettes 140 014 129 596 10 418 8,0
Total des charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 466 663 438 555 28 108 6,4
Frais de la dette publique 47 273 34 955 12 318 35,2
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 513 936 473 510 40 426 8,5
Pertes actuarielles nettes 7 489 9 627 (négatif 2 138) (négatif 22,2)
Total des charges 521 425 483 137 38 288 7,9

Le ratio des charges – exprimé en pourcentage du PIB – sert à comparer le total des charges fédérales à la taille de l'économie. Ce ratio est influencé par les mesures stratégiques, l'évolution des conditions économiques et les fluctuations des taux d'intérêt. Il s'établissait à 17,8 % en 2024 (en hausse par rapport à 16,9 % en 2023), ce qui s'explique en grande partie par la croissance prévue par la loi des transferts et par l'augmentation des investissements dans des domaines prioritaires tels que les soins de santé, ainsi que par des taux d'intérêt plus élevés. 

Ratio des charges

(charges en pourcentage du PIB)

Ratio des charges. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 10Ratio des charges
(charges en pourcentage du PIB)

Exercice Charges des programmes Frais de la dette publique
1999 12,4 4,6
2000 11,8 4,3
2001 11,8 4,0
2002 11,9 3,5
2003 12,3 3,1
2004 12,4 2,9
2005 13,4 2,6
2006 12,5 2,4
2007 12,7 2,3
2008 12,8 2,1
2009 13,2 1,7
2010 15,9 1,7
2011 14,7 1,7
2012 13,8 1,6
2013 13,7 1,4
2014 13,3 1,3
2015 12,8 1,2
2016 13,7 1,1
2017 14,2 1,0
2018 14,4 1,0
2019 14,4 1,0
2020 15,1 1,1
2021 28,1 0,9
2022 18,9 1,0
2023 15,7 1,2
2024 16,2 1,6

Comparaison des résultats réels aux projections du budget

Comparaison au plan budgétaire d'avril 2024

Le déficit de 61,9 milliards de dollars enregistré en 2024 était de 21,8 milliards de dollars supérieur au déficit de 40,0 milliards prévu dans le budget fédéral présenté en avril 2024.

Tableau 11Comparaison des résultats de 2024 au plan budgétaire d'avril 2024
(en millions de dollars)

  Projection Données réelles Différence
Revenus 465 055 459 549 (négatif 5 506)
Charges
Charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 450 292 466 663 16 371
Frais de la dette publique 47 234 47 273 39
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 497 526 513 936 16 410
Déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes (négatif 32 471) (négatif 54 387) (négatif 21 916)
Pertes actuarielles nettes (négatif 7 556) (négatif 7 489) 67
Déficit lié aux activités annuel (négatif 40 027) (négatif 61 876) (négatif 21 849)

Comparaison au plan budgétaire mars 2023

Le déficit budgétaire de 61,9 milliards de dollars enregistré en 2024 était de 21,8 milliards de dollars supérieur au déficit de 40,1 milliards de dollars projeté pour 2024 dans le budget fédéral de mars 2023.

Les revenus ont été supérieurs de 2,8 milliards de dollars (0,6 %) aux prévisions du budget de mars 2023, en raison des autres revenus et des revenus tirés des cotisations d'assurance-emploi plus élevés.

Par rapport aux montants prévus dans le budget de mars 2023, le total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes, a été supérieur de 23,4 milliards de dollars (4,8 %), sa composante des charges de programmes a été supérieure de 20,1 milliards de dollars, et celle des frais de la dette publique, supérieure de 3,4 milliards de dollars.

Tableau 12Comparaison des résultats de 2024 au plan budgétaire mars 2023
(en millions de dollars)

  ProjectionLien vers la note 1 du tableau 12 Données réelles Différence
Revenus
Revenus d'impôt sur le revenu 312 944 312 705 (négatif 239)
Autres taxes et droits 70 796 69 415 (négatif 1 381)
Cotisations d'assurance-emploi 28 218 29 560 1 342
Produits issus de la tarification de la pollution 10 127 10 503 376
Autres revenus 34 692 37 366 2 674
Total des revenus 456 777 459 549 2 772
Charges
Charges de programmes
Principaux paiements de transfert aux particuliers 125 742 120 667 (négatif 5 075)
Principaux paiements de transfert à d'autres paliers de gouvernement 100 119 100 173 54
Retour des produits issus de la tarification de la pollution 11 174 9 858 (négatif 1 316)
Charges de programmes directes
Subvention salariale d'urgence du Canada (négatif 420) (négatif 420)
Autres paiements de transfert 85 846 96 371 10 525
Autres charges, excluant les pertes actuarielles nettes 123 732 140 014 16 282
Total des charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 446 613 466 663 20 050
Frais de la dette publique 43 881 47 273 3 392
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 490 494 513 936 23 442
Déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes (négatif 33 717) (négatif 54 387) (négatif 20 670)
Pertes actuarielles nettes (négatif 6 383) (négatif 7 489) (négatif 1 106)
Déficit lié aux activités annuel (négatif 40 100) (négatif 61 876) (négatif 21 776)

Déficit accumulé

Le déficit accumulé désigne l'écart entre le total des passifs du gouvernement et le total de ses actifs. Il se compose du déficit accumulé lié aux activités et des gains et pertes de réévaluation accumulés.

Les gains et les pertes de réévaluation représentent les gains et les pertes non réalisés en raison des changements à la juste valeur des dérivés et de certains autres instruments financiers détenus par le gouvernement, à l'exclusion des gains et des pertes dus aux variations des taux de change, qui sont imputés directement au solde budgétaire. La juste valeur des dérivés présentée dans les états financiers du gouvernement représente les montants estimés que le gouvernement recevrait ou paierait, selon les conditions du marché, si les accords étaient résiliés au 31 mars. Le gouvernement a recours à des dérivés, comme des accords de swap et des contrats à terme sur devises, pour gérer les risques financiers et, en règle générale, il conserve ces accords jusqu'à leur échéance.

Les gains et les pertes nets de réévaluation comprennent également les autres éléments du résultat global déclarés par les sociétés d'État entreprises et les autres entreprises publiques. Les autres éléments du résultat global se composent de certains gains et pertes non réalisés sur les instruments financiers des sociétés d'État et de gains et pertes actuariels liés à leurs régimes de retraite et autres avantages futurs des employés.

Le gouvernement a commencé à prendre en compte les gains et les pertes de réévaluation en 2023 à la suite de l'adoption d'une nouvelle série de normes sur les instruments financiers publiée par le Conseil sur la comptabilité dans le secteur public. Conformément à ces normes, les gains et pertes de réévaluation ne sont pas inclus dans le solde budgétaire annuel du gouvernement et sont plutôt comptabilisés directement dans le déficit accumulé.

Tableau 13Déficit accumulé
(en millions de dollars)

  2024 2023 Différence
Déficit accumulé au début de l'exercice (négatif 1 173 013) (négatif 1 142 538) (négatif 30 475)
Déficit lié aux activités annuel (négatif 61 876) (négatif 35 322) (négatif 26 554)
(Pertes) gains de réévaluation nets de l'exercice (négatif 1 262) 4 847 (négatif 6 109)
Déficit accumulé à la fin de l'exercice (négatif 1 236 151) (négatif 1 173 013) (négatif 63 138)
Le déficit accumulé comprend :
Déficit accumulé lié aux activités (négatif 1 245 494) (négatif 1 183 618) (négatif 61 876)
Gains de réévaluation accumulés 9 343 10 605 (négatif 1 262)
Total (négatif 1 236 151) (négatif 1 173 013) (négatif 63 138)

Le déficit accumulé a augmenté de 63,1 milliards de dollars en 2024, ce qui s'explique par le déficit budgétaire de 61,9 milliards de dollars et les pertes de réévaluation nettes de 1,3 milliard de dollars. En pourcentage du PIB, le déficit accumulé a augmenté de 1,0 point de pourcentage pour atteindre 42,1 % du PIB au 31 mars 2024. Le gouvernement fédéral reste déterminé à réduire le ratio de la dette fédérale au PIB à moyen terme, en tant que point d'ancrage budgétaire.

Le graphique - Déficit accumulé

(en pourcentage du PIB)

Déficit accumulé. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
Description de l'image

Tableau 14Déficit accumulé
(en pourcentage du PIB)

Exercice Pourcentage
1999 58,9
2000 53,6
2001 47,0
2002 44,7
2003 42,3
2004 39,5
2005 37,0
2006 33,9
2007 31,2
2008 29,0
2009 28,2
2010 33,4
2011 33,4
2012 33,4
2013 34,0
2014 32,9
2015 31,5
2016 31,9
2017 32,2
2018 31,4
2019 30,7
2020 31,2
2021 47,2
2022 45,0
2023 41,1
2024 42,1

Mesures de la dette fédérale

Il existe plusieurs mesures généralement reconnues de la dette publique.

Diagramme des mesures de la dette fédérale

Mesure de la dette fédérale. Se référer à la description texte qui suit l'image.

Description de l'image

Le diagramme de la mesure de la dette fédérale illustre un total de 10 boîtes relationnelles. Les 5 premières mesures du passif sont alignées horizontalement comme suit : Dette non échue qui comprend la Dette contractée sur les marchés de 1 371,9 milliards de dollars (obligations négociables sur le marché, bons du Trésor et dette en devises) et les Obligations au titre de contrats de location-acquisition et de partenariats public-privé de 4,9 milliards de dollars ; Régime de retraite et autres passifs de 368,7 milliards de dollars ; Créditeurs et charges à payer de 264,1 milliards de dollars ; et Passifs des comptes d'opérations de change et dérivés de 48,2 milliards de dollars. Les 5 boîtes relationnelles de mesure restantes sont alignées verticalement en dessous comme suit : Total des passifs de 2 057,8 milliards de dollars; Moins actifs financiers de 705,0 milliards de dollars; Dette nette de 1 352,8 milliards de dollars; Moins actifs non financiers de 116,6 milliards de dollars; Déficit accumulé de 1 236,2 milliards de dollars.

Les sections suivantes renferment des détails supplémentaires sur chacune de ces composantes.

Tableau 15État de la situation financière
(en millions de dollars)

  2024 2023 Différence
Passifs
Créditeurs et charges à payer 264 056 259 440 4 616
Dette portant intérêt
Dette non échue 1 376 822 1 265 040 111 782
Régimes de retraite et autres avantages futurs 361 704 344 374 17 330
Autres passifs 6 963 7 339 (négatif 376)
Total 1 745 489 1 616 753 128 736
Comptes d'opérations de change passifs 44 106 44 151 (négatif 45)
Dérivés 4 131 4 689 (négatif 558)
Total des passifs 2 057 782 1 925 033 132 749
Actifs financiers
Trésorerie et créances 292 103 243 520 48 583
Comptes d'opérations de change actifs 180 140 169 390 10 750
Dérivés 2 928 3 260 (négatif 332)
Prêts, placements et avances 209 802 213 110 (négatif 3 308)
Actifs découlant des régimes de retraite du secteur public 20 055 12 996 7 059
Total des actifs financiers 705 028 642 276 62 752
Dette nette (négatif 1 352 754) (négatif 1 282 757) (négatif 69 997)
Actifs non financiers 116 603 109 744 6 859
Déficit accumulé (négatif 1 236 151) (négatif 1 173 013) (négatif 63 138)

Créditeurs et charges à payer

Les créditeurs et charges à payer du gouvernement comprennent les éléments suivants : les montants à verser fondés sur les cotisations fiscales et les remboursements estimatifs à l'égard des cotisations qui ne sont pas achevées à la fin de l'exercice; les provisions pour passifs éventuels, y compris les garanties fournies par le gouvernement et les réclamations et causes en instance et imminentes; les passifs environnementaux et les obligations liées à la mise hors service d'immobilisations, qui comprennent les coûts estimatifs liés à l'assainissement des sites contaminés et la mise hors service future de certaines immobilisations corporelles; les revenus reportés; et les autres créditeurs et charges à payer. Les autres créditeurs et charges à payer comprennent notamment les éléments suivants : les salaires et avantages sociaux courus; les montants payables aux provinces, aux territoires et aux gouvernements autochtones au titre des sommes perçues et administrées pour leur compte aux termes d'accords de perception fiscale; ainsi que les créditeurs à la fin de l'exercice en vertu d'ententes contractuelles ou se rapportant à des travaux effectués ou des marchandises reçues.

Créditeurs et charges à payer par catégorie pour 2024

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %.

Créditeurs et charges à payer par catégorie pour 2024. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 16Créditeurs et charges à payer par catégorie pour 2024

Créditeurs et charges à payer Pourcentage
Autres créditeurs et charges à payer 30,3
Créditeurs fiscaux 33,2
Revenus reportés 6,5
Passif environnementaux et obligations liées à la mise hors service d'immobilisations 8,6
Provision pour passif éventuel 21,4

Au 31 mars 2024, les créditeurs et charges à payer totalisaient 264,1 milliards de dollars, en hausse de 4,6 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2023. Cette augmentation reflète une forte croissance des autres créditeurs et charges à payer et une légère augmentation des créditeurs fiscaux, compensées en partie par une forte diminution des passifs éventuels et des diminutions plus faibles des revenus reportés et des passifs environnementaux et des obligations liées à la mise hors service d'immobilisations.

Les créditeurs et les charges à payer ont augmenté de façon importante au cours des dernières années, passant de 123,4 milliards de dollars au 31 mars 2017 à 264,1 milliards de dollars au 31 mars 2024. Cette augmentation est attribuable en grande partie à l'augmentation des créditeurs en vertu d'accords contractuels pour les travaux exécutés, les biens reçus et les services rendus, provisions pour passifs éventuels, en raison des efforts du gouvernement pour accélérer la résolution des revendications autochtones à l'appui de la réconciliation au Canada, et de la croissance des créditeurs fiscaux, ce qui reflète l'augmentation de l'assiette fiscale.

Le graphique - Créditeurs et charges à payer

(en milliards de dollars)

Note 1 : « Autre » comprend les provisions pour les passifs environnementaux et les obligations liées à la mise hors service d'immobilisations, et les revenus reportés.

Créditeurs et charges à payer. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 17Créditeurs et charges à payer
(en milliards de dollars)

Exercice Créditeurs fiscaux Créditeurs et charges à payer Provision pour passifs éventuels AutresLien vers la note 1 du tableau 17
1999 29 41 4 3
2000 30 40 4 3
2001 33 40 4 5
2002 34 33 4 5
2003 34 35 4 6
2004 33 39 3 5
2005 36 48 2 8
2006 38 50 1 8
2007 41 52 1 8
2008 49 35 14 8
2009 51 34 13 12
2010 48 42 13 12
2011 49 40 13 13
2012 51 43 13 13
2013 55 32 12 14
2014 53 28 11 15
2015 56 28 12 20
2016 54 31 13 23
2017 55 30 17 22
2018 62 39 23 21
2019 65 44 26 21
2020 60 50 25 25
2021 72 62 45 25
2022 78 88 53 43
2023 85 58 76 41
2024 88 80 57 40

Dette portant intérêt

La dette portant intérêt comprend la dette non échue (les titres émis sur les marchés financiers), le passif au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs, et les autres passifs.

La part de la dette non échue dans la dette portant intérêt était en baisse depuis le milieu des années 1990, le gouvernement étant parvenu à éliminer une partie de cette dette. Cette tendance s'est inversée en 2009 en raison de la hausse des besoins financiers découlant de la récession et des mesures de stimulation mises en œuvre pour atténuer les effets de celle-ci, et de l'augmentation des emprunts en vertu du cadre d'emprunt consolidé instauré en 2008. Aux termes du cadre d'emprunt consolidé, le gouvernement comble l'ensemble des besoins d'emprunt de la SCHL, de la Banque de développement du Canada (BDC) et de Financement agricole Canada (FAC) au moyen de prêts directs pour réduire les coûts d'emprunt globaux et rehausser la liquidité du marché des titres du gouvernement. Plus récemment, l'augmentation des besoins financiers en raison de la pandémie de la COVID-19 et du Plan d'intervention économique du Canada a également contribué à l'augmentation de la dette non échue au titre de la partie de la dette portant intérêt.

Dette portant intérêt par catégorie pour 2024

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %.

Dette portant intérêt par catégorie pour 2024. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 18Dette portant intérêt par catégorie

Dette portant intérêt Pourcentage
Obligations négociables libellées en CAD 62,3
Bons du Trésor 15,1
Autres dettes non échues 1,5
Régimes de retraite du secteur public 9,5
Autres avantages futurs des employés et des anciens combattants 11,2
Autres passifs 0,4

Au 31 mars 2024, la dette portant intérêt se chiffrait à 1 745,5 milliards de dollars, en hausse de 128,7 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2023. Dans la composante de la dette portant intérêt, la dette non échue a augmenté de 111,8 milliards de dollars et le passif au titre des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants a augmenté de 18,4 milliards de dollars, tandis que le passif au titre des régimes de retraite du secteur public a diminué de 1,1 milliard de dollars et que les autres passifs ont diminué de 0,4 milliard de dollars.

L'augmentation de 111,8 milliards de dollars de la dette non échue est en grande partie attribuable à l'augmentation de 112,0 milliards de dollars de la dette contractée sur les marchés et des escomptes et primes non amortis connexes, en raison de l'augmentation des emprunts pour répondre aux besoins financiers du gouvernement.

La Banque du Canada et le ministère des Finances Canada gèrent la dette non échue du gouvernement et les risques qui s'y rattachent. L'objectif fondamental de la stratégie de gestion de la dette consiste à offrir un financement stable et à faible coût afin de permettre au gouvernement de respecter ses obligations financières et de combler ses besoins de liquidités. La plus grande partie de la dette est libellée en dollars canadiens. Certains emprunts sont libellés en dollars américains, pour financer une partie des réserves de change. Les réserves de change sont gérées conformément à l'application du cadre d'appariement des actifs et des passifs, ainsi, les risques liés aux opérations de change et aux taux d'intérêt sont atténués. Des renseignements détaillés sur les objectifs, la stratégie et les plans d'emprunt et les activités de gestion de la dette du gouvernement sont déposés au Parlement chaque année dans la publication Stratégie de gestion de la dette et le Rapport sur la gestion de la dette du ministère des Finances.

Au 31 mars 2024, la valeur des portefeuilles étrangers dans la dette non échue du gouvernement est estimée à 437,3 milliards de dollars, ce qui représente environ 31,8 % de la dette non échue totale du gouvernement, une hausse par rapport à 28,6 % au 31 mars 2023. Le Canada continue de tirer profit du soutien des non-résidents détenant des titres de dette publique, ce qui reflète l'approche prudente de gestion de la dette et le fort profil de crédit du Canada.

Portefeuilles étrangers de la dette non échue du gouvernement du Canada

(en pourcentage de la dette non échue)

Source : Statistique Canada

Portefeuilles étrangers de la dette non échue du gouvernement du Canada. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 19Portefeuilles étrangers de la dette non échue du gouvernement du Canada
(en pourcentage de la dette non échue)

Exercice Pourcentage
1999 22,4
2000 21,6
2001 20,8
2002 18,4
2003 20,9
2004 15,1
2005 14,2
2006 14,5
2007 14,3
2008 13,9
2009 13,9
2010 16,7
2011 22,0
2012 25,9
2013 29,5
2014 27,1
2015 28,1
2016 30,6
2017 30,3
2018 30,7
2019 29,7
2020 29,4
2021 24,5
2022 28,6
2023 28,6
2024 31,8

Le passif du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs s'élevait à 361,7 milliards de dollars au 31 mars 2024, en hausse de 17,3 milliards de dollars par rapport à l'exercice précédent. Ce passif représente la valeur actualisée estimative des régimes de retraite et autres avantages futurs accumulés au 31 mars 2024 par les employés et ex-employés, selon les calculs actuariels annuels, déduction faite de la valeur des actifs réservés pour financer ces obligations. Le passif au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs ne comprend pas les prestations payables en vertu du RPC. Le RPC n'est pas consolidé dans les états financiers du gouvernement parce que les changements au RPC nécessitent l'accord des deux tiers des provinces participantes, et il n'est donc pas contrôlé par le gouvernement. La section 6 du présent volume renferme de plus amples renseignements sur le RPC.

Régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants

Le passif de 361,7 milliards de dollars du gouvernement au titre des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants découle de sa promesse d'offrir certains avantages aux employés, aux anciens combattants, aux députés et aux employés des gouvernements territoriaux pendant ou après leur emploi ou pendant leur retraite, en échange de leur service.

Dans le cas des prestations qui s'accumulent pendant la carrière des employés, comme celles des régimes de retraite, une charge et un passif annuels sont généralement inscrits pour indiquer le coût des prestations que gagnent les employés durant l'exercice. Le gouvernement a recours à une méthode de coût actuariel (la méthode de répartition des prestations au prorata des services) pour estimer cette charge et ce passif. Selon cette méthode, le gouvernement estime le total prévu des paiements au titre des prestations futures des employés actuels. Ce total est ensuite calculé au prorata de la période d'emploi admissible des employés. Ainsi, une part égale du coût actuel estimatif des services rendus est passée en charges pour chaque exercice de la période de service admissible d'un employé, selon la méthode de la valeur actualisée, en supposant qu'il n'y ait aucune variation des taux d'actualisation et des hypothèses. Plusieurs hypothèses actuarielles sont utilisées pour calculer le coût des services rendus au cours de l'exercice, y compris l'inflation future, les taux d'intérêt, le rendement sur les placements de retraite, les augmentations générales des salaires, la composition de la main-d'œuvre, les taux de retraite et les taux de mortalité.

Dans le cas de prestations ou d'absences rémunérées qui ne sont pas dévolues ou qui ne s'accumulent pas, comme les avantages futurs des anciens combattants ou les indemnités pour accident de travail, une charge et un passif correspondant au coût prévu du versement des prestations futures sont immédiatement constatés dans la période où le fait générateur d'obligation se produit. Par exemple, certaines prestations accordées aux employés en cas d'accident ou de blessure sont inscrites lorsque l'accident ou la blessure survient.

Depuis le 1er avril 2000, des montants égaux aux cotisations moins les paiements et autres frais liés aux régimes de retraite de la fonction publique, des Forces canadiennes (Force régulière) et de la Gendarmerie royale du Canada – et depuis 2007, du régime de retraite des Forces canadiennes (Force de réserve) – qui se situent dans les limites prévues par la Loi de l'impôt sur le revenu sont transférés à l'Office d'investissement des régimes de pensions du secteur public (OIRPSP) aux fins d'investissement. Les actifs des régimes de retraite détenus par l'OIRPSP sont évalués à leur valeur liée au marché. Les passifs du gouvernement au titre des prestations accumulées des régimes de retraite et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants sont présentés après déduction des actifs des régimes de retraite et des gains et pertes actuariels nets non constatés (expliqués ci-dessous) et des montants liés aux régimes de certaines sociétés d'État consolidées et autres entités, pour déterminer les passifs au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs indiqués dans l'état consolidé de la situation financière.

Puisque les passifs du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs sont inscrits selon leur valeur actualisée, les charges d'intérêt sont inscrites à chaque exercice et ajoutées à ces passifs pour tenir compte du passage du temps, car les passifs se sont rapprochés alors d'un an d'un règlement. Les charges d'intérêt sont inscrites déduction faite du rendement de marché prévu du capital investi pour financer les prestations de retraite futures, et elles sont déclarées dans les frais de la dette publique. Le coût des services rendus au cours de l'exercice est inscrit dans les autres charges excluant les pertes actuarielles nettes dans l'état consolidé des résultats et du déficit accumulé lié aux activités.

Lorsqu'un employé cesse d'être à l'emploi du gouvernement, ce dernier met fin à l'inscription du coût des services rendus au cours de l'exercice à l'égard de cet employé. Les prestations qui sont versées à l'employé par la suite sont inscrites comme des réductions des passifs du gouvernement au titre des prestations.

Les obligations du gouvernement au titre des régimes de retraite et des autres avantages futurs sont estimées de nouveau à chaque exercice en fonction des données réelles et des hypothèses actuarielles mises à jour. Les augmentations et les diminutions de la valeur estimée des obligations sont inscrites comme des gains et pertes actuariels. Les gains et les pertes actuariels sont également attribuables à des écarts entre les rendements réels et prévus des actifs des régimes de retraite. Conformément aux normes comptables canadiennes pour le secteur public, les gains et pertes actuariels ne sont pas immédiatement constatés dans les passifs du gouvernement en raison de leur nature provisoire et du fait que d'autres ajustements peuvent être requis dans l'avenir. Ces montants sont plutôt amortis aux charges et aux passifs du gouvernement au cours de la durée de service moyenne restante prévue des employés, ce qui représente des périodes allant de 4 ans à 23 ans selon le régime en question et l'année lors de laquelle le gain ou la perte actuarielle a été réalisé, ou l'espérance de vie restante moyenne des bénéficiaires en vertu des régimes des anciens combattants en temps de guerre, ce qui représente des périodes allant de 5 ans à 7 ans

À titre d'exemple :

Les gains et pertes actuariels amortis varient chaque année, car certains gains et pertes actuariels d'exercices précédents arrivent à la fin de leur période d'amortissement, et de nouveaux gains et pertes actuariels commencent leur période d'amortissement.

Dans le cas de modifications, de compressions ou de règlements de régimes qui touchent les obligations accumulées au titre des services déjà rendus par les employés et les anciens combattants, la variation de l'obligation du gouvernement est prise en compte dans la période de la modification, de la compression ou du règlement, et elle est inscrite dans les autres charges excluant les pertes actuarielles nettes.

Le tableau suivant illustre la variation du passif du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs, déduction faite des actifs des régimes de retraite du secteur public, en 2024.

Tableau 20Passifs nets découlant des régimes de retraite et autres avantages futurs
(en millions de dollars)

  Régimes de retraite Autres avantages futurs Total
Passifs nets découlant des avantages futurs au début de l'exercice 153 429 177 949 331 378
Ajouter :
Avantages sociaux accumulés pendant l'année 9 021 12 036 21 057
Intérêts sur les obligations au titre des prestations constituées, net du rendement prévu sur les placements 2 304 6 835 9 139
Pertes actuarielles nettes constatées durant l'exercice 285 7 205 7 490
Provision pour moins-value (négatif 332) (négatif 332)
Total partiel 11 278 26 076 37 354
Déduire :
Prestations versées durant l'exerciceLien vers la note 1 du tableau 20 15 819 7 548 23 367
Transferts à l'OIRPSP et utilisation nette de fonds détenus dans des fiducies externesLien vers la note 2 du tableau 20 3 052 3 052
Transferts nets à d'autres régimes et frais d'administration 537 127 664
Total partiel 19 408 7 675 27 083
(Diminution) augmentation nette (négatif 8 130) 18 401 10 271
Passifs nets découlant des avantages futurs à la fin de l'exercice 145 299 196 350 341 649
Présentés dans l'état consolidé de la situation financière :
Passifs découlant des régimes de retraite du secteur public     165 354
Passifs découlant des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants     196 350
Total des passifs découlant des régimes de retraite et autres avantages futurs     361 704
Actifs découlant des régimes de retraite du secteur public     20 055
Passifs nets découlant des régimes de retraite et autres avantages futurs     341 649

L'augmentation en 2024 du passif net du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs suit l'ajout de 21,1 milliards de dollars aux prestations futures accumulées par les employés pendant l'exercice, de même que de frais d'intérêt nets de 9,1 milliards de dollars sur ce passif. Les taux d'actualisation servant à mesurer les obligations non capitalisées des régimes de retraite et autres avantages futurs et à calculer les frais d'intérêt imputés aux obligations sont fondés sur la courbe de rendement réel à coupon zéro des obligations du gouvernement du Canada à la fin de l'exercice. Dans le cas des prestations de retraite capitalisées se rapportant au service postérieur à mars 2000 et qui se situent à l'intérieur des limites prévues dans la Loi de l'impôt sur le revenu au titre de ses trois principaux régimes de pension (ceux de la fonction publique, de la Force régulière des Forces canadiennes et de la Gendarmerie royale du Canada), de même que les prestations du régime de la Force de réserve des Forces canadiennes, le taux d'actualisation repose sur les taux de rendement prévus profilés des fonds investis.

Le passif du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs a augmenté de 7,5 milliards de dollars supplémentaires en 2024 en raison de l'inscription de pertes actuarielles nettes. Au 31 mars 2024, le gouvernement affichait des gains nets non amortis de 8,8 milliards de dollars. Ces gains seront amortis au fil du temps et portés aux autres gains actuariels nets et à la baisse des passifs du gouvernement.

Ces augmentations ont été en partie compensées par une diminution du passif liée aux prestations versées pendant l'exercice (23,4 milliards de dollars), des transferts nets à l'OIRPSP et de l'utilisation nette des fonds détenus dans des fiducies externes (3,1 milliards de dollars), des transferts à d'autres régimes et des charges administratives (0,7 milliard de dollars), ainsi que d'une provision pour moins-value (0,3 milliard de dollars).

La section 6 du présent volume contient des précisions sur les régimes de retraite du secteur public fédéral et les autres avantages futurs des employés et des anciens combattants.

La dette portant intérêt s'établissait à 59,5 % du PIB en 2024, en hausse par rapport au ratio de 56,7 % enregistré en 2023. La forte augmentation de la dette portant intérêt en 2021 que l'on peut voir dans le graphique ci-dessous est le reflet des emprunts contractés pour répondre aux besoins financiers du gouvernement dans le cadre du Plan d'intervention économique pour répondre à la COVID-19. En 2024, ce ratio a baissé de 15,4 points de pourcentage par rapport à son niveau record de 74,9 % atteint en 1996.

Le graphique - Dette portant intérêt

(en pourcentage du PIB)

Dette portant intérêt. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 21Dette portant intérêt
(en pourcentage du PIB)

Exercice Pourcentage
1999 67,5
2000 63,2
2001 57,0
2002 54,6
2003 51,9
2004 49,4
2005 45,9
2006 42,8
2007 40,4
2008 37,2
2009 43,2
2010 49,4
2011 49,1
2012 48,6
2013 50,1
2014 47,6
2015 45,8
2016 47,5
2017 48,4
2018 46,6
2019 45,7
2020 46,6
2021 65,2
2022 62,5
2023 56,7
2024 59,5

En 2024, le taux d'intérêt effectif moyen sur la dette publique portant intérêt s'établissait à 2,8 %, en hausse par rapport à 2,2 % en 2023. Le taux d'intérêt effectif moyen sur la dette non échue et swaps de devises était de 2,8 %, alors que le taux d'intérêt effectif moyen pour les régimes de retraite et autres passifs était de 2,9 %.

Taux d'intérêt effectif moyen sur la dette portant intérêt

(pourcentage)

Taux d'intérêt effectif moyen sur la dette portant intérêt. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 22Taux d'intérêt effectif moyen sur la dette portant intérêt
(en pourcentage)

Exercice Dette portant intérêt en pourcentage Dette non échue en pourcentage Régimes de retraite et autres passifs en pourcentage
1999 6,8 7,0 6,2
2000 6,8 6,7 7,2
2001 6,9 6,8 7,2
2002 6,3 6,1 6,9
2003 6,0 5,7 6,8
2004 5,8 5,3 6,9
2005 5,5 5,0 6,9
2006 5,5 5,0 6,9
2007 5,6 5,1 6,8
2008 5,6 5,1 6,7
2009 4,3 4,1 5,0
2010 3,6 3,1 4,8
2011 3,6 3,1 5,0
2012 3,5 3,0 4,7
2013 2,9 2,6 3,8
2014 2,7 2,5 3,4
2015 2,7 2,4 3,5
2016 2,3 2,3 2,5
2017 2,2 2,1 2,6
2018 2,2 2,0 2,7
2019 2,3 2,2 2,5
2020 2,3 2,4 2,1
2021 1,6 1,6 1,5
2022 1,6 1,5 1,9
2023 2,2 2,1 2,5
2024 2,8 2,8 2,9

Le ratio des intérêts, soit les frais de la dette publique exprimés en pourcentage des revenus, correspond à la proportion des revenus qui est requise pour payer les intérêts et, par conséquent, n'est pas disponible pour payer les initiatives de programme. Le ratio des intérêts a diminué au cours des dernières années, passant de son sommet de 37,6 % en 1991 à 5,9 % en 2022. Depuis, le ratio a augmenté pour s'établir à 10,3 % en 2024, ce qui s'explique par l'accroissement de l'encours de la dette et une augmentation des taux d'intérêt. Ainsi, en 2024, le gouvernement a consacré environ 10 % de chaque dollar de revenu au paiement des intérêts sur la dette publique, ce qui s'avère encore relativement faible d'un point de vue historique.

Ratio des intérêts

(frais de la dette publique en pourcentage des revenus)

Ratio de l'intérêt. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 23Ratio des intérêts
(frais de la dette publique en pourcentage des revenus)

Exercice Pourcentage
1999 26,2
2000 24,6
2001 22,6
2002 21,6
2003 19,6
2004 17,8
2005 15,9
2006 15,1
2007 14,2
2008 13,6
2009 11,9
2010 12,0
2011 12,0
2012 11,8
2013 10,0
2014 9,2
2015 8,6
2016 7,5
2017 7,3
2018 7,0
2019 7,0
2020 7,3
2021 6,4
2022 5,9
2023 7,8
2024 10,3

Passifs des comptes d'opérations de change et dérivés

Les passifs des comptes d'opérations de change comprennent les droits de tirage spéciaux (DTS) et les effets à payer au Fonds monétaire international (FMI). Les DTS sont des actifs de réserve internationaux créés par le FMI et alloués aux pays qui participent à son Département des droits de tirage spéciaux. Les DTS représentent à la fois un actif (un détenteur de DTS le droit de les échanger contre un montant équivalent de monnaie librement utilisable, ou d'autres avoirs de réserve, d'autres pays participant au Département des DTS du FMI) et un passif (une allocation de DTS par le FMI entraîne obligation de fournir, sur demande, un montant équivalent en monnaie librement utilisable à un autre membre du FMI). Les avoirs en DTS sont comptabilisés dans les actifs des comptes d'opérations de change. Au 31 mars 2024, les comptes d'opérations de change passifs du gouvernement s'établissaient à 44,1 milliards de dollars, en baisse de 45 millions de dollars par rapport à l'année précédente, principalement en raison de variations des taux de change, ce qui a entraîné la dépréciation du passif par rapport au dollar canadien.

Les dérivés sont des contrats financiers dont la valeur est calculée en fonction d'un taux, d'un indice ou d'un actif sous-jacent. Le gouvernement a recours à des dérivés à des fins de couverture pour gérer divers types de risques financiers. Avec l'adoption de nouvelles normes comptables concernant les instruments financiers en 2023, les dérivés sont présentés séparément des autres types de passifs et sont comptabilisés à leur juste valeur. Les dérivés qui, selon les estimations, nécessiteraient une sortie nette de ressources s'ils venaient à échéance au 31 mars sont présentés comme des passifs, tandis que les dérivés qui entraîneraient une entrée nette de ressources s'ils venaient à échéance au 31 mars sont présentés comme des actifs. Les passifs dérivés ont diminué de 0,6 milliard de dollars pour atteindre 4,1 milliards de dollars au 31 mars 2024, reflétant les variations de la juste valeur, les taux de change et les contrats arrivés à échéance en 2024.

Actifs financiers

Les actifs financiers comprennent l'encaisse déposée auprès de la Banque du Canada, de banques à charte et d'autres institutions financières, les créances, les comptes d'opérations de change actifs, les dérivés, les prêts, placements et avances, ainsi que les actifs découlant des régimes de retraite du secteur public. Les comptes d'opérations de change du gouvernement comprennent les dépôts en devises, les placements dans des titres négociables et les souscriptions et prêts au FMI. Le produit des emprunts en devises du gouvernement sont détenus dans le Compte du fonds des changes afin de procurer des liquidités en devises et de fournir les fonds requis pour favoriser les conditions favorables au dollar canadien sur le marché des changes. Le Rapport sur la gestion des réserves officielles de liquidités internationales du Canada, publié chaque année, contient des renseignements plus détaillés sur la gestion des réserves de liquidités internationales, notamment les risques de taux d'intérêt et les risques de change. Les actifs dérivés du gouvernement comprennent des swaps et des contrats à terme sur devises. Les prêts, placements et avances du gouvernement comprennent les investissements dans les sociétés d'État entreprises et les prêts consentis à celles-ci, les prêts aux gouvernements nationaux principalement au titre de l'aide financière et de l'expansion du commerce d'exportation, les prêts dans le cadre du Programme canadien de prêts aux étudiants et les prêts aux petites entreprises et aux organismes à but non lucratif dans le cadre du programme du CUEC.

Actifs financiers par catégorie pour 2024

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %.

Actifs financiers par catégorie pour 2024. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 24Actifs financiers par catégorie pour 2024

Actifs financiers Pourcentage
Trésorerie et équivalents de trésorerie 10,6
Impôts à recevoir 28,8
Autres créances 2
Compte d'opérations de change actifs 25,6
Dérivés 0,4
Prêts, placements et avances 29,8
Actifs découlant des régimes de retraite du secteur public 2,8

Au 31 mars 2024, les actifs financiers s'élevaient à 705,0 milliards de dollars, en hausse de 62,8 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2023. L'augmentation des actifs financiers est attribuable à la croissance de la trésorerie et des créances, des actifs des comptes d'opérations de change et des actifs découlant des régimes de retraite du secteur public, compensée en partie par une diminution des dérivés et des prêts, des placements et des avances.

Au 31 mars 2024, la trésorerie et les créances s'élevaient à 292,1 milliards de dollars, en hausse de 48,6 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2023. Dans cette composante, la trésorerie et les équivalents de trésorerie ont augmenté de 26,1 milliards de dollars, car le gouvernement a maintenu des soldes de trésorerie plus élevés au 31 mars 2024, en préparation des échéances importantes de la dette le 1er avril 2024. La trésorerie et les équivalents de trésorerie au 31 mars 2024 comprennent un montant de 20,0 milliards de dollars désigné comme étant un dépôt ayant trait à la gestion de liquidité prudentielle, ainsi que 8,0 milliards de dollars des dépôts à terme provenant de la récente réintroduction des séances du matin pour les adjudications du matin des soldes de trésorerie du receveur général. Les adjudications du matin sont menées par la Banque du Canada dans son rôle d'agent financier pour le gouvernement du Canada, et elles permettent au gouvernement d'investir les soldes de trésorerie excédentaires de façon prudente et rentable. Les impôts à recevoir ont augmenté de 22,1 milliards de dollars en 2024, pour atteindre 203,0 milliards de dollars, en raison d'un nombre de facteurs, dont la croissance des revenus fiscaux, les taux d'intérêt prescrits plus élevés et une augmentation des arriérés des sociétés. Les autres créances ont augmenté de 0,5 milliard de dollars, ce qui s'explique en grande partie par une augmentation nette des trop-payés pour les prestations liées à la pandémie de COVID-19 versées aux particuliers et aux entreprises, et les différences d'une année à l'autre dans l'évaluation des redevances sur les combustibles, compensées en partie par la réception, en 2024, de dividendes à recevoir de la SCHL au 31 mars 2023.

Les prêts, placements et avances consentis aux sociétés d'État entreprises et aux autres entreprises publiques ont augmenté de 14,3 milliards de dollars en 2024. Les placements dans les sociétés d'État entreprises et les autres entreprises publiques ont diminué de 2,0 milliards de dollars, principalement sous l'effet des dividendes versés au gouvernement de 1,4 milliard de dollars, des pertes nettes de 0,7 milliard de dollars et d'autres pertes globales de 0,2 milliard de dollars enregistrés par ces entités au cours de l'exercice 2024, compensés en partie par les apports de capital nets de 0,3 milliard de dollars à ces sociétés et entreprises au cours de l'année. De plus, d'autres investissements dans les sociétés d'État entreprises et les autres entreprises publiques ont augmenté de 7,6 milliards de dollars en raison des achats par le gouvernement d'OHC de la SCHL, qui ont commencé en 2024. Les prêts nets et avances nettes aux sociétés d'État entreprises et aux autres entreprises publiques étaient en hausse de 8,7 milliards de dollars. Cette croissance reflète principalement une augmentation de 7,9 milliards de dollars des prêts consentis aux sociétés d'État en vertu du cadre d'emprunt consolidé pour financer les besoins opérationnels de la BDC, de la SCHL et de FAC.

Les autres prêts, placements et avances ont diminué de 17,6 milliards de dollars, passant de 62,1 milliards de dollars à 44,5 milliards de dollars, principalement en raison de la diminution des prêts impayés consentis au titre du CUEC après la date limite fixée au 18 janvier 2024 permettant d'obtenir une remise de prêt (ou le 28 mars 2024, pour les personnes qui ont présenté une demande de refinancement à l'institution financière qui leur a accordé le prêt du CUEC le 18 janvier 2024 ou avant) et une déduction pour les conditions avantageuses pour les prêts d'études canadiens comptabilisée en 2024 pour refléter l'élimination des intérêts à compter du 1er avril 2023. Ces diminutions ont été en partie compensées par les émissions nettes de prêts d'études canadiens, de prêts aux gouvernements nationaux et de prêts de la Banque de l'infrastructure du Canada.

Achats d'Obligations hypothécaires du Canada

À la suite d'une consultation tenue au cours de l'été 2023 sur la proposition de consolidation des OHC dans le programme d'emprunt régulier du gouvernement du Canada, le gouvernement a annoncé dans l'Énoncé économique de l'automne 2023 qu'il achèterait jusqu'à un maximum annuel de 30 milliards de dollars d'OHC. Le gouvernement a commencé ces achats en février 2024.

Les OHC sont émises par la SCHL et vendues à des investisseurs afin de générer des fonds pour le financement des hypothèques résidentielles. L'achat d'OHC permet au gouvernement de générer des recettes nettes supplémentaires pour les acheminer vers des initiatives telles que le logement abordable. Les OHC sont habituellement émises à un taux supérieur à celui des titres correspondants du gouvernement du Canada, malgré le fait qu'elles bénéficient de la pleine confiance et du crédit du gouvernement. Ainsi, l'achat d'OHC génère un rendement-intérêt sous forme de versements de coupons plus élevés que le coût de financement du gouvernement sans accroître son exposition au risque.

L'acquisition d'OHC a une incidence sur l'État consolidé de la situation financière du gouvernement par une augmentation de l'encours de la dette brute du gouvernement, puisque les achats sont financés par l'émission de titres supplémentaires. Cependant, ces acquisitions n'ont aucune incidence sur la dette nette puisque le gouvernement détient les actifs financiers correspondants. Au 31 mars 2024, le gouvernement avait acheté 7,6 milliards de dollars d'OHC, qui sont déclarés comme actifs des prêts, placements et avances du gouvernement sur l'état de la situation financière consolidé. Le financement total pour ces achats représente 0,4 % du total des passifs du gouvernement au 31 mars 2024.

Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes 

Le gouvernement a annoncé le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) en mars 2020 dans le cadre du Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 afin de soutenir les entreprises et les organismes sans but lucratif qui avaient été durement touchés par la pandémie. Le programme a été disponible d'avril 2020 à juin 2021 et a fourni un soutien financier aux entreprises et organismes admissibles sous forme de prêts sans intérêt allant jusqu'à 60 000 $, assortis d'une radiation partielle, pour les aider à payer leurs frais de fonctionnement. Au total, le programme a versé plus de 49 milliards de dollars en prêts à près de 900 000 petites entreprises et organismes sans but lucratif. Pour les détenteurs de prêts admissibles du CUEC en règle, le remboursement du solde du prêt le 18 janvier 2024, ou avant, donnait lieu à une annulation du remboursement de prêts pouvant aller jusqu'à 33 % (20 000 $) et les entreprises qui cherchaient un refinancement afin de rembourser leurs prêts avaient jusqu'au 28 mars 2024 pour bénéficier d'une remise partielle de leur prêt. Au 31 mars 2024, environ 28 milliards de dollars de prêts ont été remboursés, ce qui a donné lieu à une annulation du remboursement de prêts de 12 milliards de dollars. Le coût total de cette annulation du remboursement a été comptabilisé quand les prêts ont été versés au cours des exercices 2021 et 2022.

Les prêts au titre du CUEC restés impayés sont désormais convertis en prêts à terme portant intérêt de 5 %, dont la date de remboursement du capital en entier est fixée au 31 décembre 2026. Ces prêts de trois ans à faible intérêt permettront aux emprunteurs admissibles de bénéficier d'un délai supplémentaire pour continuer à rembourser le prêt à un faible coût d'emprunt. L'approche du gouvernement pour le recouvrement des fonds est centrée sur l'idée d'aider les emprunteurs à régler leurs dettes, tout en appliquant les lois et règlements de manière juste et équitable.

Les actifs découlant des régimes de retraite du secteur public ont augmenté de 7,1 milliards de dollars, en grande partie sous l'effet des augmentations des actifs nets de la Caisse de retraite de la fonction publique et la Caisse de retraite des Forces canadiennes, relativement au service qui a été accumulé depuis le 1er avril 2000 et qui est assujetti aux limites prévues par la Loi de l'impôt sur le revenu en vertu de la Loi sur la pension de la fonction publique et de la Loi sur la pension de retraite des Forces canadiennes, respectivement.

Les comptes d'opérations de change actifs ont augmenté de 10,8 milliards de dollars, en 2024, pour passer à 180,1 milliards de dollars au 31 mars 2024, en grande partie sous l'effet des avances nettes au Compte du fonds des changes.

Les actifs dérivés ont diminué de 0,3 milliard de dollars pour s'établir à 2,9 milliards de dollars au 31 mars 2024.

Depuis que le déficit accumulé a atteint son sommet de l'après-Deuxième Guerre mondiale (66,6 % du PIB) au 31 mars 1996, les actifs financiers ont augmenté de 603,9 milliards de dollars, en raison surtout de hausses touchant la trésorerie et les équivalents de trésorerie, de même que les créances (hausse de 239,5 milliards de dollars), les comptes d'opérations de change actifs (hausse de 152,7 milliards de dollars) ainsi que les prêts, placements et avances (hausse de 188,8 milliards de dollars). La hausse au titre de la trésorerie, des équivalents de trésorerie et des créances est en grande partie attribuable à la croissance des soldes de trésorerie et des impôts à recevoir – ces derniers suivent de près la croissance des assiettes fiscales. La croissance de la trésorerie reflète une augmentation des soldes détenus dans le cadre du plan de gestion de la liquidité prudentielle du gouvernement annoncé dans le budget de 2011. La croissance des comptes d'opérations de change découle de la décision prise par le gouvernement, à la fin des années 1990 et plus récemment dans la Stratégie de gestion de la dette de 2012, d'y détenir davantage de liquidités. Quant aux prêts, placements et avances, leur hausse est attribuable à plusieurs facteurs, notamment l'accumulation de bénéfices nets des sociétés d'État entreprises, la prise en charge par le gouvernement en 2000 du financement du Programme canadien de prêts aux étudiants (qui relevait jusque-là des banques à charte), l'octroi de prêts directs aux sociétés d'État en vertu du cadre d'emprunt consolidé instauré en 2008 et, plus récemment, les achats d'OHC de la Société canadienne d'hypothèques et de logement pour l'habitation afin de réduire les coûts d'emprunt globaux du gouvernement.

Actifs financiers

(en milliards de dollars)

Actifs financiers. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 25Actifs financiers
(en milliards de dollars)

Exercice Trésorerie et créances Comptes d'opérations de change actifs et dérivés Prêts, placements et avances et actifs découlant des régimes de retraite du secteur public Total
1999 56 45 19 45
2000 62 52 20 51
2001 67 61 25 61
2002 60 62 26 61
2003 63 58 28 58
2004 71 55 34 53
2005 76 52 38 50
2006 83 54 42 52
2007 93 58 45 56
2008 83 57 51 54
2009 122 64 125 63
2010 101 68 153 64
2011 96 70 159 65
2012 107 78 153 73
2013 123 78 155 75
2014 128 91 119 90
2015 137 106 115 104
2016 155 124 118 123
2017 157 129 126 128
2018 172 128 128 127
2019 177 129 136 128
2020 174 134 157 134
2021 224 120 186 117
2022 280 151 216 146
2023 244 173 223 169
2024 292 183 230 180

Dette nette

La dette nette du gouvernement – soit le total de son passif moins ses actifs financiers – s'établissait à 1 352,8 milliards de dollars au 31 mars 2024. Elle représentait 46,1 % du PIB, en hausse de 1,1 point de pourcentage par rapport à l'exercice précédent, et en baisse de 25,9 points de pourcentage depuis le 31 mars 1996, alors qu'elle culminait à 72,0 %. Depuis 2020, l'augmentation de la dette nette, en pourcentage du PIB, est le reflet des emprunts contractés pour répondre aux besoins financiers du gouvernement dans le cadre du Plan d'intervention économique pour répondre à la COVID-19.

Ce ratio constitue une mesure de la dette par rapport à la capacité des contribuables du pays de la financer. On déduit du total du passif uniquement les actifs financiers, étant donné qu'en temps normal, il n'est pas possible de convertir des actifs non financiers en espèces afin de rembourser la dette sans perturber du même coup les activités du gouvernement.

Le graphique - Dette nette

(en pourcentage du PIB)

Taux d'intérêt effectif moyen sur la dette portant intérêt. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 26Dette nette
(en pourcentage du PIB)

Exercice Pourcentage
1999 64,1
2000 58,5
2001 51,7
2002 49,4
2003 46,9
2004 43,9
2005 41,1
2006 37,8
2007 35,0
2008 32,7
2009 32,0
2010 37,4
2011 37,4
2012 37,2
2013 37,7
2014 36,6
2015 35,1
2016 35,6
2017 36,0
2018 35,2
2019 34,5
2020 35,1
2021 51,8
2022 49,1
2023 45,0
2024 46,1

Comparaisons internationales de la dette nette

La répartition des compétences (entre les administrations nationales, infranationales et locales) liées aux programmes publics varie d'un pays à l'autre. En conséquence, les comparaisons internationales des finances publiques s'appuient sur l'ensemble des administrations publiques de chaque pays, selon les comptes nationaux. Au Canada, la dette nette de l'ensemble des administrations publiques comprend celle des administrations fédérale, provinciales, territoriales et locales, ainsi que les actifs nets détenus dans le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec.

Le Canada affiche le plus faible fardeau de la dette nette de l'ensemble des administrations publiques parmi les pays du G7

Dette nette de l'ensemble des administrations publiques des pays du G7 en 2023

(en pourcentage du PIB)

Source : FMI, le Moniteur des finances publiques d'octobre 2024

Dette nette de l'ensemble des administrations publiques des pays du G7 en 2023. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 27Dette nette de l'ensemble des administrations publiques des pays du G7 en 2023
(en pourcentage du PIB)

Pays Pourcentage
Canada 13,1
Allemagne 45,1
Royaume-Uni 91,5
États-Unis 95,7
France 101,7
Italie 124,1
Japon 154,1
Moyenne du G7 93,8

Selon le FMI, le ratio de la dette nette au PIB de l'ensemble des administrations publiques du Canada s'établissait à 13,1 % en 2023. Il s'agit du niveau le plus faible parmi les pays du G7, dont la moyenne, en 2023, devrait s'élever à 93,8 % du PIB, selon les estimations de cet organisme.

Les organisations internationales comme le FMI et l'Organisation de coopération et de développement économiques publient des chiffres sur la dette brute (équivalente au total des engagements financiers) et la dette nette (total des engagements financiers moins les actifs financiers). Lors de l'évaluation de la situation financière globale du gouvernement, la dette nette est la mesure privilégiée, car elle reflète mieux la situation financière du pays en tenant compte à la fois de ce qu'il doit et de ce qu'il a mis de côté. Plus précisément, la mesure de la dette nette prévoit que les investissements publics dans des actifs financiers génèreront des revenus futurs ou ont été accumulés précisément pour compenser les passifs actuels et futurs. Cela est particulièrement pertinent dans la situation du Canada, étant donné ses importants actifs financiers détenus. Notamment, le Canada a pris des mesures concrètes pour financer ses régimes de retraite publics, en atténuant les risques budgétaires futurs. Le RPC avait à lui seul plus de 630 milliards de dollars en actifs nets au 31 mars 2024, garantissant que le régime est solide sur le plan actuariel pour les Canadiennes et les Canadiens, à tout le moins pour les 75 prochaines années. Ces actifs et autres actifs financiers devraient être pris en compte lors de l'évaluation de la situation financière du pays, en particulier au moment de procéder à des comparaisons entre les pays pairs qui n'ont pas accumulé autant d'actifs financiers, y compris ceux permettant de faire face à de futurs passifs des régimes de retraite publics.

Le tableau qui suit présente un rapprochement entre le ratio du déficit accumulé au PIB et le ratio de la dette nette au PIB de l'ensemble des administrations publiques du Canada utilisé aux fins de comparaison internationale de la dette. Il importe de signaler que le ratio de la dette nette au PIB de l'ensemble des administrations publiques du Canada inclut la dette nette des administrations fédérale, provinciales, territoriales et locales ainsi que les actifs nets du RPC et du RRQ, mais qu'il ne tient pas compte des passifs au titre des régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés. Compte tenu des importantes incohérences entre les pays dans le traitement comptable des passifs non financés pour les régimes de retraite du secteur public et les autres avantages sociaux des employés futurs, les organisations internationales les retirent des estimations de la dette pour les pays qui, de façon proactive, les incluent (comme le Canada) afin de faciliter la comparabilité internationale.

Tableau 28Rapprochement du ratio du déficit accumulé au PIB de 2024 et du ratio de la dette nette au PIB de l'ensemble des administrations publiques de l'année civile 2023
(en pourcentage du PIB)

  (% du PIB)
Déficit accumulé 42,1
Plus : actifs non financiers 4,0
Dette nette (selon les comptes publics) 46,1
Moins :
Obligations au titre des régimes de retraite du secteur public (négatif 5,6)
Obligations au titre des autres avantages futurs (négatif 6,7)
Différences méthodologiques entre les comptes nationaux et les comptes publics et ajustements de périodesLien vers la note 1 du tableau 28 (négatif 8,0)
Total de la dette nette fédérale (selon les comptes nationaux) 25,7
Plus : dette nette des administrations provinciales, territoriales et locales 11,6
Moins : actifs nets du RPC et du RRQ (négatif 24,4)
Total de la dette nette de l'ensemble des administrations publiquesLien vers la note 2 du tableau 28 12,9

Actifs non financiers

Les actifs non financiers comprennent la valeur comptable nette des immobilisations corporelles du gouvernement, c'est-à-dire les terrains, les bâtiments, les travaux et les infrastructures comme les routes et les ponts, le matériel et l'outillage, les navires, les aéronefs et les autres véhicules. Ils comprennent également les stocks, les charges payées d'avance et autres.

Actifs non financiers par catégorie pour 2024

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %.

Actifs non financiers par catégorie pour 2024. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 29Actifs non financiers par catégorie 

Actifs non financiers Pourcentage
Charges payées d'avance et autre 3,3
Stocks 7
Terrains 2
Bâtiments 16,9
Travaux et infrastructures 11
Matériel et outillage 11,7
Véhicules 15,9
Actifs en construction 28,6
Autres immobilisations 3,5

Au 31 mars 2024, les actifs non financiers s'établissaient à 116,6 milliards de dollars, en hausse de 6,9 milliards de dollars par rapport à l'exercice précédent. Cette croissance s'explique principalement par une augmentation de 7,2 milliards de dollars des immobilisations corporelles, en grande partie attribuable à une augmentation des actifs en construction. Les charges payées d'avance et autre ont augmenté de 0,8 milliard de dollars, ce qui est en grande partie attribuable aux paiements anticipés pour la défense et les vaccins. Les stocks ont diminué de 1,2 milliard de dollars, principalement en raison d'une réévaluation.

Au 31 mars 2024, 61,1 % du coût initial des immobilisations corporelles amortissables du gouvernement avait été amorti, soit une augmentation de 0,3 % par rapport à l'exercice précédent. Les immobilisations corporelles amortissables ne comprennent pas les terrains ni les actifs en construction qui ne peuvent pas encore être utilisés.

Immobilisations corporelles

Note: Les montants indiqués pour l'exercice 2022 ont été redressés pour l'exercice 2023 afin de tenir compte de l'adoption par le gouvernement de la nouvelle norme comptable pour le secteur public, SP 3280 Obligations liées à la mise hors service d'immobilisations. Les montants des exercices précédents n'ont pas été redressés.

(en milliards de dollars)

Coût et valeur comptable nette des immobilisations corporelles. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 30Immobilisations corporelles
(en milliards de dollars)

Exercice Coût Valeur comptable nette
2009 110,1 53,3
2010 115,7 55,1
2011 122,1 57,7
2012 126,1 59,0
2013 131,3 60,2
2014 135,0 61,9
2015 139,4 63,3
2016 144,6 65,8
2017 152,4 69,9
2018 157,7 73,8
2019 165,9 78,9
2020 173,7 83,7
2021 182,0 87,6
2022 189,9 91,9
2023 200,9 97,3
2024 212,6 104,6

Les actifs en construction totalisaient 33,4 milliards de dollars au 31 mars 2024. Certains des projets sont réalisés dans le cadre de partenariats public-privé dans lesquels le partenaire du secteur privé conçoit, construit, finance et/ou exploite et entretient un grand projet d'infrastructure. Le passif du gouvernement lié à ces arrangements de financement à long terme est inclus dans les obligations en vertu de PPP indiquées à la note complémentaire 11 des états financiers consolidés.

Le gouvernement dispose d'un cadre de politique robuste sur la gestion des biens et des services acquis. Ce cadre établit l'orientation pour la gestion des biens afin de s'assurer que la tenue de ces activités entraîne l'optimisation des ressources et montre une saine gérance dans l'exécution de programmes.

Flux de trésorerie

L'excédent ou le déficit lié aux activités annuel est présenté selon la comptabilité d'exercice, les revenus étant constatés lorsqu'ils sont gagnés et les charges, lorsqu'elles sont engagées, peu importe le moment des entrées ou sorties de fonds correspondantes. En revanche, les flux de trésorerie nets du gouvernement mesurent l'écart entre les encaissements et les décaissements de l'État.

En 2024, le gouvernement a enregistré des besoins financiers totalisant 70,9 milliards de dollars avant ses activités de financement, comparativement à 54,2 milliards de dollars en 2023. Les activités de fonctionnement ont donné lieu à des besoins financiers nets de 47,0 milliards de dollars en 2024, comparativement à 24,4 milliards de dollars en 2023, en raison d'un nombre de facteurs, notamment les paiements effectués dans le cadre des règlements des revendications au cours de l'année, le plus important étant le paiement de 23,3 milliards de dollars dans le cadre de la convention de règlement définitive relative aux Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations. La trésorerie utilisée par les activités d'investissement en immobilisation a entraîné des besoins de trésorerie nets de 13,5 milliards de dollars en 2024, comparativement à des besoins de trésorerie nets de 10,9 milliards de dollars en 2023. Les activités de placement ont entraîné une sortie de fonds nette de 10,5 milliards de dollars en 2024, comparativement à une sortie de fonds nette de 18,9 milliards de dollars en 2023, ce qui reflète en partie le paiement des prêts au titre du CUEC au cours de 2024.

Tableau 31Flux de trésorerie
(en millions de dollars)

  2024 2023
RedresséLien vers la note 1 du tableau 31
Trésorerie utilisée par les activités de fonctionnement (négatif 46 950) (négatif 24 353)
Trésorerie utilisée par les activités d'investissement en immobilisation (négatif 13 498) (négatif 10 865)
Trésorerie utilisée par les activités de placement (négatif 10 478) (négatif 18 940)
Total de la trésorerie utilisée avant les activités de financement (négatif 70 926) (négatif 54 158)
Trésorerie générée par les activités de financement 96 979 2 342
Augmentation (diminution) nette de la trésorerie et équivalents de trésorerie 26 053 (négatif 51 816)
Trésorerie et équivalents de trésorerie au début de l'exercice 49 006 100 822
Trésorerie et équivalents de trésorerie à la fin de l'exercice 75 059 49 006

Les activités de financement ont généré une source de trésorerie de 97,0 milliards de dollars en 2024, donnant lieu à une augmentation nette globale de la trésorerie de 26,1 milliards de dollars. La trésorerie et les équivalents de trésorerie totalisaient 75,1 milliards de dollars au 31 mars 2024.

Obligations contractuelles et droits contractuels

De par leur nature, les opérations du gouvernement donnent lieu à des ententes et à des contrats pluriannuels importants qui deviendront des charges, des passifs et des sorties de fonds au cours des prochaines années. Les obligations contractuelles de grande envergure du gouvernement sont liées aux paiements de transfert, aux immobilisations et aux achats, aux contrats de location-exploitation, et aux paiements effectués à des organisations internationales. Au 31 mars 2024, les paiements futurs en vertu d'obligations contractuelles s'élevaient à 257,1 milliards de dollars (236,5 milliards de dollars au 31 mars 2023). Cette augmentation par rapport à l'année précédente reflète en grande partie l'augmentation des obligations contractuelles liées aux immobilisations et aux achats.

De même, les activités du gouvernement peuvent également comprendre la négociation de contrats ou d'ententes avec des tiers qui donnent lieu, à l'avenir, à des droits à l'égard des actifs et des revenus pour le gouvernement. Ces arrangements sont habituellement liés aux ventes de biens et de services, aux locations de biens ainsi qu'aux redevances et aux ententes relatives au partage des bénéfices. Les modalités de ces contrats et de ces ententes ne permettent pas toujours d'établir une estimation raisonnable des revenus à venir. Pour les contrats et les ententes qui permettent de faire une estimation raisonnable, les revenus totaux à recevoir à l'avenir en vertu de droits contractuels importants sont estimés à 35,6 milliards de dollars au 31 mars 2024 (30,9 milliards au 31 mars 2023).

De plus amples renseignements sur les obligations contractuelles et les droits contractuels du gouvernement sont présentés à la section 11, Obligations contractuelles, droits contractuels et passif éventuel, du présent volume.

Risques et incertitudes

Les résultats financiers du gouvernement sont entourés de risques et d'incertitudes inhérents à la nature de certains éléments des états financiers et des activités du gouvernement, y compris :

Les états financiers du gouvernement intègrent un certain nombre d'estimations et d'hypothèses importantes liées aux risques et aux incertitudes qui servent à évaluer ses actifs, ses passifs, ses revenus et ses charges. L'un des éléments les plus importants en ce qui a trait à la mesure de l'incertitude se rattache aux prestations des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants, pour lesquels le montant des paiements qui seront effectués par la suite dépend de l'évolution de facteurs comme les augmentations salariales, l'inflation, la composition de l'effectif, les taux de départ à la retraite, les taux de mortalité ainsi que le rendement des placements des régimes. Au cours de l'élaboration de ses meilleures estimations et hypothèses, qui sont établies à la date du rapport, le gouvernement prend en considération l'expérience historique, les circonstances et faits actuels et les développements futurs prévus. Les résultats financiers du gouvernement sont aussi assujettis à la volatilité imputable aux changements d'une année à l'autre des taux d'actualisation utilisés pour évaluer les passifs au titre de ses régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants. Ces taux d'actualisation sont influencés par les taux d'intérêt et les taux de rendement prévus des actifs, et les changements apportés à ces taux d'actualisation donnent lieu à des pertes et des gains non réalisés amortis dans les charges.

Le passif éventuel est un autre élément important dont la mesure est source d'incertitude. Le passif éventuel représente les obligations possibles pouvant donner lieu à des paiements futurs advenant la réalisation ou non d'un ou de plusieurs événements. Parmi les exemples de ce passif, notons les suivants : les garanties de prêts; les programmes d'assurance, y compris le Fonds d'assurance-dépôts exploité par la Société d'assurance-dépôts du Canada et le Fonds d'assurance hypothécaire exploité par la Société canadienne d'hypothèques et de logement; le capital rachetable des institutions financières internationales; et les réclamations et les litiges en cours ou imminents. Cette dernière catégorie comprend, entre autres, les revendications particulières qui portent sur d'anciens griefs des Premières Nations concernant les obligations du Canada en vertu de traités historiques ou la manière dont le gouvernement a géré leurs fonds et d'autres biens, ainsi que les revendications territoriales globales, qui visent des régions du Canada où les droits et titres ancestraux Autochtones n'ont pas encore fait l'objet de traités ni d'autres mesures juridiques. Au 31 mars 2024, le gouvernement était exposé à un passif éventuel s'élevant à plus de 2 billions de dollars. La grande majorité de ce montant représente toutefois des situations où il est improbable qu'un paiement futur soit effectué ou il est impossible de le déterminer. Le gouvernement comptabilise une provision pour le passif éventuel uniquement dans les cas où il est probable qu'un paiement futur soit effectué et où le montant peut être estimé. Au 31 mars 2024, cette provision s'élevait à 56,6 milliards de dollars. Toutefois, comme il a déjà été souligné, on peut constater une incertitude inhérente dans ce montant.

Les hypothèses du gouvernement liées aux risques et aux incertitudes utilisées pour déterminer ses résultats financiers sont réévaluées au terme de chaque exercice et mises à jour au besoin. L'exposition aux incertitudes relatives à la mesure découlant de l'utilisation d'estimations comptables ou autres en ce qui a trait à la constatation de certaines opérations fait l'objet d'une explication dans les notes des états financiers consolidés, y compris la Note 1 (Sommaire des méthodes comptables importantes). Des détails concernant la mesure de certains éléments particuliers des états financiers, comme les revenus fiscaux (Note 4), les créances (Note 16 et Note 17), la provision pour passifs éventuels (Note 9), les passifs environnementaux et les obligations liées à la mise hors service d'immobilisations (Note 10), les régimes de retraite du secteur public et les autres avantages futurs des employés et des anciens combattants (Note 12), ainsi que les prêts, placements et avances (Note 19 et Note 20), figurent également dans les états financiers consolidés. La note 22 des états financiers consolidés fournit des renseignements sur les instruments et les stratégies utilisés par le gouvernement pour gérer les risques financiers associés aux actifs et passifs financiers.

Les revenus et les charges du gouvernement sont très sensibles aux variations de la conjoncture, et particulièrement à celles de la croissance économique, de l'inflation et des taux d'intérêt.

Pour illustrer l'incidence des variations des conditions économiques, le ministère des Finances publie périodiquement des analyses de sensibilité du solde budgétaire. Il s'agit de règles empiriques, car l'incidence réelle de ces variations dépend aussi de nombreux autres facteurs. Par exemple, selon les analyses présentées dans le budget du 16 avril 2024 :

Bien que ces règles empiriques générales donnent une bonne idée de la sensibilité du solde budgétaire aux variations économiques mineures, il convient de signaler que certaines fluctuations économiques modifieraient certaines de ces projections.

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